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Conclave : suivez le guide !

Conclave Burger

© Servizio Fotografico OR / CPP

John Burger - publié le 15/02/13

Un résumé des procédures que vont suivre les cardinaux pour élire le prochain pape.

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La période de transition par laquelle passe l’Eglise ressemblera à bien des égards aux élections papales de 1978 et 2005. Certes, il existe des règles qui régissent une telle transition, mais il y a aussi une différence qui saute aux yeux: si le pape Benoît XVI ne participera pas au conclave pour élire son successeur, ce qui a été confirmé par le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, sa présence sera fortement ressentie.



 
La Constitution apostolique Universi Dominici Gregis (« le Pasteur de tout le troupeau du Seigneur) » sur la vacance du Siège apostolique et l’élection du pontife romain promulguée par le bienheureux Jean-Paul II en  1996, établit le protocole à suivre pour l’interrègne et l’élection.

Nous présentons ici les points forts d’un résumé qui figure sur le site internet de l’archidiocèse de Baltimore:
 


1. La plupart des responsables du Vatican  quittent leur charge et cessent leurs fonctions à la Curie.  Le gouvernement de l’Eglise est confié au Collège des cardinaux pour expédier les affaires courantes  ou celles qui ne peuvent être différées,  ainsi que la préparation de ce qui est nécessaire pour l’élection du nouveau pontife.



2.  Dès qu’ils ont été informés de la vacance du siège apostolique, les cardinaux venus du monde entier se rendent à Rome pour rencontrer les congrégations des cardinaux préparatoires à l’élection.  Le jour de leur arrivée, ils doivent prêter serment d’“observer exactement et fidèlement toutes les  normes  contenues  dans la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis et “de maintenir scrupuleusement  le secret sur tout ce qui a rapport de quelque façon que ce soit avec l’élection du pontife romain.”

3. Deux “ecclésiastiques ” qui sont “ exemplaires pour leur saine doctrine, leur sagesse et autorité  morale”  se verront confier la tâche de prononcer des méditations sur les  “problèmes de l’Eglise à ce moment-là …et sur  le choix éclairé du nouveau Pontife.”
 


4. Le nombre de cardinaux électeurs au conclave ne doit pas dépasser 120 électeurs, et ils doivent avoir  moins de quatre-vingt  ans le jour du début de la vacance du Siège apostolique (sede vacante.)
 


5. De la Chapelle Pauline, les cardinaux électeurs, en habit de chœur,  se rendent en procession à la chapelle Sixtine, en  invoquant  l’assistance  de l’Esprit Saint par le chant du Veni Creator.
 


6. Chaque cardinal électeur prête serment en posant la main sur l’Evangile, et prononce la formule “nous promettons, faisons le vœu et jurons que quiconque d'entre nous sera, par disposition divine, élu Pontife Romain, s'engagera à exercer fidèlement le munus Petrinum de Pasteur de l'Église universelle et ne cessera d'affirmer et de défendre avec courage les droits spirituels et temporels, ainsi que la liberté du Saint-Siège.” Ils jurent également de garder le secret et de ne jamais “ aider ou favoriser aucune ingérence ” ou n’importe quel groupe qui voudrait s’immiscer dans l’élection du Pontife.
 


7. Le Maître des célébrations liturgiques pontificales donne l’ordre  “extra omnes,” et toutes les personnes qui ne participent pas au conclave doivent quitter la chapelle Sixtine. Seuls sont autorisés à rester le Maître des Célébrations liturgiques pontificales et l’ecclésiastique choisi pour faire la méditation sur la lourde responsabilité qui leur incombe
 


8. Les deux tiers des suffrages des électeurs présents sont requis. Il y a deux votes par jour. Si l’élection n’a pas abouti au bout de trois jours, le scrutin est suspendu pendant un jour pour laisser place à la prière, à un libre échange et une brève exhortation spirituelle par le premier des cardinaux.
 


9. Lorsque l’un des cardinaux est élu pape, le Doyen du Sacré Collège des cardinaux demande au candidat s’il accepte librement la charge du ministère pétrinien. Si le candidat refuse, le vote continue.  S’il accepte, on lui demande de quel nom il veut être appelé. Les cardinaux électeurs lui rendent hommage et  font acte d’obédience, après quoi on rend grâce à Dieu. Ensuite le premier des cardinaux diacres  annonce au peuple l’élection et proclame le nom du nouveau Pontife,  qui aussitôt après,  donne la bénédiction apostolique, depuis le balcon de la Basilique vaticane.
 


10. Après la messe d’inauguration, le Pontife prend possession de l’Archibasilique Saint-Jean-de- Latran  (la cathédrale de Rome).



11. Un acteur clé de toutes ces cérémonies est le Camerlingue, rôle tenu aujourd’hui par le cardinal Tarcisio  Bertone, secrétaire d’Etat du Vatican.  Parmi ses tâches, il doit briser l’anneau papal (Anneau du Pêcheur) pour éviter toute contrefaçon, et poser des scellés sur les appartements du pape, pour empêcher toute falsification de documents. (Il semble que dans les circonstances présentes, l’Anneau du Pêcheur ne sera pas brisé.)
 


Pour Benoît XVI, quel rôle ou quelle influence ?

Le père  Federico Lombardi, porte-parole du Vatican,  a déclaré  que Benoît XVI ne devrait jouer aucun rôle dans l’“interrègne”. Universi Dominici Gregis dispose que les cardinaux ayant dépassé l’âge de  80 ans peuvent participer aux réunions préparatoires, mais pas au conclave même.
 


Le père Lombardi  a précisé que lorsque l’abdication prendra effet, le pape Benoît XVI  gagnera d’abord la résidence papale Castel Gandolfo. Puis, lorsque seront achevés les travaux d'aménagement en cours, le Saint-Père  s’installera dans un ancien couvent de religieuses cloîtrées, Mater Ecclesia, pour une période de prière et de réflexion. Il ne prendra aucune part au conclave pour élire son successeur. Selon le père Lombardi, un nouveau pape sera probablement élu pour la Semaine Sainte et Pâques. Le dimanche  des Rameaux tombe cette année le 24 mars.
 


Le fait que Benoît XVI soit encore en vie “n’aura aucune incidence directe sur l’issue du conclave”, selon un observateur de l’Eglise Russell Shaw. “Tout au plus peut-on dire qu’un petit nombre d’électeurs pourrait s’abstenir de mettre un bulletin qui, selon eux, pourrait blesser ses sentiments, mais c’est peu vraisemblable.” Shaw  spécule que le conclave pourrait “durer plus longtemps que d’habitude, indiquant qu’il n’y a pas de favori qui se détache de façon écrasante.”
 


Un non-européen comme successeur ?

La grande question qui se pose aujourd’hui à beaucoup est « qui pour succéder au pape Benoît XVI ? », et les observateurs de l’Eglise épluchent la composition actuelle du Collège des cardinaux.
 


Les Européens représentent le bloc majoritaire, et les Italiens se détachent au sein de ce groupe,” souligne Shaw. “Pourtant on a évoqué assez souvent ces derniers temps (y compris les cardinaux) le nom d’un pape non-européen, aussi je ne serais pas étonné que cela se produise. Dans ce cas, même si je ne suis pas prophète, je ne serais pas surpris non plus si le choix se portrait sur le  Cardinal [Marc] Ouellet [Préfet de la Congrégation pour les évêques et natif du Canada]. Il n’est pas du Tiers-Monde, mais il est non-européen et possède une expérience à la fois pastorale et romaine.”
Le Cardinal Ouellet, ancien archevêque de Québec, a été professeur et recteur de séminaire en Colombie.


Le père jésuite Joseph Fessio, fondateur de Ignatius Press, qui a passé son doctorat sous la direction du Cardinal Joseph Ratzinger à l’Université de Regensburg, a souligné que le prochain pape sera le premier pontife n’ayant pas participé au Concile Vatican II.  Les papes Jean-Paul II et Benoît XVI ont tous deux pris part au concile et ont travaillé à sa mise en œuvre.
 


“Selon moi, aucun candidat ne se détache nettement comme en 2005,” commente le père Fessio. “Le cardinal Ratzinger était assurément supérieur et mieux connu que  tous les autres papes potentiels, mais cela ne sera  pas la cas cette  fois-ci.”
 


Le père Fessio constate que nombre des membres actuels du Collège des cardinaux, “ n’y sont pas arrivés sans être de bons administrateurs ou juges de personnes. Il est peu probable qu’ils vont voter pour quelqu’un qu’ils ne connaissent pas, personnellement,  ou quelqu’un qui est recommandé par un ami. Par conséquent, le cardinal de Manille ou  celui de Nairobi ne vont probablement pas être élus parce qu’ils ne sont pas très connus des autres cardinaux. A mon avis, ce sera quelqu’un  de la Curie romaine, ou qui effectue des visites fréquentes à la Curie romaine et rencontre d’autres cardinaux.”
 


Michael Miller, chercheur à l’Institut Acton, a qualifié la renonciation du pape  Benoît XVI, d’acte d’humilité et de noblesse. « Nous vivons dans un monde où les gens sont très réticents à lâcher quoi que ce soit», observe  Miller. Il prédit que l’esprit du conclave sera différent des précédents car l’Eglise ne pleure pas un mort, mais il y aura une certaine tristesse, tout de même.
 


Lorsque les cardinaux  réfléchiront sur  leur choix du successeur de Pierre, assure Miller, la Nouvelle évangélisation promue par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI sera mise au premier plan. Benoît XVI a contribué à cette Nouvelle Evangélisation en réalisant un  “ travail intellectuel approfondi”  sur la crise de la vérité et sur la “dictature du relativisme”,” la crise de la raison, l’importance de la beauté, et l’importance d’entretenir une amitié avec le Christ.
 


“Il a établi le cadre intellectuel et spirituel de la Nouvelle Evangélisation,”  poursuit Miller. La question au conclave,  prédit- il,  sera  “qui est capable de la mener à bien ?” Les qualités qu’il sera important pour le prochain pape  de posséder,  pronostique-t-il,  sont celles  que Benoît XVI a portées à la papauté : esprit de prière, désir de sainteté personnelle et « clarté intellectuelle et morale “, dans un monde qui en  a besoin.
 


Shaw et le père Fessio  font observer que la plupart, sinon tous les cardinaux électeurs ont été élevés à leur charge par Jean-Paul II et Benoît XVI, et ont donc tendance à refléter les points de vue des deux papes. Au-delà de cela, le pape Benoît XVI tentera-t-il d’influencer le déroulement du conclave?
 


“ Avec beaucoup de scrupules,  il tient absolument à éviter cela,” insiste le père Fessio. “Il croit en l’Esprit Saint. Ce n’est pas un politique; il ne trempe pas dans les intrigues. Il veut que le Saint Esprit choisisse son successeur,  et il sait qu’il n’est pas le Saint Esprit.”


 
II est vrai que le pape Benoît XVI a réalisé un certain nombre de réformes chères à son cœur, par exemple en matière de liturgie, convient le père Fessio , “ mais il a toujours été une personne très sereine. Il a confiance dans les talents que Dieu lui a donnés et il reconnaît que son rôle n’est pas d’être le seul à  faire le prochain pape. Deux personnes ont sans doute sa préférence, mais je  doute qu’il en fasse mention.”
 
Et d’ajouter : “Bien entendu, les cardinaux peuvent le réélire.” !

John Burger
(Traduit de l’américain par Elizabeth de la Vigne)

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conclave
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