Cotignac, un joli nom qui évoque le Sud, la Provence, la chaleur, les grillons et le ciel bleu. Cotignac, c’est un petit village du Var aux maisons claires habillées de volets colorés, entouré de vignes et surplombé par une falaise. De ses hauteurs on devine les Alpes et la Sainte-Baume. Il faut monter aussi pour découvrir ce que cache ce village, son trésor… Car c’est sur ces collines que la Sainte Famille a choisi d’apparaître, pour la seule et unique fois dans le monde, il y a plusieurs siècles. En 1519, la Vierge Marie apparaît par deux fois à un paysan du coin, Jean de la Baume. Portant l’enfant Jésus dans ses bras, voici son message : « Va dire de me bâtir ici-même une église sous le vocable de Notre-Dame de Grâces. Qu’on y vienne en procession pour recevoir les dons que je veux répandre ». Elle réapparaît en 1637 à Paris et intervient en faveur de la reine Anne d’Autriche, qui ne parvient pas à donner un héritier à la Couronne. Un an plus tard, le futur Louis XIV voit le jour. En 1661, année du mariage de Louis XIV, saint Joseph apparaît à son tour, à quelques kilomètres du sanctuaire de Notre-Dame de la Grâce et indique une source à un pâtre assoiffé. La Sainte Famille a choisi ce village et ces miracles l’ont consacré à la famille.
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Pèlerinages des pères et mères de famille
Aujourd’hui, malgré les vicissitudes du temps et les époques plus ou moins cruelles pour ces lieux religieux, le sanctuaire Notre-Dame et le monastère Saint-Joseph attirent de nouveau. De lieux de dévotion, ils sont devenus lieux de pèlerinages. Deux d’entre eux se sont particulièrement développés ces dernières années, connus sous le nom des pèlerinages des pères et des mères de famille. Initiative privée en premier lieu, ces pèlerinages sont aujourd’hui de véritables rendez-vous attendus chaque année par plusieurs milliers de pères et de mères. Depuis 1976 pour les hommes, initiateurs, et depuis 1981 pour les femmes, ils se tiennent chaque année avant l’été. Les frères de Saint-Jean, habitant le sanctuaire de Marie, et les sœurs bénédictines du monastère Saint-Joseph accueillent ces pèlerins à l’arrivée. Chaque année ils sont environ 4 000 à se présenter. Ces hommes et ces femmes débarquent de toute la France pour cheminer durant deux ou trois jours, ou plus, portant des intentions particulières dédiées à leurs familles. Portés et portées par un accompagnement spirituel, cheminant dans ces paysages ravissants, ces trois jours sont l’occasion d’un temps de prière intense en même temps qu’un moment d’échange en toute confiance.
Pour l’abbé Babinet, prêtre de l’église Saint-Germain au Chesnay, qui accompagne un groupe d’hommes croissant chaque année depuis neuf ans, ce pèlerinage est l’occasion d’un ressourcement particulier. « Il y a un climat de confiance particulière et d’intimité qui s’instaure. Ce qui est très particulier, c’est la liberté et l’échange qui ont lieu durant ce temps. Au cours de ce pèlerinage, chacun confie la raison qui l’amène ici, en faisant fi de toute différence de situation familiale, de mouvement d’Église, ou autre. » Les intentions sont surtout familiales, et souvent très personnelles. L’abbé souligne : « Cette marche des pères de famille a engendré de nombreuses initiatives, vers d’autres lieux saints. Mais il y a sur la route de Cotignac quelque chose, un climat particulier qu’on ne retrouve pas ailleurs ».
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Sur les chemins de Cotignac
Quelques jours de marche, 30 à 35 kilomètres par jour, pour déposer une année aux pieds de saint Joseph et de Marie. Comme une sorte de prémices de vacances, la date est importante. « Cela fait une bonne coupure entre la fin d’année chargée, et les vacances. Lorsque je vois les hommes qui m‘accompagnent, ils reviennent rajeunis de dix ans », mentionne encore le prêtre du Chesnay. Un autre père de famille a vécu ce temps fort et cette expérience si particulière. Didier Chalufour, au retour de son premier pèlerinage, est particulièrement touché de découvrir ces lieux et cette histoire. Il a souhaité leur rendre hommage et œuvrer pour mieux les faire connaître. Fondateur des Éditions du Triomphe, il décide d’en faire une bande-dessinée. Complète et intense, elle retrace l’histoire méconnue de ces lieux, la genèse des apparitions, les aléas du temps. Des lieux qui, au fil des siècles, continuent d’attirer perpétuellement à eux.
Site officiel ici.
Pour retrouver la bande-dessinée Sur les chemins de Cotignac, cliquez ici (de Jean-Marie Michaud et Antoine d’Arras, éditions du Triomphe, 40 p., 14,90€ recommandée dès 11 ans).