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Un label « Église verte » pour convertir les paroisses à l’écologie

ABBEY SENANQUE

EmDee CC

ABBAYE DE SENANQUE : Les lignes harmonieuses et pures de l'Abbaye de Sénanque en font un des joyaux de l'art roman. Elle a été fondée en 1148 par des moines cisterciens provenant de l'abbaye de Mazan dans le Vivrais. En 1544 lors des guerres de religion, le monastère est incendié par les vaudois et le bâtiment des convers détruit. L'abbaye fut un temps abandonnée mais une nouvelle communauté de moines s'y est installée en 1988.

Fanny Magdelaine - publié le 16/09/17

Lancé samedi 16 septembre, ce label chrétien est un outil à destination des communautés chrétiennes dans la lignée de l’encyclique Laudato si’.

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Catholiques, protestants et orthodoxes lancent conjointement aujourd’hui le « Label Église verte ». L’objectif affiché est clair : la « conversion écologique » des paroisses et des communautés locales dans une « harmonie œcuménique ». Laura Morosini, consultante en stratégie climat et développement durable (AVEC, Accompagnement vers une écoresponsabilité chrétienne), co-organisatrice des Assises chrétiennes de l’écologie, et auteure de S’engager pour le climat, répond aux questions d’Aleteia.

Aleteia : En quoi consiste concrètementce label et comment fonctionne-t-il ?
Laura Morosini : C’est un outil proposé à ceux qui veulent avancer vers la conversion écologique. Au préalable, pour que la démarche fonctionne, il faut réfléchir en groupe, avec le curé, le pasteur avant de passer à l’étape de l’éco-diagnostic via un questionnaire en ligne ou téléchargeable. Il s’agit là d’évaluer l’état des lieux de sa paroisse, de la liturgie aux bâtiments, en passant par les modes de consommation (décoration florale, déchets…). Avec ce label, la communauté va pouvoir aborder ces sujets de manière concrète. Le christianisme est une religion de l’incarnation, il ne faut pas négliger le matériel, on n’est pas que dans l’abstraction d’une religion éthérée ! On a établi cinq niveaux pour cet éco-diagnostic en reprenant les végétaux de la Bible ! Le premier niveau, auquel accède chaque communauté qui fera l’éco-diagnostic, c’est la graine de sénevé et le niveau le plus élevé, c’est le cèdre du Liban. Et on va pouvoir grimper les niveaux d’année en année, en menant des actions…

Quelles actions par exemple ?
Il y a déjà des paroisses au top pour les économies d’énergie ou la gestion des déchets, d’autres qui ont des ruches, ou qui proposent à la communauté d’apporter du compost par exemple avant les célébrations ; d’autres ont opté pour des gobelets réutilisables pour les fêtes et les rassemblements paroissiaux, ou mis en place des vélo-bus pour venir à la messe. Sans oublier les fêtes de la création où toute la communauté met la main à la pâte ! Mais la première étape, c’est l’éco-diagnostic qui peut prendre quelques mois si on veut bien faire les choses.

[exergue : L’éco-diagnostic établit cinq niveaux, de la graine de sénevé au cèdre du Liban !]


ETERAT CHURCH

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Les églises se préparent à lancer le « Label Église verte »

D’où est venue l’idée de créer un label œcuménique ?
Il y a eu un effet Laudato si’ et COP 21 au sein des communautés qui ont initié des groupes de lecture, le jeûne pour le climat, l’accueil de pèlerins climatiques etc. Ces échanges ont mis en marche de nombreuses communautés catholiques et protestantes qui ont eu envie de passer à l’action. Pour cela, il leur manquait un outil. Le voilà ! Et c’est une vraie joie pour moi de voir que catholiques, protestants et orthodoxes n’ont pas eu de difficultés à travailler ensemble sur ce projet.

Les Églises chrétiennes en France sont-elles en retard par rapport à d’autres pays d’Europe ?
Oui, les Suisses sont lancés depuis trente ans, les Allemands et les Italiens depuis une dizaine d’année. Chez nous, les initiatives étaient rares jusqu’à présent, alors que les chrétiens sont vraiment attendus sur ce terrain, appelés à construire le royaume, à être porteurs d’espérance pour la sauvegarde de cette terre, à être les gardiens et les jardiniers de la création comme le rappelle la Genèse. L’écologie nous incite à changer notre regard sur le monde et notre rapport à la création, à la nature, aux animaux… Les orthodoxes parlent eux de « métanoïa », un retournement total de l’envers à l’endroit pour nous tourner réellement vers Dieu.




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Les chrétiens ont-ils jusqu’à présent négligé la création ?
Ni plus ni moins que les autres mais disons que l’Église était en retard alors qu’elle aurait eu toutes les raisons d’être en avance sur le sujet ! Il n’a pas toujours été facile pour les chrétiens de dialoguer avec les associations environnementalistes qu’on réduisait sans doute trop à un parti politique. Or, nous avons beaucoup à nous apporter mutuellement et aujourd’hui, on arrive à bien travailler semble grâce notamment à des mouvements, le CCFD par exemple, qui ont fait le pont entre ces deux milieux. Croyants ou non, tous ont conscience que quelque chose nous dépasse dans ce respect de la création et se posent cette question : est-ce que nos pratiques vont dans le sens du respect de la création ou pas ?

Le label est officiellement lancé aujourd’hui. Que dites-vous aux chrétiens pour les encourager à l’adopter  ?
L’heure est venue pour les chrétiens d’être prophétiques ! Le Pape a fait sa part avec cette encyclique qu’il nous faut lire et relire. On compte 25 millions de réfugiés climatiques par an, il est temps d’agir pour le climat, de réduire notre empreinte écologique, et la part qu’on peut faire ensemble en paroisse est importante. Alors à nous de jouer et de faire notre part…

Propos recueillis par Fanny Magdelaine.

Plus d’infos ici.

Tags:
Écologie
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