Des missionnaires jésuites espagnols donnent à la fleur de la passion (aussi appelée “la fleur aux 5 plaies”) son nom, en référence à la Passion du Christ.
Ainsi, les feuilles pointues représentent la Sainte-Lance. Les vrilles représentent les fouets utilises lors de la flagellation du Christ. Les dix pétales et sépales représentent les dix apôtres fidèles (en retirant saint Pierre qui a renié Jésus et Judas Iscariote qui l’a trahi). Les filaments de la fleur, dont le nombre peut atteindre plus d’une centaine et varie d’une fleur à l’autre, représente la couronne d’épines. L’ovaire en forme de calice avec son réceptacle représente un marteau ou le Saint-Graal. Les trois stigmates représentent les trois clous et les cinq étamines plus bas les cinq plaies (quatre causées par les clous et une par la lance). Le bleu et le blanc présents chez de nombreuses espèces de fleurs représentent le paradis et la pureté.
À cette époque, cette fleur a eu en Europe de nombreuses appellations, toutes en rapport avec cette symbolique. En Espagne, elle est connue sous le nom d’espina de Cristo (“l’épine du Christ”). Parmi ses nombreux noms allemands, on trouve : Christus-Krone (“couronne du Christ”), Christus-Strauss (“bouquet du Christ”), Dorn-Krone (“couronne d’épines”), Jesus-Leiden (“Passion du Christ”), Marter (“Passion”) ou encore Muttergottes-Stern (“étoile de la mère de Dieu”).
Les camellias (ou camélias) et les fèves de saint Ignace
Le botaniste suédois Carl Linnaeus, qui a fondé les bases du système moderne de la nomenclature binominale, a donné aux camellias leur nom d’après un frère jésuite, George Joseph Camel (1661-1706). Le père Camel a passé sa vie à documenter la faune et la flore des Philippines afin d’améliorer sa pratique médicale et pharmaceutique. C’est lui qui a découvert les vertus curatives des fèves de saint Ignace (Strychnos ignatii ), aujourd’hui source de strychnine. M. Linnaeus est tellement impressionné par le travail du père Camel qui change le nom de la fleur Thea en Camellia.
La quinine (l’herbe jésuite) Au XVIIe siècle, les Péruviens enseignent aux missionnaires jésuites espagnols que l’écorce du quinquina soigne la malaria. Les jésuites emmènent alors ce remède avec eux à travers le monde, guérissant ainsi l’empereur du Japon. De nos jours, l’herbe jésuite entre dans la composition de l’eau tonique (ou tonic).
Le mégaphone Athanasius Kircher (1602-1680) est un grand universitaire allemand du temps de la Renaissance. Il est également parmi les premiers à observer les microbes au microscope et à théoriser la contagion de la peste bubonique par la diffusion de microorganismes infectieux. Lorsqu’il n’est pas occupé à descendre dans les volcans, à survivre à des naufrages ou à lutter contre la peste, Athanasius Kircher invente des horloges, des robots et le premier mégaphone.
Le parapluie et le parasol
Les parasols et les parapluies ont été introduits en France et en Angleterre au XVIIe siècle par des jésuites qui revenaient de l’Asie de l’Est. Le 22 juin 1664, l’auteur anglais John Evelyn mentionne dans son journal la collection du père Thompson, qui avait séjourné en Chine et au Japon. Parmi les objets, il y avait des “éventails tels que ceux utilisés par nos femmes, mais beaucoup plus larges et avec de longs manches, étrangement taillés et couverts de personnages chinois”. C’était des parasols.
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