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Le cardinal Ricard reconnaît des “actes graves” sur une mineure

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Corinne SIMON/CIRIC

Mgr Jean-Pierre Ricard.

Cécile Séveirac - publié le 07/11/22

Le cardinal Ricard, archevêque émérite de Bordeaux, a reconnu dans un communiqué lu ce lundi 7 novembre par Mgr Éric de Moulins-Beaufort à Lourdes s'être comporté "de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans il y a 35 ans.

Alors que se tenait ce lundi 7 novembre une conférence de presse organisée par la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la CEF, a lu un communiqué du cardinal Ricard par lequel celui-ci reconnaît s’être comporté “de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans” :

Aujourd’hui où l’Église en France a souhaité écouter les personnes victimes et agir en vérité, j’ai décidé de ne plus taire ma situation et de me mettre à la disposition de la justice tant sur le plan de la société que celui de l’Église. Cette démarche est difficile. Mais ce qui est premier c’est la souffrance vécue par les personnes victimes et la reconnaissance des actes commis, sans vouloir cacher ma responsabilité. Il y a 35 ans, alors que j’étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans. Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables. Je m’en suis expliqué avec elle et lui ai demandé pardon, je renouvelle ici ma demande de pardon ainsi qu’à toute sa famille. C’est en raison de ces actes que je décide de prendre un temps de retrait et de prière. Enfin je demande pardon à celles et ceux que j’ai blessés et qui vivront cette nouvelle comme une véritable épreuve.

Après cet aveu, le cardinal explique avoir demandé pardon à la jeune fille concernée : “Je m’en suis expliqué avec elle et lui ai demandé pardon. Je renouvelle ici ma demande de pardon, ainsi qu’à toute sa famille.” L’archevêque émérite de Bordeaux annonce prendre un “temps de retraite et de prière”, en attendant que justice soit faite. La jeune femme étant mineure au moment des faits, cette affaire a fait l’objet d’un “signalement au procureur”, a précisé Mgr Éric de Moulins-Beaufort, “ainsi qu’à la Congrégation pour la doctrine de la foi”.

Cette déclaration, reçue la veille par les évêques de la CEF, a fait l’effet d’un véritable coup de tonnerre : “Nous avons le cardinal Ricard en estime, raison pour laquelle nous l’avions élu deux fois comme président de la CEF, et avons donc accueilli cet aveu avec stupéfaction”, a réagi Mgr Éric de Moulins-Beaufort. “Nous imaginons la stupeur des diocésains et de tous les catholiques de France”, a-t-il assuré.

Archevêque émérite de Bordeaux depuis 2019, le cardinal Ricard fut l’une des grandes figures de l’Église catholique en France des deux dernières décennies. Évêque depuis 1993, il a été durant deux mandats – de 2001 à 2007 – à la tête de la Conférence des évêques de France (CEF) et créé cardinal en 2006 par le pape Benoît XVI. Homme de consensus, il a été nommé par le pape François membre du Conseil pour l’économie en 2014. Les révélations de l’archevêque émérite pourraient remettre en question sa fonction de cardinal et son mandat de cardinal électeur, qui aurait dû s’achever lors de son 80e anniversaire en 2024.

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Abus sexuelsCardinauxConférence des évêques de France
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