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Maryse Lépée : « Il faut faire des jeunes une priorité »

Aux captifs la libération

9 juin 2012 : Maryse Lépée présidente de l'association "Aux captifs la libération", Paris (75), France. © Corinne SIMON/CIRIC

Margot Vignaud - publié le 31/03/17

Jusqu'à l'élection présidentielle, Aleteia donne la parole à des responsables d'associations chrétiennes pour connaître leur président et leur programme politique idéal.

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Rencontre avec Maryse Lépée, présidente de l’association Aux captifs, la libération qui vient en aide aux personnes de la rue et aux prostituées. 

Aleteia : Le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera dans moins d’un mois désormais. Quelle est selon vous la mesure que le futur président devrait absolument mettre en place ?
Maryse Lépée : La priorité selon moi serait d’engager une vraie démarche, globale et citoyenne, de solidarité à l’égard des personnes fragiles. Le futur président a deux façons de faire. Il peut soit poursuivre le programme actuel de lutte contre la pauvreté et la précarité initié par l’actuel gouvernement en 2012, qui a produit des effets différents selon les thèmes. Ou alors, il peut mettre en œuvre une loi-cadre sur la solidarité privilégiant deux axes essentiels : la prévention et la jeunesse. Il n’existe pas en France de démarche de prévention naturelle, contrairement à l’approche des Anglo-saxons. Pourtant, c’est essentiel.
Le deuxième axe consiste à faire des jeunes une priorité. Une société qui ne sait pas prendre accompagner ses jeunes dans l’emploi est une société indigne. Cette loi doit être la priorité absolue pour répondre à un problème majeur aujourd’hui en France : l’augmentation des inégalités sociales et territoriales. On a tous en tête le taux de 14,3% de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en France, soit presque 9 millions de personne. En Île-de-France nous sommes à 15%, et deux départements particulièrement représentatifs de nos inégalités : la Seine-Saint-Denis avec un taux de pauvreté de 27%, et les Yvelines avec un taux à 9%. C’est cette augmentation patente de la précarité, des inégalités, qui a créé cette vague de populisme et favorise les partis extrêmes. Et c’est inacceptable.

Quel serait donc selon vous le président idéal, celui ou celle qui mettrait en œuvre ce plan de lutte contre la précarité ?
Si on tire les leçons des deux mandats présidentiels précédents, il nous faut avant tout un président qui soit fidèle à son programme et mette en œuvre les mesures qu’il a annoncées. Pour cela, il doit savoir décider. On a vu trop d’atermoiements, d’hésitations dans les années passées. Il faut quelqu’un qui décide, qui soit courageux, et qui ne cale pas en milieu de trajet. Le président doit être ferme sans être raide, c’est-à-dire être ferme sur ses principes, mais également capable d’entamer un dialogue avec des personnes qui ne sont pas favorables à son programme. Il doit être capable de favoriser l’émergence de nouvelles idées, une forme de compromis constructif, permettant le dialogue. Il doit travailler pour le bien commun, et rester étroitement connecté à la population. Le président idéal, donc, dispose d’une très belle charpente intérieure, d’une belle expérience politique, et de solides valeurs humaines comme le bien commun et le souci du rassemblement…

Quels sont les points qui doivent retenir l’attention des chrétiens dans les programmes et débats de la prochaine élection présidentielle ?
Je me réfère à l’encyclique Laudato Si’ du pape François dans laquelle il nous rappelle qu’il nous appartient de construire notre maison commune. J’aime beaucoup et je partage l’analyse du pape François selon laquelle il n’y a pas deux crises séparées, une environnementale et une sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. La solution c’est une approche intégrale, à la fois sur le plan de la solidaritéà l’égard des plus fragiles les personnes âgées, handicapées, les personnes exclues de la rue, les personnes en situation de prostitution mais aussi ce respect de la nature et le souci de sa préservation. Chacun à notre niveau, nous avons des moyens d’agir.

Propos recueillis par Margot Vignaud. 

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Élections
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