“À l’exemple de Jésus, notre bon Samaritain, qui se penche sur nous pour guérir nos blessures, sachons éprouver de la compassion et porter secours” aux personnes qui souffrent. Nouvelle catéchèse, nouvel enseignement. Ce mercredi, le Pape est parti de la parabole du Bon Samaritain pour expliquer “l’amour du prochain”, un amour qui “ne peut se limiter à une théorie abstraite, mais engage tout l’être humain dans le concret de la vie”, a-t-il souligné face aux milliers de fidèles et pèlerins rassemblés ce 27 avril, place Saint-Pierre, pour la traditionnelle audience générale du mercredi.
La compassion est une caractéristique essentielle de la Miséricorde de Dieu. Elle doit pouvoir “s’exercer à travers nous”, sans “classer les gens” entre “qui est le prochain et qui ne l’est pas”. Car tout le monde peut devenir le prochain de tout le monde : “On peut devenir le prochain de tous ceux que l’on rencontre ; et on le devient par la compassion que l’on éprouve envers eux”, a insisté le Pape dans toutes les langues (en français).
Aimer son prochain n’est pas automatique
Dans la parabole du Samaritain, deux images s’affrontent : d’un côté celle d’un prêtre et d’un lévite, tous deux liés au culte du temple, et de l’autre un juif schismatique, considéré comme un étranger, un païen et un impur (le Samaritain). Sur la route les conduisant de Jérusalem à Jéricho, ces personnes tombent sur un moribond agressé par des brigands. Les deux premiers le voient mais ne s’arrêtent pas, bien que la Loi du Seigneur les obligerait à le secourir – l’un, peut-être “pressé d’arriver à l’heure à la messe qu’il doit célébrer”, l’autre par crainte “d’enfreindre la loi en se contaminant avec le sang du moribond”, commente en substance le Saint-Père. Toujours est-il que le Samaritain, pourtant si “méprisé” et sur lequel “personne n’aurait misé le moindre argent”, a éprouvé de la compassion pour cet homme à terre et s’est arrêté pour le secourir.
Avoir de la compassion, a expliqué le Pape c’est “être ému jusqu’au fond du cœur, jusqu’aux tripes” . Ainsi, il n’est pas dit que ceux qui fréquentent la maison de Dieu et connaissent sa Miséricorde sachent aimer leur prochain : “Vous pouvez connaître toute la Bible, toutes les rubriques liturgiques, toute la théologie, mais connaître n’est pas aimer : aimer c’est autre chose, cela demande de l’intelligence mais aussi un petit quelque chose en plus”, a-t-il expliqué.
“Tu aimeras ton prochain comme toi-même”
De reprendre alors l’image du prêtre et du lévite qui “voient, mais ignorent ce qu’ils voient ; regardent mais n’agissent pas”, pour expliquer qu’il n’existe de vrai culte que lorsque celui-ci est vraiment mis au service du prochain ; et d’appeler le croyant à ne “jamais regarder les gens épuisés par la faim, la violence et les injustices en simple spectateur”, mais avec compassion en allant vers eux comme le Seigneur fait avec chacun de nous : “Dieu ne nous ignore pas, il connait nos peines et sait quand nous avons besoin d’aide et de consolation”, a rappelé le Pape, “Il nous caresse et nous guérit et, même si on Le repousse, Il reste à nos côtés et attend”.
Le Souverain Pontife a alors laissé chacun à sa propre introspection intérieure : “Posons-nous la question et laissons répondre notre cœur : Est-ce que je crois ? Est-ce que je crois que le Seigneur a de la compassion pour moi ? Tel que je suis, pécheur, avec tant de problèmes et tant de choses lourdes à porter ?”. N’oubliez pas, la compassion, l’amour, “n’est pas un vague sentiment, mais signifie prendre soin de l’autre jusqu’à en payer le prix soi-même. Cela signifie se compromettre en accomplissant tous les pas nécessaires pour se rapprocher de l’autre jusqu’à se mettre à sa place”, a-t-il conclu.