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Prêt pour un speed dating avec Dieu ?

Druel_Jean (2)

© éditions du cerf

Arthur Herlin - publié le 23/11/15

Jean Druel : "Ce que nous avons à dire à Dieu, est infiniment moins intéressant que ce qu'Il veut nous dire".

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Frère prêcheur, Jean Druel vit au Caire où il est directeur de l’Institut dominicain d’études orientales. Après le succès mérité de son premier ouvrage, Petit manuel de speed dating avec Dieu, le jeune prêtre revient avec un deuxième opus plein de bon sens : Speed dating 2, Dieu te répond. Au-delà de sa couverture et d’un titre un peu kitsch, se cache en réalité un authentique manuel de spiritualité.

Aleteia : Pouvons nous dire que Speed Dating 2 est une œuvre d’évangélisation ?
Frère Jean Druel : Oui mais au sens noble du mot « évangélisation » car mon but n’est pas que les lecteurs aillent davantage à la messe. Mon objectif est qu’ils soient heureux et épanouis dans la religion. Si la religion est un moyen qui leur parle, je vais leur apprendre à parler. Ce qui me fait mal c’est de voir des personnes pour qui la religion est un levier important dans leur vie mais qui ne s’en sortent pas pour autant.

Quelle est cette personne dans le besoin à qui s’adresse Dieu dans vos livres Speed Dating?
Dans le premier ouvrage, l’homme est confronté au silence, à la solitude et à l’incompréhension, cela s’adresse donc plus aux athées ou aux non-pratiquants. Il y a plusieurs types de personnes dans le besoin : le premier livre s’adresse plus à celui qui a eu des frissons pendant la messe et qui se met à croire que c’est cela la vie spirituelle, que le voyage est terminé et qu’il est arrivé à bon port. Dans ce second tome, Dieu prend la parole, Il est admis dès les premières pages que Dieu existe. Je m’adresse donc cette fois à ceux qui sont bloqués au stade du nourrisson ou du « j’aime/j’aime pas ». Ceux-là affirment que Dieu leur a parlé, mais là encore ne savent pas que ce n’est qu’une étape. Le premier livre est écrit du point de vue de l’homme, le second de Dieu, mais c’est à chaque fois la même histoire !

Quelle distinction y a-t-il, selon vous, entre un mauvais croyant et un athée ?
Ils sont tous les deux au même point. À la limite je préfère l’athée, car il ne se raconte pas d’histoire. Beaucoup s’arrêtent au stade abordé dans le premier chapitre : ils ont vécu deux ou trois expériences hors du commun et croient qu’ils n’ont plus besoin d’aller plus loin : ces gens là n’écoutent plus, mais parlent sans cesse. Comme je dis toujours : ce que nous avons à dire à Dieu est infiniment moins intéressant que ce que Lui a à nous dire. Quand on vient me dire : « Mon Père, je ne comprends pas cela ne se passe pas bien dans ma vie, pourtant je passe mon temps à parler au bon Dieu », je réponds alors : « Précisément… Arrêtez ».

Vous usez parfois de formules particulièrement dures, vous n’avez-pas peur de dégoûter vos lecteurs ?
C’est ma méthode. À force d’être trop gentil et de dire aux lecteurs que ce qu’il font est très bien et qu’il peuvent continuer ainsi, eh bien ! ils n’avancent pas. Au bout d’un moment, ils justifient leur propre immobilisme par des expressions galvaudées telles que « Dieu m’aime comme je suis » ou « Chacun va à son rythme »… Très bien, mais dans ce cas il ne faut pas venir se plaindre que leur vie spirituelle soit « merdique », que « cela ne marche pas » ou que « les gens soient méchants avec eux » ou que sais-je encore. On me dit que la provocation peut être contre-productive… C’est vrai que parfois elle l’est. Mais moi j’assume, car je n’ai pas vocation à plaire à tout le monde.

Depuis le premier volume, je fais beaucoup d’accompagnement spirituel. Je préviens aussitôt : « Attention je vais être franc, je n’aime pas tourner autour du pot, je n’ai pas le temps pour cela. Si vous n’aimez pas que l’on soit un peu ‘rentre-dedans’, alors passez votre chemin ». Dans la majorité des cas cela passe, parfois certains n’apprécient pas… Mais ce n’est pas possible de plaire à tout le monde.

Pour le livre c’est pareil : tu ne peux pas en 120 pages partir du niveau zéro et aborder l’union mystique en faisant des détours. À un moment, il faut aller de l’avant. Quand quelqu’un se plaint d’avoir mal ici, soit on peut mettre de la pommade pendant dessus, moi, je prends un scalpel et j’y vais. Pour être vraiment franc, c’est comme cela que Dieu fait avec moi, c’est parfois du « punching ball ». Il faut reconnaître que cela ne peut pas fonctionner sans humour : il est indispensable d’en avoir sur nous-même et que Dieu en ait avec nous.

Propos recueillis par Arthur Herlin

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Speed dating 2, Dieu te répond,de Jean Druel. Éditions du Cerf, 128 pages, 12 euros.

Tags:
dialogueDieuLe Caire
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