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Ce que notre siècle doit aux héros des cieux (6/6)

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Angélique Provost - publié le 08/11/16

Dernier épisode de notre série : "Ce que les pionniers de l'Aéropostale ont encore à nous apprendre" !

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Pour conclure sobrement cette série de portraits d’un mythe historique et littéraire, il nous fallait évoquer tous ceux qui, à moindre échelle ou non, ont pris part à l’épopée d’une génération entière, aux rêves de conquêtes et d’absolu qu’a constitué l’aviation en plein essor.

Le siècle des nuages

C’est le titre, si justement choisi, de l’ouvrage phare de Philippe Forest. S’il y raconte le destin de son père, pilote également, il y rend avec brio la naissance radieuse des oiseaux de métal et l’atmosphère pleine de promesses de ce siècle qu’Apollinaire, avant lui, avait apostrophé ainsi : « Mais chaque spectateur cherchait en soi l’enfant miraculeux. Siècle ô siècle des nuages ».

Au-delà de Mermoz, Guillaumet, Saint-Exupéry et Daurat, on ne peut pas clôturer cette série sans évoquer les noms de Latécoère, Romain Gary, André Malraux, Louis Blériot, Georges Guynemer, mais aussi Hélène Boucher ou Jacqueline Auriol, et encore tous ceux que nous oublions bêtement, et auxquels vous pensez sans doute. On retiendra de l’ouvrage de Philippe Forest quelques phrases qui donnent un sens commun à tous ces noms de légende :

« Eux les pilotes, convoyant moins de passagers et des marchandises qu’ils ne garantissaient ce mouvement perpétuel par lequel la terre se vérifiait elle-même en faisant communiquer les uns avec les autres tous les points dispersés à sa surface. »

« Avec cette certitude étrange et parfois un peu amère de pouvoir être partout et de ne se trouver nulle part. Semblable soi-même à une sorte de nuage soufflé par le vent. Pas grand-chose. À peine quelqu’un. Un touriste en somme. Étant entendu que le tourisme est l’art de jouir du monde en passant. Comme la vie. »

Et pour conclure…

Si l’aviation est aujourd’hui devenue plus banale que la voie ferrée, les légendes de ces hommes, avec les sensibilité virile et leur goût du risque, au-delà du raisonnable, en sont peut-être d’avantage émouvantes. Où sont-ils aujourd’hui, ces êtres qui font rêver les enfants rangés sagement derrière leur pupitre pour peindre avec soin les petites maquettes d’avions en métal de leur héros, as de la Grande Guerre, où facteurs au tempérament de feu ?

La voilà, la dette de notre génération à ceux de l’aéropostale et de l’aviation. Oui, on peut dire « ceux de l’aéropostale » comme on dit « ceux de l’Indochine » ou « ceux de l’Algérie ». Notre dette, c’est cette guerre qu’ils ont mené contre un siècle que l’on croyait désabusé des espoirs d’aventure inédite.

Dans un excellent article sur Guillaumet, paru au Monde, Charlie Buffet s’exprime ainsi : « Et Saint-Ex, leur baladin, fait du ciel l’avenir d’une France rurale, où l’avion est la charrue, Mermoz, le défricheur, et Guillaumet, le laboureur ». Outre le dépassement de soi, la grandeur de l’homme, l’abnégation, l’ardeur au travail, l’oubli du moi, la fidélité à ses rêves de petit prince, le testament de ces hommes nous enseignent que, hors du confort et du quotidien de l’homme moderne soumis, se trouve un autre monde encore à défricher : celui de l’absolu, de l’aventure et de l’éternité.

En dépit des avancées du monde moderne, qui tend parfois à écraser les hommes, ils ont fait fi de l’impossible, pour mieux s’approprier les mots de Montherlant : « Quand il n’y aurait qu’une chance sur mille de trouver l’aventure au coin de la rue, il faudrait aller au coin de la rue ».


Retrouvez le précédent article de notre série : Didier Daurat, dresseur de héros (5/6)


Tags:
Antoine de Saint-ExupéryHistoireTransports
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