Dans le cadre de la “Journée nationale du client”, la société indonésienne Morula IVF a annoncé des “promotions spéciales” (Djakarta Post, 6/9/2022). Ainsi, la promotion SAVEtember, valable du 1er septembre au 31 octobre, comprend “un programme de FIV avec 30% de réduction, incluant des médicaments, du lait GoodWay et des aliments Morula pendant quatorze jours”. La société qui se vante d’avoir “aidé” 125.000 couples en Indonésie, entend ainsi “remercier” ses “clients fidèles”. Elle affiche un “taux de réussite de 72%”. L’entreprise annonce aussi une promotion sur leur “forfait de base de diagnostic de fertilité”. Cette fois-ci à l’occasion de la “Journée nationale du shopping en ligne”. En Ukraine, la société BioTexCom avait de son côté osé faire l’an dernier des promotions sur des GPA à l’occasion du « Black Friday ».
Un marché en croissance
Car la fertilité est bel et bien devenue un marché. Vente de gamètes, fécondation in vitro, dépistages en tous genres, voire location de mère porteuse, les profits potentiels sont considérables. Une étude a estimé que le marché mondial du sperme humain avait généré 4,74 milliards de dollars en 2019. La zone Asie-Pacifique en tête, représentant “près de la moitié du marché”.
“La production technologique de l’humain est un vaste marché, qui fait des individus à la fois la matière première et les consommateurs de ce business”, explique Aude Mirkovic, juriste et porte-parole de l’association Juristes pour l’enfance. Un marché dont l’objectif est “à moyen terme, c’est-à-dire dans 20 ou 30 ans, de disqualifier la procréation naturelle au bénéfice de la procréation artificielle”, précise Olivia Sarton, juriste et directrice scientifique de l’association. Alors que la France vient de lever l’anonymat des donneurs de gamètes et que l’accès à la PMA est désormais autorisé à toutes les femmes, en dehors de toute considération médicale, les obstacles au développement du marché de la fertilité en France semblent bien minces.
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