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Après la publication des documents du synode en France, quelles leçons ?

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Arthimedes / Shutterstock

François Bresson - publié le 16/08/22

Ce 15 août, s’est achevée la phase nationale des synodes sur la synodalité. Avec un peu d’avance, les évêques de France ont transmis en juin à Rome la synthèse des contributions locales des paroisses, des diocèses et des mouvements, en regrettant que des questions essentielles n’aient pas été abordées. S’agit-il d’un échec ? Comment expliquer le désintérêt des jeunes générations ? Un lecteur d’Aleteia, laïc très présent dans sa paroisse, donne son point de vue.

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Dans leur lettre d’accompagnement de la Collecte nationale des synthèses locales sur le Synode sur la synodalité, les évêques de France sont particulièrement sévères. « Dans ce texte sur l’avenir de l’Église, la mission est peu présente, regrettent-ils. Il en est de même du témoignage à apporter au monde sur les grands enjeux de société, les modèles anthropologiques, l’écologie intégrale, la solidarité internationale. Sont ignorées ou dévalorisées les richesses spirituelles de l’eucharistie comme sacrifice de Jésus, des sacrements, de la vie consacrée, du célibat des prêtres, du diaconat. Absence complète de la famille. » Les évêques constatent en outre que les jeunes, les jeunes adultes et les prêtres sont peu représentés dans les 150.000 personnes participantes. Difficile de mettre en doute plus radicalement la pertinence du texte de cette « collecte ». 

Une question de méthode

On voit bien, dans le reste de la lettre, des points plus positifs : se réjouir et rendre grâce d’un certain dialogue constructif, et en tirer quelques efforts à faire dans tel ou tel domaine est compréhensible. Mais face aux manques ainsi relevés, cela reste anecdotique. Fallait-il transmettre en l’état un tel texte à Rome ? Si les évêques de France s’estiment illégitimes pour y discerner des propositions valables, comment le secrétariat romain, affronté à environ 150 textes de ce genre, pourra-t-il y parvenir ?

Reste la question : comment ce résultat a-t-il pu être obtenu ? Peut-on parler de fiasco ? Deux raisons (au moins) s’imposent. Premièrement, la méthode retenue. Choisir de faire se parler des groupes de personnes diverses et sans mandat, de façon entièrement non-directive et sans « révision » ; en faire la synthèse paroissiale, puis la synthèse diocésaine, et enfin la synthèse nationale ne peut aboutir à rien, sinon un résumé qui ne dit en réalité plus grand-chose ou le dit sans discernement. Deuxièmement, les thèmes proposés étaient majoritairement orientés vers le fonctionnement interne et organisationnel de l’Église. Pour une bonne part des catholiques, et en particulier les moins âgés, c’était passer à côté des vraies questions spirituelles et ignorer le rôle propre des laïcs dans le monde. De ce fait, ont surtout participé les générations âgées, et parmi celles-ci, les personnes focalisées sur la revendication de modifier « la gouvernance » de l’institution.

Graves mécomptes

Une partie importante des « remontées » sont liées à la question de la place des femmes dans l’Église, essentiellement envisagée sous le prisme « égalité hommes-femmes » ; s’y ajoute, comme une évidence, l‘affirmation de la nécessité de rejoindre l’évolution du monde dans ce domaine. Ce point de vue ne peut conduire qu’à de graves mécomptes, tant notre monde souffre justement de cette conception réductrice de « l’égalité » : méconnaissant l’altérité fondamentale des sexes et leur complémentarité, elle contribue paradoxalement à dévaloriser l’apport irremplaçable des femmes, dans toute société et aussi dans l’Église.

Enfin, cette expérience montre malheureusement une grave incompréhension de la « lutte contre le cléricalisme ». Elle pousse les clercs à être timides dans l’exercice de leur responsabilité propre, ce qui revient à ne pas rendre à la communauté le service de gouvernement qu’ils lui doivent. 

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