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Deux rappeurs de Dieu portent « la voix des martyrs »

Sylvain Dorient - publié le 15/05/14

Les frères Furtade viennent d’une famille du Cap Vert, de la banlieue et du rap… et de l’Evangile, auquel leur texte fait référence perpétuellement. Rencontre avec François Furtade.

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15/05/14

Nous sortons de l’écoute de « La voix des martyrs », votre dernière chanson. Le sujet, les chrétiens persécutés dans le monde, et une chanson brute, avec des images très dures… Vous diriez que c’est une chanson de colère ?
François Furtade : Colère, non, plutôt désolation. Nous avons découvert qu’il ne se passe pas un jour sans qu’un chrétien soit persécuté, ça nous a mis une claque. Ce qui me rapproche le plus de la colère, c’est que les médias n’en parlent pas. On entend parler de la dernière paire de chaussures, mais pas des chrétiens assassinés partout dans le monde ! Alors, on a pris nos micros, et on a fait notre part pour que les gens sachent…

Vos textes font toujours référence à la Bible et au Christ, c’est au centre de votre groupe ?
François Furtade : C’est au centre de nos vies. Pour moi, ça n’a pas toujours été le cas. Je viens d’une famille croyante de huit enfants. Mais si j’ai toujours cru en Dieu, l’Evangile ne m’a pas toujours guidé. A 11 ans, je suis sorti de l’école et j’ai commencé à faire pas mal de "conneries". Grâce à Dieu, j’ai échappé à la prison, mais j’ai tout de même pris du sursis, j’étais dans une très mauvaise passe. J’ai commencé le rap à cette époque, j’étais le plus jeune dans mon groupe ; il y avait des dealers, des gens qui ne me montraient pas la bonne voie. Mais à 16 ans, je suis devenu papa, ça a été un choc ! Pas question d’avorter, on ne l’envisageait même pas, alors j’ai commencé à prendre mes responsabilités.

C’est cette paternité inattendue qui vous sort de la spirale de délinquance ?
François Furtade : J’ai cessé d’être un délinquant, mais il y a autre chose qui m’est tombé dessus à cette époque. J’ai vu le film sur Malcolm X et j’ai commencé à m’intéresser aux discriminations dont les noirs sont victimes. J’ai milité chez SOS Racisme, je me suis révolté contre ce qui se passait en Afrique du Sud, où il y avait encore l’Apartheid. Ça m’a entrainé à me cultiver, à m’intéresser à la géopolitique. Mais cela entretenait une haine des blancs et de l’Europe. Je voulais revenir au Cap Vert, ce qui faisait rire ma famille, ils m’expliquaient que je ne tiendrais pas un mois là-bas, que dans notre village d’origine, il n’y avait ni eau ni électricité !

Quel a été l’élément déclencheur ?
François Furtade : En 1993, j’avais 18 ans et je participais à la messe dans un quartier bon chic, bon genre. J’ai regardé autour de moi et j’ai vu qu’il n’y avait que des blancs, et qu’ils ne ressentaient aucune haine pour moi. Il n’y avait aucun raciste parmi eux. Dans mon rap, la culture chrétienne a pris le dessus sur les revendications. A l’époque j’ai arrêté la boxe, alors que j’ai longtemps voulu en faire mon métier. Non pas que ce soit une mauvaise chose, au contraire, mais j’ai senti que ce n’était pas le chemin que Jésus souhaitait pour moi, et j’ai décidé de lui laisser les manettes.

Avez-vous déjà souhaité faire de la musique votre gagne-pain ?
François Furtade : Non, on la voit plutôt comme un vecteur pour faire passer nos messages. Nous sommes maintenant installés en Suisse, où nous avons fait une tournée de vingt concerts dont dix dans des prisons. Je suis revenu à la boxe, cette fois comme entraîneur. Le rythme de la boxe, sa discipline doit se ressentir dans notre rap, j’imagine. Je suis aussi un pasteur de l’Eglise Evangélique depuis 7 ans, et le papa de cinq enfants !

Découvrez sur

en collaboration avec l’ONG Portes Ouvertes. Un titre en soutien aux Chrétiens persécutés à travers le monde.

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Chrétiensrap
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