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Et si le Petit Prince avait découvert une huitième planète ?

The Little Prince

natalia_maroz | Shutterstock

Jean-Baptiste Besson - publié le 01/06/17

Après plus de 6 mois passés dans l’espace, l’astronaute français Thomas Pesquet remettra les pieds sur terre ce vendredi 2 juin. L’occasion de revenir sur le concours "Faites voyager vos histoires dans l'espace", qu’il avait lancé depuis son vaisseau en janvier dernier, et dans lequel il proposait à de jeunes écrivains d’imaginer l’arrivée du Petit Prince sur une huitième planète.

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Parmi plus de 8 000 participants au concours, seuls dix textes ont été retenus par le jury, dont celui de Manon Tendil, jeune Strasbourgeoise de 24 ans qui décrit l’arrivée du Petit Prince sur la planète du « larmoyeur ».

« La huitième planète » par Manon Tendil

Cette planète était recouverte d’eau, des bassins et lacs à perte de vue et le Petit Prince fit la rencontre de son habitant, le larmoyeur, qui lui expliqua qu’il s’agissait de larmes et non d’eau.

« Tu as beaucoup de larmes, observa le Petit Prince. Ce sont les tiennes ?

– Non, ce ne sont pas les miennes. Je suis larmoyeur : ces larmes c’est mon travail. Je m’occupe des chagrins du monde. Il faut bien quelqu’un pour prendre soin des larmes des gens.

– Alors tu gardes des larmes ?

– Je ne garde rien pour toujours. Nos chagrins nous appartiennent. Je les garde jusqu’à ce que leurs propriétaires soient capables de vivre avec eux. Tu vois ici, c’est le bassin des genoux écorchés. Quand les enfants apprennent à marcher, souvent, ils tombent, et alors ils pleurent. Pas parce qu’ils ont mal au corps mais parce qu’ils ont mal au cœur. Ce sont les premières hontes de ne pas réussir à faire comme les grands. Les larmes de ces enfants vont dans ce bassin. Vois comme l’eau est claire. Là-bas, c’est le lac des disparus : il est rempli des larmes versées par les gens qui ont aimé et qui ont perdu ceux qu’ils aimaient, des larmes très brillantes. Et regarde la cascade qui s’écoule ici. Tu remarques la force des larmes jaillissant violemment comme un torrent ? Ce sont les larmes de colère et d’injustice. Elles sont très floues. »

Le Petit Prince écoutait le larmoyeur et scrutait la multitude de bassins quand lui vint une question :

« Comment rends-tu aux gens leurs chagrins ?

– Ça dépend des larmes versées, répondit le larmoyeur. Vois-tu, les larmes de jalousie et d’envie ne servent à personne. Je les renvoie dans les océans. Les larmes de colère, je les rends pendant l’été, cachées dans un orage. Les larmes des enfants, je les tisse finement et je les dépose au matin sur les fleurs en rosée. Quant aux larmes des disparus, j’en fabrique de petits cristaux que j’amasse et que je dépose tout en haut des plus hautes montagnes. Les hommes appellent ça les neiges éternelles.

– Alors on finit toujours par retrouver son chagrin ? demanda le Petit Prince.

– Oui, répondit le larmoyeur. Mais il est plus léger qu’avant. Les Hommes veulent toujours vivre plus vite, mais un chagrin, on doit prendre le temps de le comprendre et de ne pas en avoir peur. Alors il prend une petite place dans notre cœur, on vit avec lui tous les jours et il devient comme un vieil ami. »

En partant, le Petit Prince fût rassuré en pensant que si un jour il avait du chagrin, celui-ci serait entre de bonnes mains.

Pour retrouver les textes des autres lauréats, c’est par ici.

Thomas Pesquet lit l’histoire du Petit Prince et du larmoyeur de son vaisseau :

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