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Les peuples de la Bible : les Araméens, ennemis d’Israël

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SuperStock / Aurimages

Ben-Hadad et les rois buvant sous la tente, James Tissot (1836-1902 French) Jewish Museum, New York.

Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 14/02/23

Qui sont les Araméens ? Sous ce nom se cache en réalité une multitude de tribus sémitiques installées à l’origine sur le territoire d’Harran au nord de la Syrie. Lié entre eux par une langue commune, l’araméen, langue – rappelons-le – que Jésus parlait, ce peuple joua un rôle essentiel que nous relate encore aujourd’hui la Bible…

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L’histoire des Araméens est forte ancienne puisque leur nom apparaît à la fin du XIIe siècle av. J.-C. sur des inscriptions de Téglat-Phalasar 1er, roi d’Assyrie. Il est probable que leur origine soit encore plus lointaine et puisse, selon la Genèse, remonter jusqu’au XVIe siècle av. J.-C. à l’époque des patriarches. Les Araméens regroupés en tribus nomades allaient pour vivre de place en place selon la rigueur du climat du désert de Syrie, et n’hésitaient pas à recourir à des razzias auprès des autres tribus qu’ils rencontraient. Nous retrouvons ainsi les Araméens en Mésopotamie dans la boucle de l’Euphrate aux alentours de l’an mille av J.-C. Leurs relations avec les Israélites est très ancienne, la Bible mentionnant de nombreux États fondés par les Araméens suivant leurs installations successives tels Gozan, Bet-Eden, Arpad, Hadrak…

Des relations hostiles avec les Israélites

Les contacts entre Araméens et Israël furent en général hostiles ; en témoigne le combat que nous relate le récit biblique mené par David contre Hadadezer, roi de Zobah allié aux Araméens  (2 S 8, 3-7) :

« David battit Hadadèzer, fils de Rehob, roi de Soba, lorsqu’il s’apprêtait à rétablir son pouvoir sur l’Euphrate. David lui prit mille sept cents cavaliers et vingt mille fantassins. Il fit couper les jarrets de tous les attelages et n’en laissa qu’une centaine. Les Araméens de Damas vinrent au secours de Hadadèzer, roi de Soba, mais David battit vingt-deux mille hommes parmi les Araméens. Puis David établit des postes de garde chez les Araméens de Damas. Aram fut asservi à David et paya tribut. En tout lieu où allait David, le Seigneur lui donnait la victoire. David prit les carquois en or appartenant aux serviteurs de Hadadèzer et les emporta à Jérusalem. »

Le fils de David, Salomon, poursuivra le combat de son père contre Rezone chef des Araméens, l’ennemi héréditaire d’Israël qui allait trouver refuge dans la ville de Damas ainsi que le rappelle le Premier livre des Rois de l’Ancien Testament (1 R 11, 23-25) :

« Dieu suscita un autre adversaire à Salomon : Rezone, fils d’Éliada. Il s’était enfui de chez son maître Hadadèzer, roi de Soba ; il avait ensuite rallié des hommes autour de lui et il était devenu chef de bande. Mais parce que David les massacrait, ils allèrent à Damas et s’y installèrent. Et ils régnèrent à Damas. Rezone fut un adversaire d’Israël durant toute la vie de Salomon. Voici le mal que fit Hadad : il eut Israël en aversion. Il avait régné sur Aram. » 

Il faudra attendre que Ben Hadad II soit battu par le roi d’Israël Achab (IXe s.) pour qu’enfin une paix précaire soit établie entre Araméens et Israël avant que ne disparaissent les États araméens indépendants dès la fin du VIIIe siècle. 

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Carte des États néo-hittites et araméens vers 900-800 av. J.-C.

Une langue en héritage

Au-delà de ces combats et batailles, le legs le plus précieux laissé par les Araméens réside assurément dans leur langue, l’araméen, appelée à un prestigieux avenir puisqu’elle allait devenir la langue parlée du Christ. Ce langage sémitique est proche de l’hébreu et du phénicien ainsi que de l’arabe. Utilisant l’alphabet phénicien, l’araméen fut très tôt dans l’histoire de l’humanité utilisé à des fins économiques, religieuses et politiques. De ce fait, cette langue deviendra la langue diplomatique par excellence utilisée dans les chancelleries proche-orientales, ce qui contribuera à son rayonnement ainsi qu’en témoigne le deuxième Livre des Rois :

« Éliakim, fils d’Helcias, Shebna et Joah dirent au grand échanson : « Je t’en prie, parle en araméen à tes serviteurs, car nous le comprenons. Mais ne nous parle pas en judéen, près des oreilles du peuple qui est sur le rempart. » (2 R 18, 26-27)

D’anciens fragments de l’Ancien Testament ont été écrits en araméen notamment les livres de Daniel et d’Esdras, une influence qui se prolongera jusqu’à l’époque hellénistique. Il en sera de même pour le Talmud de Babylone et celui de Jérusalem également rédigés dans des dialectes araméens. Enfin, la Palestine allait, elle aussi, connaître l’influence de cette langue qui était celle parlée par le peuple alors que l’élite se réservait l’usage de l’hébreu. 

Aussi, n’est-il pas étonnant que Jésus ait parlé cette langue largement répandue et comprise ; Ainsi, lorsque Jésus s’adressait à ses disciples et au peuple, c’est en araméen qu’il dispensait la Parole de Dieu ; De même, c’est en araméen, avec cette sonorité si particulière,  qu’il leur enseigna la célèbre prière du Notre Père : 

Awoun douèshméïa,
Notre Père, qui es aux cieux,

Nèth (q)radash(e) shmarh
Que ton nom soit sanctifié, 

Tété merkouzarh (z = th englais)
Que ton règne vienne,

Névé sévianarh
Que ta volonté soit faite

Eikén en douèshméya abb’hara
Sur la terre comme au ciel. 

Haoul’ann lar’man-sourane èn’yomana
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Ouérsh’ourl’ann houbènn ou arbarènn
Pardonne-nous nos offenses

Eikén ann-ap nann shouaria faïawénn
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. 

Oulla tal’ann in tçiona
Et ne nous laisse pas entrer en tentation

Ella-pass’ ann èn bicha
Mais délivre-nous du mal.
Amen

Tags:
BibleTerre sainte
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