Difficile, finalement, de se détacher de toute connotation religieuse quand il s’agit de choisir un prénom pour son enfant. L’Officiel des Prénoms 2023, véritable oracle des futurs prénoms “à la mode” dont s’inspirent des milliers de parents, en apporte la preuve de manière assez ironique. Alors que les auteurs, Stéphanie Rapoport et Claire Tabarly-Perrin, écartent les prénoms Marie et Jean des pronostics en raison de leur connotation “trop religieuse”, elles parient sur le décollage d’autres prénoms… qui n’en sont pas moins connotés “catho”.
Prénoms bibliques
Les prénoms Marie et Jean (numéro un du début du siècle dernier jusqu’à la fin des années 1960) seraient “victimes de leur immense succès d’antan et de leur connotation trop religieuse”, confie Stéphanie Rapoport au Parisien à l’occasion de la sortie de l’ouvrage. Et pourtant, les nouveaux prénoms qui devraient émerger en 2023 ne peuvent nier leurs racines judéo-chrétiennes. Gabriel et Raphaël, prénoms des saints archanges, devraient ainsi demeurer dans le top 3 des prénoms de garçon. Ils sont suivis de près par des prénoms inspirés tout droit de l’Ancien testament, avec abondance d’Isaac, Noé, Aaron, Adam ou encore Eden. Des prénoms dits “caméléon”, qui feraient cette année une percée inédite dans le classement des prénoms. “Nous aurons deux nouveaux entrants du top 20 correspondant à cette catégorie : Isaac et Noé”, prévoit Stéphanie Rapoport. “Ils font une percée remarquable car ils étaient très peu attribués en France avant les années 2000, alors qu’ils collent parfaitement avec l’exigence d’être représentés dans les trois religions monothéistes”.
Prénoms rétro
Parmi les prénoms rétro qui reviendraient à la mode en 2023, notons la présence intéressante de Zélie et de Lorette. Zélie Martin, la mère de sainte Thérèse de Lisieux, canonisée aux côtés de son époux Louis en 2015, aura-t-elle lancé une mode ? Quant à Lorette, comment ne pas penser à Notre-Dame de Lorette, premier sanctuaire marial international consacré à la Vierge, en Italie ? Une belle revanche pour le prénom Marie, quelque peu délaissé, mais dont le rayonnement perdurera peut-être à travers les futures petites Lorette.