Aleteia logoAleteia logoAleteia
Mardi 30 avril |
Aleteia logo
Spiritualité
separateurCreated with Sketch.

La lettre « T » est-elle une forme insidieuse de propagande chrétienne ?

INDONESIA GIRL

ADEK BERRY / AFP

Une petite fille indonésienne assiste à la messe de Noël à la cathédrale de Jakarta.

David Mills - publié le 12/06/17

Un chercheur américain a publié récemment un article saisissant sur les risques inouïs encourus par les Indonésiens de Banda Aceh qui envisageraient de se convertir au christianisme.

Réjouissez-vous ! L’article que vous allez lire est entièrement gratuit. Pour qu’il le demeure et soit accessible au plus grand nombre, soutenez Aleteia !

Je fais un don*

*avec réduction fiscale

Dans la ville indonésienne de Banda Aceh, certains élèves musulmans reprochent à leur professeur d’anglais américaine d’écrire des « T » au tableau. Ils sont en effet persuadés que ces « T » représentent des croix sournoisement infiltrées sur le tableau noir, afin de convertir les musulmans au christianisme.

Les théories conspirationnistes visant le christianisme se multiplient dans la région d’Aceh. Les tenants de l’islam radical sont en effet convaincus qu’il existe un grand projet d’évangélisation de l’Indonésie et craignent de voir une partie de la population se convertir à cette religion.

Le seuil d’entrée de la Mecque

Dans le cadre de ses recherches sur les cultures musulmanes, l’enseignant et chercheur américain David Pinault s’est rendu à Aceh, province occidentale de l’Indonésie régie par les lois de la charia. Dans la revue Commonweal, il décrit le quotidien de cette ville, que l’on appelle « la porte d’entrée de la Mecque ».

Dans cet article fascinant, David Pinault explique que dans la province d’Aceh, islamisée dès le XIIIe siècle, une pratique très stricte de la charia est imposée. C’est la région de l’Indonésie où les lois coraniques sont le plus sévèrement appliquées. La flagellation publique se pratique tous les vendredis, après la grande prière. Cette punition est infligée aux « blasphémateurs ». Les jeux d’argent, l’alcool et toutes relations extra-conjugales, et a fortiori homosexuelles, sont interdits. Les couples non mariés qui prennent le risque de se tenir par la main dans la rue peuvent être accusés de « khalwat », c’est-à-dire de « proximité inappropriée », et en être sévèrement punis.

D’après les témoignages de musulmans récoltés par David Pinault, la flagellation a surtout pour but d’humilier publiquement les coupables. La foule qui observe la scène enregistre tout sur leur portable. Quelle que soit la culture, les punitions publiques trouvent toujours des spectateurs pour assister à la scène.

À Aceh, tout est permis au nom de la foi. La police de la charia, chargée de s’assurer du respect des lois coraniques, exerce une grande pression sur les habitants. Cette atmosphère délétère en incite certains à se tourner vers le christianisme, voire même à se convertir.

S’exiler ou cacher sa religion

Et cela a un prix, explique l’auteur de l’article. « La police de la charia s’intéresse en particulier aux individus qu’elle soupçonne de devenir des “murtadd”, c’est-à-dire des apostats. Les rares habitants de Banda Aceh qui s’intéressent malgré tout au christianisme, n’en ont qu’une connaissance très partielle. Seules quelques rares bibles qui circulent sous le manteau ou Internet permettent d’accéder à l’univers chrétien. Et gare à ceux qui seraient pris en flagrant délit ».

Les jeunes musulmans soupçonnés de s’intéresser au christianisme sont envoyés en centre de rééducation afin d’être purifiés. Ceux qui persistent malgré tout dans cette voie risquent l’exclusion sociale, la flagellation publique, voire la menace de mort. Les zones rurales sont encore plus sévères en termes de répression. Certains choisissent donc de quitter la province d’Aceh et de s’exiler vers des parties du pays plus tolérantes. D’autres choisissent de cacher leur religion. Loin des régions du monde où les chrétiens souffrent en masse — en Syrie, en Irak ou en Égypte — l’Indonésie demeure elle aussi une terre de témoignage admirable.

Tags:
ConversionIndonésieIslam
Soutenez l’aventure missionnaire qu’est Aleteia !

Vous n’avez jamais fait un don à Aleteia ?  De grâce, faites-le, maintenant.
Aleteia se doit d’être gratuit : les missionnaires ne font pas payer l’évangélisation qu’ils apportent. Grâce à cette gratuité, chaque mois 10 à 20 millions d’hommes et de femmes - majoritairement des jeunes -, visitent la cathédrale virtuelle qu’est Aleteia. Mais vous le savez, si l’entrée de nos églises n’est pas payante, c’est parce que les fidèles y donnent à la quête.

Vous aimez Aleteia ? Vous voulez être de l’aventure missionnaire qu’est Aleteia ?

Alors, sans attendre, aujourd’hui même, donnez !

*avec déduction fiscale
Top 10
Afficher La Suite
Newsletter
Recevez Aleteia chaque jour. Abonnez-vous gratuitement