Jeudi Saint, quatrième jour de la Semaine Sainte et commémoration de la dernière Cène de Jésus instituant l’Eucharistie et le sacrement sacerdotale en disant : “Faites cela en mémoire de moi…” (Lc 22, 19). La messe célébrée le Jeudi Saint marque également la commémoration du rite du lavement des pieds pendant lequel le prêtre reprend le geste de Jésus qui s’est abaissé pour laver les pieds de ses disciples. À la fin de la messe, le Saint Sacrement est porté, en procession, au reposoir ou il est déposé dans un tabernacle ou un coffret que l’on tient fermé jusqu’à Vendredi Saint.
Les fidèles visitent, ensuite, sept églises, méditant les étapes du procès du Christ et de sa passion selon l’ordre suivant : institution de l’Eucharistie au Cénacle, agonie et arrestation de Jésus à Gethsémani, Jésus devant le Sanhédrin, Jésus devant Pilate, Jésus devant Hérode, Jésus à nouveau devant Pilate, crucifixion et mort de Jésus au Golgotha.
Cet ancien culte a vu le jour à Jérusalem, en Palestine, avec la naissance du Christianisme. Les fidèles se réunissaient, chaque année, la nuit du Jeudi Saint, à la première heure de la nuit (19h) à l’église Éléona ou Grotte du Pater pour prier, avant de se rendre à la sixième heure (1h du matin), en procession, à l’église de l’Imbomom, ou Jésus “s’étant mis à genoux, il priait” (Lc 22, 41). Les fidèles y restaient à lire des passages de l’évangile jusqu’au lever du jour. Ils effectuaient, ensuite, la descente vers Gethsémani où Jésus fut arrêté, pour prier et méditer l’évangile. Ils se dirigeaient, enfin, vers la porte de Lalle et la traversaient jusqu’à la croix (Livre d’Egérie, Journal d’un périple, l’un des plus anciens textes chrétiens, 383).
Au début du sixième siècle, saint Philippe Néri organise ce culte à Rome, en Italie. Rome, bâtie sur sept collines et évoquée par Jean dans le Livre de l’Apocalypse en tant que nouvelle Jérusalem, devint avec les chrétiens le pays des sept tombes les plus importantes sur lesquelles furent bâties les plus importantes églises.
Les papes encouragèrent ce culte qui s’étalait sur vingt-quatre heures pour un parcours dépassant les trente-deux kilomètres. Le pape Sixte a émis un brevet mentionnant la signification symbolique des sept églises du Livre de l’Apocalypse. Le pape Pie XI a insufflé, en 1935, un nouvel élan à ce culte accordant aux pèlerins l’indulgence plénière et appelant les chrétiens n’habitant pas à Rome de faire de la ville leur résidence. Le pape Jean XXIII a mis l’accent sur l’importance de la pratique de ce culte lors de l’inauguration du synode de 1960.