Le christianisme n’aurait pas fait long feu autrement. Cependant, il est des raisons pour lesquelles un pèlerinage en Terre Sainte est un vrai cadeau que l’on offre à son âme et à sa foi.
“Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas” (Is 7, 9).
Croire en Dieu fait appel à notre intelligence et à notre foi. “La compréhension est la récompense de la foi. Ne cherche donc pas à comprendre pour croire, mais crois afin de comprendre, parce que si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas” (Saint-Augustin, Homélies sur l’Evangile de Jean, Tract. XXIX, 6, p. 707).
Notre intelligence, comme une clef, nous ouvre aux mystères de Dieu comme nous le confirme Saint-Paul : “Car ce qui peut se connaître de Dieu est clair pour eux : Dieu le leur a montré clairement. En effet, depuis la création du monde, on peut voir avec l’intelligence, à travers les œuvres de Dieu, ce qui de Lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Ils sont donc inexcusables (ceux qui ne croient pas en Dieu)” (Rom 1, 20-21).
La foi, elle, dissipe les ténèbres où nous plongent les faits incompréhensibles révélés par la Bible et le Nouveau Testament. Lorsque, selon Saint-Matthieu, le Christ interroge ses apôtres sur qu’ils pensent qu’Il est, saint Pierre prend la parole : “Tu es le Messie, le fils du Dieu vivant !”, ce à quoi Jésus répond : “Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux”. La foi relève donc de la grâce de Dieu. Mais nous avons le devoir de ne pas laisser notre foi en jachère, comme le révèlent chacun de ces instants où Jésus a reproché à ses apôtres leur incrédulité, leur “manque de foi”.
Se rendre en Terre Sainte fait croître la foi, par l’intelligence.
La découverte de choses très simples comme son climat, sa lumière, sa température, ou sa géographie nous éveille à l’intelligence des écritures. Qu’il fait froid à Bethléem à Noël ! Les nuits d’avril sont si douces à Jérusalem que prier trois heures dans un jardin ne vous semble plus impossible. Combien le désert de Judée et la région de la mer Morte au sud, chez saint Jean Baptiste, sont désertiques et arides… combien Jérusalem et Bethléem au centre sont rocheuses et la Galilée, au nord, est très verte.
Il y a un passage des Évangiles que ma raison ne parvenait pas à comprendre : la tempête sur le lac de Tibériade. Comment pourrait-il y avoir des vagues aussi puissantes et dangereuses sur un lac ? J’ai vu de mes yeux le lac en question : 21 km de long, 13 de large. Il s’agit du plus grand point d’eau douce du Moyen-Orient, à tel point qu’il est également appelé “mer de Galilée”.
Quel trajet Jésus a-t-il emprunté du Cénacle le jeudi soir au Calvaire le vendredi matin ?
Le Cénacle se trouve sur le mont Sion, un petit mont pratiquement collé aux remparts de Jérusalem. Tout d’abord notons que cette salle, qui est un lieu de visite, est d’architecture typiquement romaine, avec notamment deux colonnes de chaque côté de la pièce. Au temps de Jésus cela semble relativement logique. Il est possible d’aller sur le toit du Cénacle, où une vue panoramique époustouflante nous est offerte… et de laquelle on voit le Mont des Oliviers. Cela permet facilement de s’imaginer le trajet de Jésus le jeudi soir. De nos jours avec la route cela prend 25 minutes à pieds, mais il y à 2 000 ans il y avait certainement un chemin plus direct et rapide. Enfin, le jardin des Oliviers se trouve à cinq minutes de marche de la porte des Lions, à 100m de laquelle à l’intérieur de la ville se trouvent les vestiges du palais d’Antonia : la première station du chemin de croix où “Jésus est présenté à Ponce Pilate”…
Les grâces pleuvent en Terre Sainte
Dans les années 1970, Claire de Castelbajac (actuellement en voie de béatification) en est rentrée bouleversée après deux semaines de pèlerinage. Il y a des sentiments et des moments de vie qui ne s’expliquent pas : toucher la roche du Calvaire, embrasser la pierre sur laquelle Jésus a prié trois heures au jardin des Oliviers, entrer dans la pièce où sainte Hélène a retrouvé la vraie Croix… Plus de mots, rien que la gorge qui se serre, et des larmes de joie qui débordent du cœur.