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« À l’école, j’ai peur d’entendre les musulmans parler de religion sans pouvoir leur répondre »

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Le Père John Cannon au Congrès eucharistique de Cebu, à côté du Santo Niño adoré aux Philippines © Marie-Ève Bourgois

Marie-Ève Bourgois - publié le 02/02/16

Premier Pakistanais salésien de Don Bosco, Noble Lal a vécu le début de sa vocation religieuse entre les Philippines et le Pakistan où près de 98% de la population est musulmane. Depuis le Congrès eucharistique de Cebu, il revient sur son parcours.

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Né à Sarjodha au Pakistan en 1977, Noble Lal grandit dans une famille catholique de huit enfants au cœur d’une communauté mixte composée de musulmans et de chrétiens. Alors que beaucoup de ces derniers abandonnent leurs études, moqués par des jeunes musulmans et peu fortunés, lui a la chance d’avoir quelques bons amis qui l’encouragent à poursuivre. Son diplôme en sciences politiques obtenu, il s’engage dans la vie professionnelle. « En 2002 : de jeunes chrétiens de mon village sont venus me voir. Ils voulaient que je leur enseigne le catéchisme ». Il fait sans le savoir son premier pas vers le ministère de prêtre. Quand il commence à enseigner à ces jeunes en recherche du Christ, un Père belge salésien de Don Bosco lui proposer de rejoindre la congrégation. « La spiritualité des Salésiens est de travailler pour les jeunes pauvres et marginaux, les élever, en faire de bons citoyens et de bons chrétiens. En visitant la communauté, j’ai réalisé que moi aussi je voulais aider ces jeunes. » En 2004, il est accepté comme postulant.

 « Les chrétiens souffrent, ils sont pauvres et subissent des discriminations »

Il fait un séjour de deux ans à Manille pour se former, avant de faire ses vœux temporaires en 2008 et de rentrer chez lui pour deux autres années de formation pratique. À cette époque, son pays est touché par de grosses inondations. Dans la ville de Quetta, à la frontière de l’Afghanistan, il travaille avec les victimes, principalement musulmanes. Une expérience qui se déroule dans un climat de paix. Mais depuis quelques années, il observe une dégradation de la communication entre les communautés religieuses. Au Pakistan, environ 97% des quelque 190 millions d’habitants sont musulmans. Les 3% restants appartiennent à des minorités. « Les chrétiens souffrent, ils sont pauvres et subissent des discriminations auxquelles j’ai moi-même fait face après mes études pour trouver du travail. Mais l’Église aide beaucoup. »

Les chrétiens très minoritaires doivent tout faire pour éviter les conflits 

Aujourd’hui, il étudie la théologie à Manille depuis quatre ans, mais il est attendu dans son pays natal en avril prochain pour être ordonné et s’installer. En tant que prêtre, il sera envoyé dans des écoles Don Bosco pour enseigner à des enfants défavorisés musulmans et chrétiens confondus. « Mon challenge sera de leur permettre de vivre ensemble et d’apaiser les relations. » Il sait que les chrétiens très minoritaires doivent tout faire pour éviter les conflits : ne pas prêcher en public, ne pas organiser de fêtes ou de processions religieuses en dehors de l’église. « À l’école, j’ai peur d’entendre des jeunes musulmans parler de religion et de ne pouvoir leur répondre. » Il risquerait d’être poursuivi pour blasphème. « C’est très dangereux, les musulmans utilisent souvent cette loi. Aux Philippines, il est facile d’être chrétien. C’est une atmosphère catholique, tu es libre ! Au Pakistan, on a des restrictions et des frontières qu’il ne faut pas dépasser. Mais c’est mon pays. J’ai hâte de rentrer pour aider les chrétiens, surtout les jeunes, c’est mon rêve ! »

Tags:
Chrétiens au Pakistancongrès eucharistique internationaldiscriminationmanillePhilippinesPrêtre
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