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Comment les prêtres sont-ils payés ?

FRANCIS LAVELLE

© Sabine de Rozières

Francis Lavelle, économe adjoint du diocèse de Tours.

Sabine de Rozières - publié le 01/08/17

C’est le devoir de l’évêque de rétribuer et loger "convenablement" chaque prêtre de son diocèse. Pour payer les allocations du presbytérium, le denier de l'Église et les casuels sont les principales ressources. Éclairage par Francis Lavelle, économe adjoint du diocèse de Tours.

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Pas de salaire pour le clergé ! Les prêtres ne touchent pas un « salaire » commence Francis Lavelle, économe adjoint du diocèse de Tours, mais ils perçoivent une allocation. On ne peut pas parler de salaire puisqu’il n’y a pas de contrat de travail. « Chaque prêtre d’un diocèse perçoit exactement la même allocation même si le montant peut varier à quelques dizaines d’euros près d’un évêché à l’autre », tient à rappeler l’économe qui stipule également que si les recettes du denier de l’Église ne suffisent pas, il faut aller puiser dans d’autres ressources « ce qui est souvent le cas ». Quant au traitement des évêques, il est un tout petit peu plus élevé que leurs prêtres mais l’ensemble de l’épiscopat français reçoit le même montant.


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Les ressources des diocèses et paroisses

Outre le denier perçu par le diocèse, les offrandes de messe, les neuvaines, les trentains ainsi que les casuels (baptême, mariage, sépulture) sont les ressources des paroisses. Chacune se doit d’envoyer à la curie de son diocèse 30 % des montants récoltés pour les casuels. Cela participera au système de péréquation qui subvient aux besoins de chaque prêtre puisqu’il existe une grande disparité d’une paroisse à l’autre. Le montant indicatif d’une messe est décidé par la conférence épiscopale de chaque pays. En France, il est proposé aux fidèles une participation de 17 euros pour faire dire une messe.

Combien « touche » un prêtre ?

Les prêtres de nos diocèses perçoivent donc tous un traitement composé de deux ressources différentes. D’un côté une allocation, à laquelle s’ajoutent les offrandes de messe. Là encore d’un diocèse à l’autre cela peut varier, mais il faut compter sur une somme qui varie entre 20 et 25 messes par mois et non pas 30 ou 31, puisque les messes de week-end sont, selon le terme consacré, dites « pro populo ». Pour le diocèse de Tours par exemple, l’allocation s’élève à 622 euros et l’évêque s’engage à verser en plus une allocation équivalente à 20 offrandes de messe par mois, soit 340 euros. Ce qui fait un total de 962 euros mensuel pour chacun des 115 prêtres du diocèse.


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Versement des cotisations sociales

Ainsi pas de bulletin de salaire pour nos prêtres mais des bulletins d’allocations sur lesquels apparaissent des lignes pour les cotisations sociales comme la retraite, l’assurance maladie, la vieillesse et la CSG. Ils ne cotisent pas pour le chômage, puisqu’à ce niveau là, il ne risque pas d’y avoir de baisse d’activité avant longtemps. Tout en appartenant au régime général, ces cotisations sont versées à une caisse spécifique qui s’appelle la CAVIMAC (caisse d’assurance vieillesse invalidité maladie des cultes).

Les obligations de l’évêque

Il y a une autre obligation à laquelle s’engage un évêque nous indique Francis Lavelle : « Lorsqu’il ordonne un prêtre, l’évêque promet de donner le reste de la vie durant au prêtre un logement convenable et de s’occuper de sa santé jusqu’à sa mort ». Sur leurs allocations les prêtres n’ont donc pas à payer de logement qu’ils soient en paroisse ou affectés à d’autres tâches.

Les communautés ou instituts au service des diocèses

C’est encore différent pour les communautés religieuses ou les différents instituts installés dans des diocèses qui desservent des paroisses ou exerce des ministères spécifiques. Chaque cas est bien différent et en fonction des besoins ou des demandes, des conventions sont signées avec le diocèse accueillant pour déterminer le montant des rétributions ou allocations.


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Les exceptions à la loi de 1905

En France nous avons des exceptions notables avec l’Alsace-Moselle et la Guyane qui sont régis respectivement par le concordat de 1801 et une ordonnance royale de Charles X en 1828. Ils font donc défaut aux règles précédemment citées et sont payés par l’État. De la même façon pour d’autres territoires ultra-marins français, c’est le décret Mandel de 1939 qui détermine les rétributions des prêtres et autres ministres du culte.

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