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France, Europe, États-Unis : c’est l’overdose de méthode Coué !

FRANCE-POLITICS-ALSTOM-LABOUR-PROTEST

©SEBASTIEN BOZON / AFP

Alstom employees demonstrate outside the French power and transport engineering company Alstom factory in Belfort on September 15, 2016, to protest against the closure of the site and the government's controversial labour law reforms. France's Socialist government clashed with trainmaker Alstom on Tuesday over the company's plans to close a historic plant, throwing into focus the state's policy of intervening to shore up a shrinking manufacturing base. Alstom, which is 20-percent owned by the state, announced last week it would halt production at the factory in Belfort in eastern France by 2018. / AFP PHOTO / SEBASTIEN BOZON

Philippe Oswald - publié le 16/09/16

Quand les politiques abusent de la méthode Coué, l’effet placebo ne joue plus : nouveaux exemples en France avec Alstom, en Europe avec le discours de Juncker, aux États-Unis, avec l’affaire Clinton.

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« Tous les jours et à tous points de vue, je vais de mieux en mieux ». La célèbre formule d’Emile Coué (1857-1926), le génial inventeur de cette méthode d’autosuggestion, a certes fait ses preuves en pharmacologie avec l’effet placebo. Mais parce qu’elle est basée sur la confiance, il ne faut pas en abuser.

Cautère sur jambe de bois

C’est le problème aujourd’hui en politique : les citoyens ont soupé de la méthode Coué. Ils ne veulent plus de cette panacée. C’est ainsi que le célèbre « ça va mieux » lancé au printemps par président Hollande a fait un flop retentissant. Libération l’a constaté cette semaine encore, au siège parisien du PS, rue de Solferino : « Le ça va mieux peine toujours à convaincre. Le Parti socialiste, qui fait le service après-vente du gouvernement, a organisé ce mercredi [14 mai] un point presse pour vanter l’action de la gauche au pouvoir en faveur des départements. » Résultat, cautère sur jambe de bois : « La gauche se divise au fil des jours et la parole de François Hollande – en chute libre dans les sondages – n’imprime pas ».

Alstom : le gouvernement joue la surprise indignée

Et ce n’est pas l’affaire Alstom qui va arranger les choses : alors que l’entreprise prévoit toujours l’arrêt de la production sur son site de Belfort, tous les syndicats du groupe appellent à la grève le mardi 27 septembre – douze jours après « le baroud d’honneur » parisien (entaché par de nouvelles agressions de « casseurs » contre la police) des opposants à la loi Travail. Pour Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, interviewé sur France 2, cette loi est « un ratage complet sur la méthode et le fond » qui va « laisser des traces » dans la majorité et suscite « beaucoup d’amertume » parmi les salariés.

Dans l’affaire Alstom, le gouvernement joue la surprise et l’indignation alors qu’il avait été alerté depuis des mois et à plusieurs reprises des dangers qui pesaient sur l’usine de Belfort, a révélé RTL : « Le gouvernement dit avoir été pris par surprise au sujet de la fermeture du site d’Alstom à Belfort. Mais (…) plusieurs messages d’alerte, signés par une quinzaine de députés et sénateurs du Grand Est, ont été envoyés régulièrement au gouvernement entre juin 2015 et mars 2016. (…) les courriers se multiplient jusqu’au mois de mars où une lettre est adressée au Président de la République, François Hollande, lettre fustigeant la décision de Monsieur Vidalies, secrétaire d’État aux Transports, de renouveler le parc [SNCF] via un appel d’offre. Décision qui aura considérablement mis en péril Alstom et ses milliers d’emplois ».

L’Union européenne « au bord de l’abîme »

C’est aussi la méthode Coué qu’a tentée le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le 14 mai à Strasbourg lors de son discours-programme annuel : « L’Union européenne à 27 survivra au Brexit. C’est le message qu’a voulu faire passer (…) Jean-Claude Juncker » résume Le Point. « Nous devons en finir avec cette vieille rengaine selon laquelle le succès est national et l’échec européen. Sans quoi notre projet commun ne survivra pas » a-t-il lancé aux parlementaires européens.

Deux jours plus tard (16 mai), s’ouvrait à Bratislava un « sommet eurosceptique », souligne L’Express : « … ses vingt-sept pays membres vont tenter de redéfinir les raisons d’être de l’Union européenne après le Brexit ». En réalité, poursuit l’Express, « bien plus que le Brexit, c’est la crise des migrants qui ébranle les fondations de l’UE. Le groupe de Visegrad, constitué de la Hongrie, de la Pologne, de la République tchèque et du pays hôte du sommet, la Slovaquie, refuse d’accueillir les quotas de migrants décidés par l’Union. Une « division tragique » entre l’est et l’ouest de l’Europe, selon l’expression de Jean-Claude Juncker ».

Mais en fond de cour, il y a le problème de l’euro, rappelle le « Nobel » d’économie Joseph E. Stiglitz dans un entretien à L’Obs.  Son dernier livre s’intitule : « L’Euro. Comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe ». Pour lui, pas d’issue à la crise si l’on ne revient pas « à la question de base: à quelles conditions économiques plusieurs pays peuvent-ils partager la même monnaie ? (…) Il ne s’agit pas de diviser les pays entre riches et pauvres ou entre Nord et Sud, mais de regrouper ceux partageant des similitudes économiques et politiques ». Et il y urgence à établir des zones économiques fonctionnant chacune à leur rythme : « Plus vous restez longtemps au bord de l’abîme, plus le risque d’y tomber est grand ». Au passage, Joseph Stiglitz tacle le président de la Commission européenne : « Jean-Claude Juncker a suggéré d’être très dur avec les Britanniques, afin de dissuader d’autres pays de quitter l’UE. Cela traduit une absence complète de vision. Quel message envoie-t-il ? Que la seule chose qui permette de cimenter l’UE, c’est la peur… Si vous croyez au projet européen, vous devez être capable de le défendre de façon positive ».

Le « week-end noir » de Hillary Clinton

« Je vais beaucoup mieux », a déclaré le soir du 11 septembre Hillary Clinton sur CNN. « La candidate démocrate, affaiblie, le teint très blafard derrière ses lunettes noires, a tenté de se montrer rassurante après cet épisode malheureux qui a tourné en boucle sur les chaînes du monde entier » rapporte L’Alsace. Son départ précipité, alors qu’elle participait dans la matinée aux cérémonies du dixième anniversaire des attentats contre les tours jumelles à New-York, est un coup de tonnerre dans la campagne électorale américaine. « Les images tournent en boucle sur les télévisions américaines et sur les réseaux sociaux depuis dimanche. On y voit la candidate démocrate à la Maison-Blanche de dos et chancelante, luttant pour tenir debout en attendant son véhicule. Et quand le van aux vitres teintées s’arrête, ce n’est qu’avec l’aide de deux gardes du corps qu’elle parvient à y prendre place » décrit La Croix. Le quotidien rappelle que « l’ancienne chef de la diplomatie avait été victime de thromboses en 1998 et 2009, ainsi que d’une commotion cérébrale suivie d’un caillot à la tête en 2012, après une chute ».

Ses quintes de toux, dont Hillary Cliton prétendait qu’elles étaient dues à une allergie, étaient en réalité les symptômes d’une pneumonie, a fini par révéler son médecin. « Son entourage tentait tant bien que mal de rattraper les dégâts d’un week-end noir » qui « a plongé la campagne de la démocrate dans la panique », relève Le Parisien. Cette défaillance est en effet survenue quelques heures après un dérapage verbal d’Hillary Clinton déclarant que la moitié des électeurs de Donald Trump étaient de « pitoyables racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes ».

Le résultat est désastreux, constate Paris-Match: « Aujourd’hui, Hillary se retrouve triplement fragilisée : malade à deux mois du scrutin, accusée d’avoir voulu cacher la vérité sur son état de santé, obligée de se ménager et d’annuler ses déplacements en Californie. L’écart avec son rival se resserre. Cette fin de campagne annonce un long calvaire ».

« Intox de la presse de droite »

Là-bas aussi la méthode Coué a fait long feu… Elle avait pourtant été relayée par de nombreux médias favorables à la candidate démocrate aux États-Unis mais aussi en France : les réseaux sociaux ont pris un malin plaisir à renvoyer à cet article publié par Le Monde, le 29 août, qui s’intitulait : « La maladie de la candidate Clinton, intox persistante de la presse de droite aux États-Unis ».

Donald Trump profite naturellement de cet épisode. Mal aimé des minorités, des familles et des femmes, qu’il n’a pas ménagées, « il rebat les cartes et propose une politique familiale ambitieuse » en proposant « six semaines de congé maternité obligatoire, et la déductibilité des frais de prise en charge des enfants, une nouveauté pour un candidat de la droite américaine » souligne le site Altantico. « Ivanka Trump, fille de Donald et un de ses plus proches conseillers, est à l’origine de la proposition du candidat. (…) Notre société doit avoir une politique qui soutient tous les parents, et permettra à la famille américaine de prospérer, a-t-elle déclaré. »

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BrexitÉtats-UnisFrançois Hollandehillary clinton
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