En début de semaine, la police marocaine a arrêté un médecin généraliste de la ville de Fès, dénoncé anonymement, pour avoir pratiqué des avortements clandestins. H24info rapporte que « les assistantes médicales, les anesthésistes, une jeune femme qui venait de subir un avortement et une dizaine d’autres qui attendaient leur tour ont également été arrêtées.»
Rappelons qu’actuellement au Maroc, l’interruption volontaire de grossesse n’est pas légalisée. Par conséquent, les avortements sont pratiqués clandestinement et bien souvent dans des conditions inappropriées, laissant place à toutes sortes de dérives. L’article 453 du Code pénal marocain autorise toutefois l’avortement dans le cas où « la vie ou la santé de la mère sont en jeu. » Les mouvements pro-avortement (ou du moins les mouvements contre l’avortement clandestin et pour un avortement encadré médicalement) regrettent que les cas de viols et d’incestes ne soient pas inscrits dans la loi.
Sur le site de l’Association Marocaine de Lutte contre l’Avortement Clandestin (AMLAC), on apprend ainsi que chaque jour au Maroc sont effectués en moyenne 600 à 800 avortements clandestins, dont 500 à 600 par des médecins. Et ces pratiques laissent entrevoir une économie souterraine lucrative car non encadrée. Dans les autres cas, les méthodes appliquées peuvent malheureusement s’avérer barbares.
La loi marocaine punit le médecin ayant pratiqué des avortements à cinq ans de prison. Selon les circonstances, la peine peut aller jusqu’à 10 ans. La justice sanctionne également les « complices » aidant à l’intervention, ainsi que les femmes se faisant avorter.