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Municipales 2014 : où sont les catholiques ?

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Hubert Lelièvre - Liberté politique.com - publié le 07/01/14

Après une année de manifestations sans précédent, quelle mobilisation pour les élections municipales ?

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L’abbé Hubert Lelièvre, fondateur de laFamille missionnaire Evangile de la vie, délégué épiscopal du diocèse d’Avignon pour la Famille, s’interroge sur la mobilisation politique des catholiques à l’occasion des élections municipales de 2014. « Qui se lèvera pour mettre la famille au cœur de la Cité ? »

Article paru sur le site Liberté Politique le 3 janvier 2014

Le 7 Juin dernier, le Saint-Père parlait de l’obligation politique du catholique :
« S’impliquer dans la politique est une obligation pour un chrétien. Nous chrétiens, nous ne pouvons pas “jouer à Ponce Pilate”, nous en laver les mains : nous ne pouvons pas. Nous devons nous impliquer dans la politique, parce que la politique est l’une des formes les plus élevées de la charité, parce qu’elle recherche le bien commun. Et les laïcs chrétiens doivent travailler en politique. Vous me direz : “Mais ce n’est pas facile !” Mais il n’est pas facile non plus de devenir prêtre. Il n’y a pas de choses faciles dans la vie. Ce n’est pas facile, la politique est devenue trop corrompue : mais moi je me demande : elle s’est corrompue, pourquoi ? Parce que les chrétiens ne se sont pas impliqués en politique dans un esprit évangélique ? Avec une question que je te laisse : c’est facile de dire “c’est la faute à untel”. Mais moi, qu’est-ce que je fais ? C’est un devoir ! Travailler pour le bien commun est le devoir d’un chrétien ! Et tant de fois, la voie pour travailler est la politique. Il y a d’autres voies : professeur, par exemple, est une autre voie. Mais l’activité politique pour le bien commun est l’une des voies. Cela est clair. » (Voir aussi son homélie du 16 septembre  « Un bon catholique doit se mêler de politique » Aleteia)

Les paroles du Pape François sont à méditer. Vraiment. Pour de vrai !

À l’approche des municipales, je ne peux pas ne pas me poser une question : Où sont les catholiques qui s’engagent en politique ? Ils sont trop peu ! Qu’ils soient bénis pour leur engagement ! Voulons-nous oui ou non sortir de l’impasse, ou bien allons-nous encore continuer de descendre ce long fleuve tranquille, confortablement aveuglés par notre indifférence, par notre égoïsme, sans même plus nous rendre compte, incapables de nous rendre compte, car devenus membres du clan des « aveugles volontaires » ne voulant en rien être dérangés, secoués par l’Histoire, alors qu’une génération de jeunes est en train de nous passer devant ?
Pour seule consolation, nous qui resterons sur le trottoir, nous n’aurons qu’un « bon pour l’euthanasie » que nous laissons, par notre lâcheté, pieusement se mettre en place…

Or ils veulent vivre, nos jeunes, presque tous rescapés de la pilule ou de l’avortement ! Ils veulent écrire l’Histoire et non la subir. Ils ne supportent plus que des pseudo-adultes et pseudo-responsables, catholiques au rabais, se laissent systématiquement entraîner comme une couverture que l’on tire, sur le terrain de l’Ennemi, par une apostasie silencieuse. Apostasie générale dénoncée courageusement le 28 novembre par le Saint-Père. Apostasie de Dieu, qui conduit inévitablement à l’apostasie de l’homme lui-même, le suicide de l’homme lui-même.

À l’abri des « valeurs »

Ne pas parler de Dieu, conduit à renier l’homme, la personne humaine, le mariage H/F. A s’abriter seulement derrière « des valeurs ». Ça n’engage pas à grand-chose, mais « ça fait bien » dans les salons. C’est crédible. C’est un bon produit. C’est précisément ce que le Pape François dénonce : « Ce n’est pas facile, la politique est devenue trop corrompue : mais moi je me demande : elle s’est corrompue, pourquoi ? Parce que les chrétiens ne se sont pas impliqués en politique dans un esprit évangélique. » C’est-à-dire que nous pouvons parler de tout dans notre service du bien commun, sauf de Dieu. Nous entendons trop de catholiques dire que nous sommes « aconfessionnels ». Ce qui est exactement ce que dénonce le Pape. Comme si la foi était une affaire privée. Benoit XVI a largement dénoncé ce relativisme. D’où ce cri d’alarme des papes Benoit XVI et François : « Quel avenir voulons-nous pour l’homme ? »… « Il y a urgence à sauver la personne humaine. » Qui écoutera ?

Nos jeunes veulent passer devant. Sont en train de passer devant. C’est ce que Jean Paul II prophétisait dans son discours à l’Unesco, en juin 1980. Ils veulent passer devant aussi, parce qu’ils sont conscients que c’est au nom d’une force intérieure pour certains, au nom de  leur baptême, qu’ils sont appelés à se lever, à s’engager, dans cette page d’Histoire que vit notre France !

Pendant les GAV, combien ont prié ? Pendant les heures des Veilleurs, des Sentinelles, combien de chapelets priés ? Ils sont conscients que ce n’est pas seulement et principalement sur des forces humaines, que ce n’est pas par de savants calculs d’images que nous sortirons de l’impasse. Cela freinera, retardera même la Lumière de nous éclairer, de nous brûler, de nous saisir intérieurement.

Au-delà des calculs

Oui, il y a quelque chose de bien plus profond que des calculs seulement et principalement de la raison. Il y a urgence d’un supplément d’âme, qui implique sagesse, discernement ! Et l’année 2013 a montré que l’âme profonde de la France s’était définitivement réveillée. La « mémoire d’Amour » (Benoit XVI) — code génétique de la France, sa vocation, sa mission prophétique à travers l’Histoire, oui, cette réalité s’est réveillée. Qui de nous aurait pensé un seul instant ce que nous avons vécu en 2013 ? Qui de nous oserait dire que ce sont seulement des forces humaines, qui nous ont ouvert une porte dans le service du bien commun, et donc, pour sortir de l’impasse, sans pour autant tomber dans un messianisme temporel ?
Pendant trop longtemps, nous avons joué le rôle de Ponce Pilate : critiques systématiques, hypocrisie, l’esprit mondain nous était commode finalement. S’engager depuis son fauteuil autour de savoureux canapés est facile… mais finit par être lâche. S’engager depuis son fauteuil avec la meilleure compagne de la vie du citoyen moyen qu’est devenue la souris d’ordinateur, est facile. Et finit par être lâche. Ça ne coûte pas grand-chose de cliquer pour une pétition. J’ai bien conscience que bien des personnes voudraient monter au créneau et ne le peuvent pas, de par leur fonction. J’ai de même bien conscience que ces quelques lignes mériteraient bien des précisions. Mon désir ici est de frapper à la porte des cœurs.

Ouvrir une nouvelle page

Alors, j’ose à nouveau cette question. Voulons-nous sortir de l’impasse ? Combien de fois le Seigneur a mis sur notre route des moyens pour avancer, mais par manque d’Espérance, par manque de liberté et de courage, de foi, nous nous sommes cantonnés au « moindre mal », au « moindre pire » qui nous était commode. Force est de constater que notre comportement nous a fait perdre presque toutes les batailles depuis cinquante ans au moins. Divorce, contraception, avortement, la loi Taubira, et maintenant l’euthanasie : il est urgent d’ouvrir une nouvelle page en politique, sortant de ce carcan des partis ! Avec ce qui s’est passé en cette année 2013, plus rien ne sera comme avant… sauf si nous retournons dans notre sommeil.

Permettez-moi d’aller plus loin. Où sont les catholiques qui se trouvaient dans les rues de Paris lors des manifestations ? Où sont-ils ? N’y aurait-il pas 50 catholiques à Paris ?…. ou 30, ou même 20, ou même 10 (Cf. Genèse 18) ? Qui sauvera Ninive de sa destruction ? Qui sauvera Paris de sa destruction ? L’Histoire ne nous a pas déjà montré combien de fois Paris a été sauvée ? Qui permettra à la famille naturelle un développement durable ? Alors que les choses bougent à travers le monde, la France sera-t-elle la dernière à poser des actes courageux en faveur de la famille ? Qui s’engagera prophétiquement en faveur du premier bien social qu’est la famille naturelle, socle de tout autre bien social, de tout développement social, de toute paix sociale ?
Qui se lèvera pour se présenter à Paris pour les prochaines municipales, face aux deux candidats « officiels », en mettant le développement de la famille naturelle au cœur de son action ? J’entends déjà : « Il n’a aucune chance. » Qu’en savez-vous ? Ou bien, arrêtons de nous plaindre et continuons de nous faire plumer en silence !

Si tous les catholiques présents aux Manifs pour tous pour tous et ceux qui n’ont pu venir votaient vraiment pour celui/celle qui se lèvera pour ouvrir une porte, pour franchir le pas et s’engager résolument au service du bien commun, en proposant la grammaire de l’enseignement social de l’Église… Cela est possible, si « je le veux ». Si nous le voulons !
Au fond, n’attendons-nous pas cela à Paris, mais dans chaque ville de notre pays ? Le moment n’est-il pas venu nous laisser profondément saisir par l’Espérance ?  Nos évêques nous y encouragent. Le réveil de la conscience, de l’âme de la France est là… Je suis bouleversé et impressionné par la force intérieure qui habite le cœur de tant de nos jeunes. Une moisson de saints, de saintes s’est levée : #Veilleurs #Sentinelles… Quelle grâce pour notre pays !

Pour en savoir plus :
http://www.evangelium-vitae.org/

Tags:
ÉlectionsmunicipalesPolitique
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