“Dieu créa l’homme à son image”, mais celui-ci s’est rebellé contre le Créateur. Faisant ainsi, il décide de choisir lui-même ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Ce paradoxe de l’intelligence humaine résiste à l’Histoire. L’intelligence artificielle, par son essor vertigineux, par ses effets, nous conduit-elle vers l’avènement d’un paradis sur Terre ? Ou vers l’esclavage des hommes au service des machines ?
Deux éléments d’appréciation s’imposent, préliminaires à toute appréciation :
– La promesse de la venue d’un Messie s’appuie sur des miracles présents — ainsi l’annonce par Facebook de la mise en place d’un algorithme de reconnaissance d’images destiné aux non-voyants. Tant les grandes innovations — environnement, santé, défense, etc. — que les applications anecdotiques comme ces programmes qui cadrent nos actions — commander un repas, un taxi, rencontrer — reflètent toutes un ancrage idéologique, discret, puissant.
– La vision naïve de l’intelligence artificielle considère qu’il s’agit simplement de reproduire une “raison” qui existerait déjà.
Or, le propre de l’intelligence artificielle est son impermanence ; elle n’est jamais figée, elle est “à venir” : il appartient à l’Homme de la construire ; et pourquoi pas avec l’aide des ordinateurs ! Pour être réellement intelligente, elle devrait avoir achevé le miracle de n’être plus artificielle.
Comme l’illustre si bien Laurent Alexandre, chirurgien et auteur de La mort de la mort, l’homme pouvant désormais modifier l’homme, il sait rendre l’intelligence artificielle supérieure à l’intelligence humaine, les implants intra cérébraux servant d’interface avec les neurones. Depuis toujours, nous applaudissons ces révolutions technologiques, acceptant, sans vraiment la mesurer, la révolution transhumaniste ; ainsi ce qui semble monstrueux aujourd’hui devient acceptable demain.
Même Bill Gates a peur
Mais quel est le prix de ce “penser mieux”, de ce “mourir moins tôt” ? Devenus capables de produire des scenarii plus vite que la nature n’applique le sien, n’y a t’il pas un seuil fatidique à ne pas dépasser ? À l’instar de nombreux experts américains de l’intelligence artificielle, même Bill Gates a peur…
Elon Musk, grand entrepreneur innovateur américain, a mis 10 millions de dollars à la disposition des chercheurs du Future Life Institute pour mener trente-sept projets contre les dangers de l’intelligence artificielle. Inconcevable cependant de nier les bienfaits de l’intelligence artificielle : fiabilité, sécurité, économie, résoudre des meurtres, sauver des vies…
Il est heureux de constater qu’un appel unanime des responsables de ce secteur se fait jour, réclame une démarche globale de régulation. Laurent Alexandre déclarait récemment que l’élection présidentielle française devrait se faire sous le signe de la “grande convergence NBIC”, c’est-à-dire les synergies entre nanotechnologies, biologie, informatique et sciences cognitives. Un État moderne devra assurer au minimum l’orientation technologique de ses politiques publiques.
Une redoutable question demeure :
Nous dirigeons-nous vers une intelligence artificielle apocalyptique ? (cf. Apocalypse Now, Alban Leveau Vallier ; Socialter- Juin 2015) Vers une destruction prophétisée, telle que décrite par l’apôtre Jean (Apocalypse 9, 15-18) ?
L’ “Entrepreneur et Dirigeant Chrétien” (EDC) que je suis, croit au secours de l’intelligence divine. Dieu nous dit que le jour viendra où l’intelligence humaine ne sera plus sous l’influence de Satan, d’une société rongée par le péché : dans un monde “où la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel, comme le fond des mers par les eaux qui le couvrent” (Isaïe 11, 9).
L’intelligence humaine ne sera alors plus associée à l’intelligence artificielle mais à l’intelligence de Dieu lui-même. Une question demeure : quand ?
Jean-Philippe CAUDE, Président CAUDE Management
Diplômé HEC et Sciences Economiques, Jean-Philippe CAUDE est membre des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens.
Il a débuté sa carrière en 1968, chez Procter and Gamble France en marketing. Après un parcours professionnel au sein de grands groupes en France et à l’international (Playtex, Hachette/Lagardère, Korn Ferry…), il fonde CAUDE Management en 2005.
Membre du Comité et Commission Internationale, HEC Alumni.