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Bénévolat : les questions importantes à se poser avant de s’engager

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Edifa - publié le 04/12/20 - mis à jour le 02/12/22

Vous voulez vous rendre utile au sein de votre paroisse, de l’école de vos enfants ou bien au sein d’une association, mais vous n’êtes pas sûr de vous et de vos possibilités ? Pour prendre la bonne décision, prenez le temps de bien réfléchir et surtout posez-vous les bonnes questions.

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Nous sommes souvent sollicités de toutes parts : la paroisse cherche des bénévoles pour la liturgie, les fleurs ou la garderie ; l’école privée catholique recrute des catéchistes ; le club de sport ou l’association humanitaire cherche son trésorier… Souvent, l’appel est lancé à tout vent, facilitant l’esquive. Parfois la question nous est posée très directement : « Acceptez-vous de prendre telle responsabilité ? »

Et puis, il y a aussi la petite voix intérieure qui rappelle qu’il y a quelques mois on voulait s’inscrire dans une association pour aider les plus démunis. Mais attention, quelle que soit la manière dont l’engagement nous est présenté, un temps de réflexion s’impose, seul, à deux ou en famille avant de se lancer. A l’occasion de la journée mondiale du bénévolat, ce 5 décembre, le père Xavier Lefebvre propose quelques critères concrets pour nourrir cette réflexion.

Pourquoi s’engager ?
Père Xavier Lefebvre : Je ne peux être chrétien sans m’engager. Cela développe en moi la vertu de charité, l’amour pour l’Église et pour mes frères. Écoutons saint Jacques : « C’est par mes œuvres que je te montrerai la foi » (Jc 2, 18). Il n’est pas possible de se replier égoïstement sur soi en croyant que la paroisse ou l’école sont l’affaire des autres. Le chrétien n’est pas un profiteur mais un acteur. En réalisant telle ou telle mission, nous comprenons mieux la réalité du terrain, alors qu’il est souvent facile de critiquer tout en restant consommateur.

L’engagement chrétien nous fait porter des fruits authentiques dans les communautés qui tissent la réalité sociale de notre vie (la famille, la paroisse, l’école, le quartier, etc.). Sommes-nous convaincus que nous faisons partie d’une communauté et qu’elle compte sur nous ? Une paroisse ne se développe pas uniquement avec des prêtres, une école avec seulement ses professeurs et sa direction.

Comment savoir si nous sommes aptes à remplir une mission qu’on veut nous confier ?
En nous posant des questions très concrètes : Est-ce que j’ai les compétences pour faire ce que l’on me demande ou bien me manque-t-il un savoir, une expérience qu’il faudra acquérir ? Se dire que l’on n’est pas capable peut cacher une fausse modestie et même un véritable orgueil. La Vierge Marie n’a jamais dit « Je ne suis pas capable » ! L’engagement est le signe authentique de l’accomplissement de soi à travers le service des autres.

Quel est le temps dont je dispose objectivement ? Il faut être très clair sur ce que l’on veut faire et ce que l’on peut faire. Le bénévolat doit être clairement défini dans les tâches et dans le temps. Dans mon ancienne paroisse, il y a des fiches de bénévolat qui ressemblent à des petits contrats. Elles stipulent par exemple : « Vous êtes au service de l’accueil, vous vous engagez tant d’heures par semaine pour telle période avec tel objectif à réaliser. » Être bénévole ne signifie sûrement pas être corvéable à merci.

Le bénévolat doit être clairement défini dans les tâches et dans le temps.

Quel est, pour moi, le sens de cet engagement ? Par exemple, si je n’ai pas trop de compétences au départ, le fait que cela va me former peut être un argument. Il n’y a pas de meilleure école de catéchiste que de catéchiser : c’est en catéchisant les autres qu’on s’intéresse à sa propre foi. C’est souvent en la transmettant qu’on la fait grandir. Les paroisses n’attendent pas de grands théologiens ou des spécialistes mais plutôt des personnes qui souhaitent s’épanouir à travers leur engagement et qui veulent témoigner de leur vie de foi.

« Si je n’y vais pas, personne n’ira », entend-on ici ou là…
C’est la plus mauvaise manière de discerner. Et pourtant, il ne faut pas rester insensible à un appel. Pour ne pas nous tromper, rappelons-nous ce principe qui guide tout : la vie chrétienne n’est pas une vie agitée, c’est une vie féconde. Qu’est-ce qu’une vie chrétienne agitée ? C’est faire beaucoup de choses pour le Bon Dieu mais pas là où Il m’attend. Il y a des personnes qui s’agitent beaucoup, se donnent trop et n’importe comment, puis elles se fatiguent et on ne les voit plus…

Et que penser de cette réaction : « Si j’arrête, il n’y aura plus personne pour prendre en charge cette fonction » ?
Cela peut faire prendre conscience à la communauté que si vous n’êtes plus là, il va falloir trouver quelqu’un d’autre. Parfois, cela peut la mettre en difficulté, mais nul n’est indispensable. Et pour les autres, il est un peu facile de se reposer à bon compte sur des personnes, toujours les mêmes, qui font tout. En paroisse, la question se pose plutôt en ces termes : les paroissiens se connaissent-ils suffisamment pour être appelants et se recruter les uns les autres ? Ce ne sera jamais un piège si chacun sait ce qu’il peut donner. Au responsable et au curé de valider ensuite ces propositions.

Quels sont les critères d’un bon discernement ?
J’en vois trois. Tout d’abord, l’engagement doit être une réponse à un appel de Dieu. Une chose est de faire les choses pour le Bon Dieu, autre chose est de faire ce que Dieu attend de moi. Je ne m’engage surtout pas pour combler un manque de reconnaissance sociale ou pour avoir du pouvoir. Ensuite, il doit être compatible avec mon devoir d’état. Si mon engagement me fait fuir les moments d’intimité que je dois avoir avec mon mari ou ma femme, ou encore mes tâches familiales, ce n’est pas ajusté.

Enfin, cet investissement de mon temps, de mes forces, de mes capacités, ne doit pas être une agitation, mais doit permettre une progression de ma vie spirituelle. La vie spirituelle passe par la charité. Cette charité est d’ailleurs un très bon critère pour nous donner la température de notre vie spirituelle !

Comment savoir où Dieu nous appelle ?
En prenant conseil auprès de son épouse, de son époux, des personnes qui assurent déjà le service. Et de son curé. Nos proches peuvent d’abord nous aider à prendre du recul sur nous-même, sur nos capacités comme sur nos limites. Mais c’est aussi par eux que Dieu pourra faire passer son appel. Enfin, après ces consultations nécessaires des proches, il ne reste plus qu’à s’en remettre totalement à Dieu. Avec une certitude : si le choix que je suis en train de prendre me met dans la paix et dans la joie, c’est bon signe. Nous pouvons Lui demander de nous donner la grâce de nous engager sans peur, sans crainte et sans fausse humilité, et de porter un fruit de charité pour l’Église et pour la communauté.

Propos recueillis par Bénédicte de Saint-Germain

Tags:
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