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« Le Livre de la jungle » et la théologie du corps

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Disney Pictures

Kathleen Torrey - publié le 11/05/16

Dans la nouvelle version du film, Mowgli fait une erreur moderne : il ne réalise pas qu’être humain exige une participation à une communauté humaine.

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Petite, j’étais captivé par Le Livre de la Jungle de Walt Disney, réalisé en 1967. C’est peut-être parce que j’étais de nature timide que les animaux me semblaient supérieurs aux gens et me fascinaient. Comme beaucoup, je me projetais dans Mowgli et lui enviais son amitié avec Baloo en particulier. La fin du film avait donc un goût amer. Comment Mowgli pouvait-il abandonner ses amis animaux pour cette gamine et son pot à eau ? Je pleurais à chaque fois. Je me disais que Mowgli avait de la chance de vivre loin des difficultés et des devoirs qu’implique une communauté humaine.

C’est à 20 ans, en lisant la Théologie du corps de Jean Paul II, que j’ai compris la beauté du parcours de Mowgli. Il synthétise le voyage accompli par l’homme, de sa solitude et innocence originelles jusqu’à sa relation avec son partenaire complémentaire et son égal : la femme. C’est peut-être suite aux critiques de ces dernières années que Disney a décidé d’enlever la fillette dans cette nouvelle adaptation du classique de Kipling. Mais c’est une erreur qui affaiblit l’histoire.

Ce n’est pas un problème d’amour mais de nature

Le dessin animé de 1967 est une comédie classique ; le voyage se termine quand les amoureux se rencontrent. Petite, je trouvais que les vrais amoureux étaient les amis Baloo et Mowgli. Mais seul Bagheera sait que malgré l’amour existant entre eux, le petit garçon n’appartient pas à leur compagnie. Ce n’est pas un problème d’amour mais de nature. Mowgli ne peut être un animal et cela façonne ses actions.

Ni le feu employé dans la bataille ni aucun des animaux ne révèlent sa vraie nature à Mowgli. Seule la petite fille y parvient. Il est frappé par leurs similitudes et la suit. Tout homme doit quitter la jungle pour répondre à sa vocation (le mariage ou la communauté). Ce que fait Mowgli est constructif.  Il retrouve le pot de la petite fille qui l’a certainement laissé tomber pour lui permettre de le remplir et le porter. Le feu chauffe l’eau ; l’eau éteint le feu ; ils ont besoin l’un de l’autre.

Cinquante ans plus tard Mowgli a mieux à faire. Le petit garçon est certes plus débrouillard que dans la version de 1967 et plus proche de la vision de Kipling, mais ce renforcement du personnage s’avère stérile.

Mowgli a grandi. Il se vante auprès des loups d’être plus fort parce qu’humain mais ne semble jamais intérioriser qu’être un homme exige plus que de maîtriser son environnement. Cela exige une participation dans une communauté humaine et souvent de s’associer avec une femme dans le mariage.

L’individualisme extrême de nos sociétés modernes 

Dans Amoris Laetitia, le pape François souligne que notre individualisme extrême est délétère pour le mariage, la famille et donc la vie communautaire. C’est ce que l’on voit dans la fin de cette nouvelle version du Livre de la jungle. Dans notre culture de « l’invente-toi toi-même », il n’a aucune obligation de rejoindre le village des hommes.

C’est la fin que j’aurais voulu voir à 4 ans, mais j’en ai ressenti le vide en la voyant. Le film est rempli de discours sur la loi de la jungle. La loi de la nature est brûlée avec Shere Khan. Le message envoyé à  nos petits garçons est : « Amuse-toi ou fais ce que tu veux et laisse toutes ces filles avec leur pot à eau attendre très, très longtemps ».

Si vous voulez voir Le livre de la jungle, je vous conseille de regarder avec vos enfants le dessin animé de 1967 ou de leur lire le roman de Kipling.

Tags:
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