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Emmanuel Macron devait-il rencontrer Giorgia Meloni ?

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ANDREAS SOLARO / AFP

Giorgia Meloni et l'ancien premier ministre Mario Draghi au palais Chigi, le 23 octobre 2022.

Xavier Patier - publié le 24/10/22

Le président français Emmanuel Macron a rencontré à Rome la nouvelle présidente du Conseil italien Giorgia Meloni. Pour les élus de la Nupes, déplore l’écrivain Xavier Patier, un chef d’État ne doit pas discuter avec un chef de gouvernement élu "qui ne pense pas comme il faut".

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Il aura suffi que le Président de la République, de passage à Rome, rende visite au chef du gouvernement italien, Giorgia Meloni, pour qu’un concert d’indignations s’élève des rangs du parti « Nupes », parti qui se révèle au fil des jours n’être pas un parti politique — car un parti politique est un vivier de gouvernants et une école de responsabilités — mais un club de donneurs de leçons à la petite semaine. Comme souvent, Sandrine Rousseau a tiré la première. « La complaisance avec le fascisme est incroyable chez Emmanuel Macron« , a-t-elle affirmé. Songez donc, M. Macron dîne avec les publicains et les pécheurs ! 

Penser comme il faut

En écoutant Sandrine Rousseau, je songeai malgré moi à la formule de Léon Bloy : « Être habillé comme il faut, parler comme il faut, manger comme il faut, marcher comme il faut, vivre comme il faut… » Sandrine Rousseau, avec sa voix péremptoire et ses lunettes d’institutrice, ne cesse de nous expliquer que nous devons être « comme il faut ». Elle ose même ce que Bloy n’avait pas imaginé : nous devons penser comme il faut. Sinon, elle nous donne un coup de règle sur les doigts, un bon coup sur nos vilains doigts poilus de mâles blancs hétérosexuels. 

Que Giorgia Meloni, dont le visage nous offre une fraîcheur inattendue, soit l’incarnation du mal, est une affirmation qu’il nous est interdit de contester. Mais quoi ! Giorgia Meloni est une femme de droite, sans doute.

Penser comme il faut, ces jours-ci, consiste à mépriser les méchants électeurs italiens qui ont eu le front de porter au pouvoir une « post-fasciste ». Que Giorgia Meloni, dont le visage nous offre une fraîcheur inattendue, soit l’incarnation du mal, est une affirmation qu’il nous est interdit de contester. Mais quoi ! Giorgia Meloni est une femme de droite, sans doute. Elle défend « les valeurs familiales et la patrie » (sic). Elle a même osé dire pendant sa campagne électorale : « Oui à la culture de la vie, non à l’abîme de la mort. » Elle a cité de mémoire le pape Jean Paul II. C’est dire à quel point elle a blasphémé ! 

Deux peuples amis

Quoiqu’on pense de son sourire irrésistible et de ses idées inoxydables, la présidente du Conseil italien représente l’Italie. Elle tient les rênes d’un pays essentiel, puissance proche et ignorée que nous sommes toujours mal avisés de prendre de haut. Le Président français a évidemment eu raison de rendre visite à Giorgia Meloni sans attendre. Il a eu raison de parler de nos « peuples amis », quand même ces amis-là s’ignorent. Meloni est « post-fasciste », paraît-il. Qu’est-ce que cela veut dire ? Post, sans doute, mais fasciste ? Soyons sérieux : Giorgia Meloni est post-fasciste comme Sandrine Rousseau est post-stalinienne. Tout politique porte en lui une nostalgie de grandeur, qui parfois est une grandeur dévoyée. De grâce, vivons au présent !

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Emmanuel MacronItalie
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