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Plongée au cœur du « Saint Office »

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Le dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF)

Anna Kurian - publié le 13/04/23

Gardien du dogme, héritier de l’Inquisition du XIIIe siècle, pourfendeur des hérésies, pourvoyeur de mises à l’index, le dicastère pour la Doctrine de la foi (DDF) est l’organe de la Curie romaine qui a fait couler le plus d’encre et qui a inspiré nombre de fictions. Visite guidée derrière la grande porte du palais du Saint-Office, où les enjeux sont considérables et les ouvriers peu nombreux.

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Si son premier siège se situait sur la via di Ripetta, près de l’actuelle piazza del Popolo, le dicastère pour la Doctrine de la foi est à présent sis entre les murs léonins. Au rez-de-chaussée et au sous-sol, on trouve ses précieuses archives, contenant des manuscrits dont le plus ancien date de 1542. Par volonté du cardinal Joseph Ratzinger, préfet du dicastère de 1981 à 2005, dont le portrait trône en bonne place dans une des bibliothèques, ces archives sont désormais ouvertes aux chercheurs depuis 1998. 

Aux étages, se poursuivent les bureaux où travaillent une trentaine d’employés, « minutantes » chargés de traiter les dossiers, sous la houlette des supérieurs – dont le préfet en poste, le cardinal Luis Ladaria Ferrer. Dans la chapelle, on fait notamment mémoire de Pie V (1504-1572), grand inquisiteur de l’Inquisition romaine, prédécesseur des préfets, qui fut élu pape en 1566. Le religieux dominicain, en gardant sa soutane blanche, introduisit la couleur papale actuelle. Et sur les toits de l’édifice, on trouve une terrasse panoramique avec vue plongeante sur les colonnades du Bernin embrassant la place Saint-Pierre. 

Anciennement Saint-Office, le DDF a un statut particulier : pourvu d’un promoteur de justice, il fait office de tribunal – jugeant notamment les cas d’abus commis par des membres du clergé, de dissolution du lien matrimonial sous conditions, d’hérésies… – et les documents qu’il produit appartiennent au magistère de l’Église. Dans la nouvelle constitution de la Curie romaine (2022), le pape François l’a cependant mis sur un pied d’égalité avec les autres dicastères, lui faisant perdre une part de son prestige. 

Plusieurs réalités composent ce dicastère, à commencer par une trentaine de membres nommés par le Pape, qui se réunissent une fois par mois le mercredi et prennent des décisions sur la matière traitée – qui sont soumises ensuite au pontife. Ces membres se retrouvent aussi en session plénière tous les deux ans, la prochaine rencontre étant programmée en janvier 2024. 

Une section disciplinaire et une section doctrinale

À un autre niveau de la réflexion, on trouve les consulteurs, également de nomination papale. Ceux-ci, professeurs, chercheurs, universitaires, au nombre d’une trentaine, se réunissent le lundi tous les 15 jours (en consulta), en forme plénière ou partielle selon le sujet. Enfin, les « officiaux » – employés – se retrouvent eux le vendredi (en congresso), avec les supérieurs, auxquels ils soumettent des questions spécifiques.

Le DDF, qui a changé de structure au cours de son histoire pluriséculaire, compte deux sections, une « disciplinaire » où travaillent une vingtaine de personnes et une « doctrinale » où travaillent une dizaine de personnes. L’ancienne section matrimoniale est devenue un bureau dont les compétences ont été absorbées par la section doctrinale. 

La petite trentaine d’employés est confrontée ces dernières années à de grands enjeux. La crise des abus en fait partie – le DDF reçoit plus de 1.000 dénonciations par an, c’est-à-dire en moyenne 60 nouveaux cas par official – mais aussi le chemin synodal allemand, ou encore les initiatives controversées de conférences épiscopales comme la récente bénédiction des couples homosexuels initiée par les évêques belges flamands. 

Tags:
Curie romaineÉgliseVatican
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