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Comment la messe dite de « Paul VI » est entrée en vigueur

ksiądz całuje ołtarz podczas Mszy świętej

Pascal Deloche / Godong

Inès Guillet - publié le 04/11/22

Si aujourd'hui la majorité des messes est célébrée en français, son élaboration remonte à 1963, durant le Concile Vatican II. Elle a pris le nom de messe de "Paul VI", du nom du pape de l’époque. Découvrez comment son introduction auprès des fidèles ne s’est pas faite soudainement mais progressivement.

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Le nouvel Ordo Missae a été institué par le pape Paul VI le 3 avril 1969 par la Constitution apostolique Missale Romanum (la Constitution Apostolique promulguant le Missel Romain restauré par le Concile Vatican II). Cependant ce nouvel Ordo ne s’est pas installé en un jour, il est le fruit d’une élaboration réalisée entre 1963 et 1969. Il fait également référence au « mouvement liturgique » né sous l’impulsion de Dom Guéranger (père abbé de Solesmes) et prônant le « renouveau de ferveur du clergé et des fidèles pour la liturgie » au début du XXe siècle. 

Le 4 décembre 1963, est ainsi votée la Constitution sur la Sainte Liturgie (Sacrosanctum Concilium), premier texte adopté par le Concile Vatican II lors de l’ouverture de la deuxième session, celle-ci a pour but de modifier la liturgie alors en place. Concrètement, certaines de ces réformes font référence à la possibilité de communier sous les deux formes, le retour de la prière universelle ou encore l’importance de l’homélie. 

Inter oecumeni autorise pour la première fois la possibilité de célébrer la messe en langue vernaculaire et face au peuple et non plus ad orientem comme cela était le cas jusqu’alors. 

L’année 1964 est particulièrement active pour Paul VI qui continue de mettre en œuvre son nouvel Ordo. Celui-ci promulgue en janvier 1964 le Motu ProprioSacram liturgiam (sur la traduction des textes liturgiques) à la suite duquel est nommé en février de la même année « le Conseil pour l’application de la Constitution sur la liturgie sacrée » resté connu sous le nom de Consilium, celui-ci est présidé par le Cardinal Lercaro. Le travail du Consilium sera très prolifique puisque 439 mesures aboutiront à la rédaction et à la promulgation de nouveaux rites ou livres liturgiques. Est notamment promulguée la Première Instruction : Inter oecumeni qui autorise pour la première fois la possibilité de célébrer la messe en langue vernaculaire et face au peuple et non plus ad orientem comme cela était le cas jusqu’alors. 

Le 7 mars 1965 reste de facto un jour historique pour l’histoire liturgique de l’Église : le pape Paul VI célèbre pour la première fois une messe en italien face au peuple, en l’église de Tous- les-Saints ; au-delà du geste plus que symbolique ce sont surtout les paroles du pape qui resteront célèbres : 

Ce dimanche marque une date mémorable dans l’histoire de l’Eglise, parce que la langue parlée entre officiellement dans le culte liturgique. L’Eglise a fait un sacrifice en ce qui concerne sa langue propre. Le latin, qui est une langue sacrée, grave, belle, extrêmement expressive et élégante. Elle a fait le sacrifice de traditions séculaires et, surtout de l’unité de langue entre ses divers peuples, pour le bien d’une plus grande universalité, pour arriver à tous.

Rome achève sa réforme liturgique en promulguant le 4 mai 1967 une deuxième Instruction autorisant la lecture d’un nouveau canon lu à haute voix et en langue vernaculaire, elle réduit également le nombre de génuflexions et met en évidence la suppression de certains gestes. La réforme liturgique du nouvel Ordo semble prête, Paul VI, en novembre 1968 après avoir examiné le texte une dernière fois, donne son approbation écrite et la Constitution apostolique Missale Romanum entre en vigueur et est suivie par ce qu’on nomme aujourd’hui « nouvelle messe » ou « missel Paul VI ». 

Le Bref examen critique 

Mais l’opposition commence à grandir au sein de la curie, la plus virulente vient de deux anciens cardinaux, Bacci et Ottaviani. Ceux-ci présentent en juin 1969 au pape un Bref examen critique du nouvel Ordo Missae. Dans ce Bref examen, le paragraphe 7 de l’Instiutio generalis est pointé du doigt : pour les rédacteurs du texte, quatre faiblesses peuvent être mises en exergue : « la définition de la messe » ; « la finalité de la messe » ; « l’essence du sacrifice » ; et « l’accomplissement du sacrifice ». Cette lettre est rapidement diffusée dans le monde entier, en France, l’écrivain Jean Madiran en publie une traduction exclusive dans Itinéraires.

Malgré le refus de son entourage, Paul VI décide d’apporter quelques modifications dans des paragraphes, cependant la structure générale reste inchangée et en novembre 1974, le jour autant que l’acte semblent symboliques, en effet le premier dimanche de l’Avent, la messe dite « Pie V » de « l’ancien rite » est de facto interdite. La messe dite de « Paul VI » entrait alors en vigueur. 

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Concile Vatican IILiturgieMessePape Paul VI
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