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“Je suis le type qui accompagne Jackie Kennedy”

de gaulle kennedy

Ann Ronan Picture Library / Photo12 via AFP

John Kennedy, Charles de Gaulle et Jacky Kennedy.

Louis Charles - publié le 30/07/23

Rares sont les puissants qui se présentent en s’humiliant… C’est pourtant ainsi que Dieu se fait connaître aux hommes.

“Je suis le type qui accompagne Jackie Kennedy” déclarait le président John Kennedy lors de son voyage officiel à Paris en 1961. Phrase célèbre et drôle puisque le président des États-Unis se présente au grand public comme s’il avait besoin de se référer à quelqu’un de plus connu que lui. En l’occurrence c’est drôle, parce que c’est incongru : c’était quand même lui le président des États-Unis et c’était lui qui était reçu en visite d’État par le général De Gaulle ! Cela paraîtrait inutile — il est plus connu que ses anciens collaborateurs — mais surtout improbable. Pourtant c’est exactement comme cela que Dieu se présente : “Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.”

Comme Dieu qui fait le premier pas

Imaginerait-on un seul instant notre président se présenter en disant : “Bonjour, Emmanuel Macron, je suis l’ancien patron de Nicolas Hulot, Gérard Colomb et Alexandre Benalla ?” Le président ne s’abaisserait pas à cela. Par orgueil ? Peut-être. Pour ne pas rabaisser la fonction ? Certainement. Ce n’est pas au président de faire le premier pas. Quand il arrive dans une ville lors d’une visite officielle, c’est l’élu local, le préfet, les autorités militaires, les parlementaires qui vont vers lui pour l’accueillir. Pas le contraire. Quand il entre dans une pièce, ce sont ceux qui s’y trouvent déjà qui vont vers lui et qui cherchent à établir le contact. Pas lui. C’est à cela que l’on reconnaît les hiérarchies.

Notre Dieu, Lui, fait le premier pas et inverse l’ordre de la préséance. Il abolit la hiérarchie entre nous et Lui en faisant l’effort de casser la distance. Pourquoi ? Parce que nous ne pouvons pas le faire et parce que, à l’inverse, Lui veut le faire. Il descend de son piédestal divin pour descendre dans l’arène en sachant qu’Il finira déchiqueté par ses créatures. Il fait le premier pas comme un garçon au cours d’une soirée fait le premier pas vers la fille qui lui plaît. Comme dans la chanson, il s’adresse à l’humanité en lui disant : “Tu veux ou tu veux pas ?” La métaphore amoureuse a été privilégiée dans la Bible pour parler de la relation que Dieu veut établir avec l’humanité et toujours c’est Dieu qui est dans le rôle de l’amoureux transi, souvent déçu, souvent éconduit mais qui ne renonce jamais. Quand on y pense, quelle invraisemblance : se ravaler au rang d’un Jean-Claude Dusse quand on est le Dieu de l’Univers, le Créateur de toutes choses, l’Éternel et le Tout-Puissant ! 

Le choix du plus petit

L’humilité de Dieu est tellement excessive à nos yeux que nous y voyons une humiliation insupportable que de nombreux chrétiens se refusent parfois à admettre et que nos frères musulmans refusent même d’envisager : un Dieu qui s’humilie ainsi porterait atteinte à Sa propre seigneurie. Aucun chef féodal n’accepterait de faire cela. Et comme nous envisageons spontanément Dieu comme un roi qui siège sur son trône à l’image des rois de ce monde, on ne supporte pas de devoir admettre que si Dieu S’humilie pour se manifester tel qu’Il est, c’est qu’Il n’est manifestement pas comme on Le pensait.

Il choisit de faire roi David, le petit dernier de la fratrie.

Là où l’homme fier et fort accepte de relever les défis pour montrer “qui il est”, Dieu s’ingénie à choisir ce qu’il y a de plus petit pour montrer “qui Il est” ou, pour le dire en termes bibliques, pour “manifester Sa gloire”. C’est une constante dans la Bible. D’Abraham au choix des disciples en passant par l’incarnation, la passion et la résurrection. Il choisit Abraham alors que sa femme, Sarah, est notoirement stérile et il lui promet une postérité aussi nombreuse que les grains de sable. Et Il le fait. Il choisit de faire roi David, le petit dernier de la fratrie qui « normalement » n’aurait jamais dû avoir la moindre chance de monter sur le trône d’Israël. Et en plus il était roux…

L’humilité de Dieu

Il choisit de se faire homme dans les conditions les plus humiliantes que l’on puisse imaginer dans une civilisation fondée sur la famille, la pureté, la postérité : petit enfant conçu hors-mariage, né dans le fumet des animaux domestiques d’une grange aux hasards d’un voyage imposé. Éduqué par son père nourricier faute de pouvoir l’être par Celui qui L’a véritablement engendré, Il choisit ses disciples parmi les catégories socioprofessionnelles inférieures et a priori les moins aptes à relayer son message : Pierre et André étaient marins-pêcheurs. Il en a choisi d’autres parmi des individus moralement condamnables. En tant que collecteur d’impôts pour l’occupant romain, Matthieu était un pécheur pas vraiment marrant. Collaborateur avec l’occupant, il pressurait son propre peuple pour prélever sa part. Il devait être haï et détesté à peu près comme le personnage de Don Salluste incarné par Louis de Funès dans La Folie des grandeurs.

Dieu nous prend à contre-pied et c’est pour cela que nous avons du mal à L’accepter tel qu’Il est. C’est pour cela que nous avons du mal à Lui dire “oui” ici-bas. Dépêchons-nous de changer nos dispositions intérieures, dépêchons-nous de changer notre cœur pour être capable de Lui dire « oui » quand nous le rencontrerons après la mort. Car si nous lui disons « oui », ce sera le Paradis. Si nous sommes incapables de lui dire « oui », notre vie éternelle sera alors un enfer. Nous avons toute notre vie terrestre pour nous y préparer et comme nous sommes incapables de le faire seuls, il faut Lui en demander la force. Sa force. Notre conversion elle-même doit commencer par un acte d’humilité. Pour cela, commençons par regarder l’humilité de Dieu.

Conseils de grands saints pour passer de l’arrogance à l’humilité :

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humilite
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