1. Le fidèle laïc était jusqu’ici souvent défini en creux, comme celui qui n’est pas clerc. Il en résulte une compréhension étriquée de sa vocation et de sa mission, réduites à une fonction de suppléance, à un temps partiel, à de l’intérim.
2. En arrière-plan de cette vision se trouve l’idée d’une « division du travail» – l’expression est empruntée au cardinal Lustiger – qui a longtemps prévalu dans l’équilibre interne de la vie de l’Église entre prêtres et laïcs : aux premiers, le culte et l’apostolat ; aux seconds, la gestion du temporel.
3. Pour présenter la vocation de tous les baptisés, Vatican II prend comme point de départ la mission de l’Église dans le monde. Le concile évoque explicitement la participation des fidèles à la triple fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ. La mission de l’Église est la sanctification du monde.
4. Cette mission de sanctification du monde est un service. Elle ne peut ni se confondre avec un pouvoir, ni se segmenter suivant les différents états de vie, ni se satisfaire de la division du travail précédente. On comprend mieux du coup comment une vision réductrice de la vocation et de la mission des laïcs peut alimenter en retour une compréhension biaisée du sacerdoce ministériel.