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Se marier sur le tard, est-ce grave ?

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Marzena Devoud - publié le 22/08/22

Une fois passée la cinquantaine, vouloir se marier peut faire peur ou sembler trop risqué… Pourtant des couples prouvent sans cesse le contraire : mariés sur le tard, ils peuvent mieux connaître la recette du bonheur conjugal. Explications.

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Antoine, entrepreneur bordelais de 51 ans, avait l’impression que sa vie ne pourrait plus changer. Célibataire, avec quelques blessures affectives profondes dans ses bagages, il ne se voyait pas en homme marié ni en père de famille. Fils unique de parents divorcés à son adolescence, il avait inconsciemment peur de s’engager dans une relation amoureuse. Sous n’importe quel prétexte, il stoppait tout dès qu’il sentait qu’il pouvait tomber amoureux. « Longtemps, j’ai ressenti un véritable blocage pour faire un pas vers une relation qui « risquait » de prendre une voie sérieuse. Avec le temps, je me suis persuadé que, de toute façon, je ne pourrais pas renoncer à ma liberté de gérer ma vie tout seul », confie-t-il à Aleteia.

« Ne pas avoir de responsabilité familiale semblait me convenir parfaitement… jusqu’au jour j’ai croisé Laure à l’occasion d’un mariage, une amie d’enfance perdue de vue depuis des années. Son écoute et sa délicatesse, mais aussi une certaine maturité, m’ont tout de suite attiré. Nous avions beaucoup de choses en commun comme la passion pour les sports nautiques, le vin, les voyages », se remémore-t-il. Il lui propose alors de faire une randonnée avec d’autres amis communs. Un peu plus tard, Laure lui propose à son tour de faire une retraite spirituelle dans une abbaye que tous les deux connaissent très bien… « Petit à petit, j’ai compris que j’avais attendu Laure toute ma vie, et que c’était avec elle que je rêvais de me marier et fonder une famille. Plus tôt, par manque de maturité de l’un comme de l’autre, cela aurait été voué à l’échec…, Mais c’est extraordinaire de pouvoir imaginer et de préparer notre vie commune aujourd’hui, la cinquantaine dépassée… ».

Il n’y a pas d’âge idéal pour se marier

Alors, se marier sur le tard, bonne ou mauvais idée ? D’ailleurs, y-a-il un âge idéal pour se marier ? Pour Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la réponse est « non » : « Bien sûr, on dit que les grandes décisions de la vie se prennent avant l’âge de 30 ans. Oui, c’est peut-être plus simple, notamment en raison de l’horloge biologique de la femme pour pouvoir avoir des enfants. Mais, mise à part cette angoisse, je ne pense pas qu’il y ait un âge idéal pour se marier. C’est une question personnelle. Antoine et Laure semblent être prêts pour se marier et fonder une famille seulement maintenant, à l’âge de 50 ans », souligne-t-elle.

Les quarantenaires et cinquantenaires sont plus capables de concilier en douceur les conflits entre leurs propres besoins et ceux de leurs conjoints.

La psychologue suisse Gisela Labouvie-Vief, a mené une étude auprès des personnes de plus de 45 ans qui lui ont permis de dégager huit caractéristiques. Elles traduisent, entre autres, une plus grande capacité à créer un couple heureux. Selon elle, les quarantenaires et cinquantenaires sont plus capables de concilier en douceur les conflits entre leurs propres besoins et ceux de leurs conjoints. La peur de sortir des sentiers battus disparaît, l’expérience de vie rend plus flexible, curieux des autres et plus authentique. Tous ces traits inspirent confiance en apportant beaucoup de sérénité dans le couple. D’après Gisela Labouvie-Vief, ce potentiel de former un mariage durable vient du fait qu’entre quarante et cinquante ans, l’expérience émotionnelle devient plus profonde et plus harmonieuse. Elle permet de montrer sa vie intérieure de manière plus riche, plus vivante, plus attrayante… N’est-ce pas là l’une des clés pour une vie à deux heureuse ?

Cette forme d’amour sage, poursuit-elle, est possible parce que les deux se connaissent bien : ils ont appris petit à petit à cultiver leur jardin personnel et sont motivés autant pour celui du couple.

« Les couples qui se marient tardivement, et j’en connais plusieurs, ont tellement attendu leur vie à deux et plus tard leur vie de famille, qu’ils sont préparés au don de soi envers l’autre d’une manière souvent extraordinaire. Comme ils ont pu profiter de leur célibat pour réaliser certains de leurs rêves, acquérir des expériences, s’épanouir, ils deviennent très généreux dans l’accueil du conjoint, une fois prise la décision de se marier », explique Camille Rochet. Cette forme d’amour sage, poursuit-elle, est possible parce que les deux se connaissent bien : ils ont appris petit à petit à cultiver leur jardin personnel et sont motivés autant pour celui du couple », ajoute-elle.

Trois conseils pour être prêt à s’engager

Bien sûr, il existe des obstacles réels en cas de mariage tardif. Notamment, quand les deux personnes sont trop installées dans leur vie d’avant, marquée par beaucoup de liberté. Pas toujours facile de les abandonner en faveur des responsabilités et contraintes familiales. Avec le mariage, les deux personnes doivent faire bouger leurs vies bien ancrées. « Le contexte des couples matures n’a rien à voir avec celui des jeunes couples qui démarrent leur vie professionnelle et sociale », constate encore la psychologue. En effet, il n’est pas toujours facile de changer de travail pour rejoindre son conjoint, comme de lâcher son appartement pour s’installer chez l’autre. Mine de rien, pour certaines personnes, laisser la vie d’avant peut s’avérer compliqué. Cela demande un vrai travail pour faire bien ce passage vers la nouvelle vie à deux. D’autre part, les blessures accumulées pendant les années de célibat peuvent se manifester et fragiliser le couple.

Comment alors bien se préparer au mariage sur le tard ? Comment mettre toutes les chances de son côté pour réussir sa vie à deux ? Trois conseils de Camille Rochet :

1Être prêt à remettre tout en question

Beaucoup de couples qui se marient sur le tard se rencontrent via les réseaux sociaux, des sites de rencontre ou au sein d’un cercle élargi. Par conséquent, entre les deux conjoints, il y a souvent des différences de milieu, d’environnement, de culture, qui peuvent provoquer des incompréhensions, notamment quant à l’éducation des enfants. Il est essentiel d’y faire attention, de les accepter et de les gérer au quotidien. Pour être prêt à se remettre complètement en question pour accueillir l’autre est essentiel pour réussir son mariage.

2Être prêt à renoncer aux enfants

L’horloge biologique de la femme est la véritable question du mariage tardif. Les chances d’avoir des enfants sont moindres que pour les couples jeunes. Cette pression peut provoquer des blocages (peur de ne pas en avoir) et ou des souffrances (prise de conscience de ne pouvoir en avoir), difficiles à gérer pour le couple. Il est important d’en parler avant le mariage et de réfléchir à une vision du couple fécond peut-être d’une autre manière.

3Être prêt à s’ajuster spirituellement

Dans le mariage sur le tard, les deux conjoints arrivent avec chacun son histoire de vie de foi. Chacun a grandi dans sa vie spirituelle à sa manière. Parfois, l’un a une vie de prière intense, l’autre est loin, plus dans le questionnement et dans le doute. Il est important de réfléchir ensemble aux différences et de voir comment accueillir le cheminement de l’autre avec souplesse. Pour s’ajuster en douceur et se relier spirituellement en respectant la liberté intérieure de chacun.

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