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Quel est le rapport entre une maison de prêt à porter de luxe italienne, Gucci en l’occurrence, et un antique site chrétien. A première vue, aucun. Et Pourtant, c’est aux Alyscamps, quartier du sud-est d’Arles, un lieu chargé d’histoire, qu’Alessandro Michele, le directeur de la création de Gucci, aurait décidé, d’après le magazine Vogue, d’organiser le défilé de sa collection Cruise 2019, en mai 2018…
Lieu de pèlerinage millénaire
Les Alyscamps, qui signifient Champs Élysées en provençal, furent d’abord sous l’empire romain une nécropole païenne. Elle a ensuite connu un rayonnement majeur, au Moyen Âge, dans tout l’Occident chrétien. Il faut dire qu’Arles fait partie des premiers lieux christianisés de la Gaulle, et Saint Trophime (environ 250), dont la légende veut qu’il fut un disciple de Saint Paul, aurait été le premier évêque de la ville.
Au IVème siècle, le martyr Saint Genès d’Arles, un greffier arlésien persécute sous Dioclétien, fut inhumé aux Alyscamps, et son culte fit venir de nombreux pèlerins au cours des siècles suivants. Dès lors, des fidèles de l’Europe entière voulurent se faire enterrer sous la protection du martyr et les Alyscamps, dit-on, devinrent un des plus grands cimetières chrétiens d’Occident. Le site est aussi devenu le point de départ des pèlerins Provençaux vers Saint Jacques de Compostelle par la via Tolosana, que l’on appelle également voie d’Arles.
Le choix d’une nécropole chrétienne
Plus récemment, les Alyscamps ont été peint par Van Gogh et Gauguin à la fin du XIXe siècle. Une histoire et un héritage qui manifestement plu à Gucci. Faire venir le monde de la mode à Arles, en France, c’est le pari osé d’Alessandro Michele : « Pour sentir ce qui est contemporain, j’ai besoin de savoir que quelque chose était là avant » a-t-il souligné. Souhaitons que le cadre atypique des Alyscamps l’inspire.