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Cette année de la Miséricorde et le mois de ramadan offrent ensemble une opportunité aux chrétiens et aux musulmans d’observer un jeûne et de prier côte à côte. Dans un message envoyé par Louis Raphaël Iᵉʳ Sako, patriarche de Babylone des chaldéens, celui-ci encourage les chrétiens à jeûner ce vendredi 17 juin, en même temps que les musulmans. Il montrera l’exemple : « Le Patriarche chaldéen, ses évêques et tous leurs collaborateurs ont décidé de jeûner ce jour particulier ».
Un pasteur prépare le repas de rupture de jeûne
En Jordanie, dans une vaste tente de type bédouine, une quarantaine de personnes attendent devant des tables vides, rapporte le Jordantimes. Il s’agit de chrétiens et de musulmans, qui attendent ensemble le repas de l’Iftar, le repas pris après le coucher du soleil lors du ramadan, préparé par le pasteur David Rihani. Celui-ci assure : « Tout le monde, dans le voisinage, est venu participer. Même ceux qui jeûnaient strictement m’ont donné un coup de main en cuisine ». Et pour la réception, pas besoin de carton d’invitations : tous les voisins sont venus, dans une ambiance conviviale.
Ramadan à Alep
Dans la deuxième ville de Syrie, ruinée par la guerre, l’archidiocèse orthodoxe offre des repas aux musulmans pauvres pour qu’ils puissent rompre le jeûne selon la tradition. Des familles chrétiennes préparent les repas et les font parvenir jusqu’à la cathédrale de Saint-Ephrem d’Alep, avant qu’ils soient redistribués. Dans un communiqué destinés aux médias, l’archidiocèse explique que ce « simple geste » exprime la solidarité entre les citoyens des différentes religions et fait grandir le sens de la communauté et de la fraternité dans un pays en guerre.
Le chrétien qui réveille les musulmans pour ramadan
Selon une tradition centenaire, c’est un chrétien, Michel Ayoub, qui avertit les musulmans de Saint-Jean-d’Acre qu’il est l’heure de rompre le jeûne. Dès que l’horloge marque 2 h du matin, il prend une profonde inspiration, tambourine trois fois et commence à chanter en arabe : « Vous êtes endormis, réveillez-vous, déclarez votre loyauté envers Dieu et levez-vous pour prendre le repas du crépuscule ». Et il conclut chaque appel par trois nouveaux coups de tambourins. Il explique à Haaretz : « Il se peut que cette tradition reçoive plus de sens et d’importance à cause de la catastrophe des guerres qui ont lieu chez nous. Nous devrions voir que nous n’avons pas besoin de nous massacrer les uns les autres. Il est possible de vivre ensemble ».
