Pays frontière pour l’Europe, en contact direct avec la Turquie, la Bulgarie tient une position géopolitique essentielle au sud-est du continent. Cet ancien satellite de l’Union soviétique demeure pourtant méconnu. Pays de 7 millions d’habitants, la Bulgarie s’étend sur un cinquième de la superficie de la France, entre Serbie, Roumanie, Grèce et Turquie. La Mer noire borde donc sa frontière orientale. Vieille nation balkanique, ayant subi cinq siècles de domination ottomane, la Bulgarie peut s’appuyer sur une longue histoire nationale. L’économie bulgare demeure aujourd’hui l’une des plus faibles de l’Union Européenne et le PIB annuel par habitant n’y est que de 6 000 euros.
Mosaïque religieuse et majorité orthodoxe
Sans surprise, la majorité de la population bulgare (environ 60 %) est de confession orthodoxe. La tradition orthodoxe a été déterminante pour le maintien de l’identité bulgare sous les dominations successives des Ottomans et des Soviétiques. Après la chute du communisme, Eglises « officielle » et « dissidente » se sont réunifiées. Les Turcs présents sur le sol bulgare ainsi qu’une fraction de Roms et de Bulgares forment la minorité musulmane, qui représente environ 8 % de la population totale. Viennent ensuite les minorités catholiques, juives, arméniennes et protestantes.
Lire aussi :
Dobri Dobrev, le mendiant saint de Bulgarie
Un catholicisme minoritaire mais dynamique
Comme cela est assez fréquent dans les communautés « orientales », les catholiques bulgares forment une Eglise autonome, quoique soumise à l’autorité du Pape : l’Eglise grecque-catholique bulgare. Celle-ci est dirigée par un exarque, qui est aujourd’hui l’évêque Christo Proykov dont le siège est basé à Sofia, capitale du pays. La langue de l’Eglise est naturellement le slavon, comme c’est le cas dans la majorité des églises orthodoxes et catholiques orientales. Il existe également une communauté catholique de rite latin. Lors de la visite ad limina des évêques de Bulgarie, en 2005, Mgr Christo Proykov devait évoquer devant le pape Benoit XVI certaines difficultés rencontrées avec l’Etat bulgare qui privilégie encore très fortement la majorité orthodoxe. Mais il se félicitait surtout de la construction de nouvelles églises et de nouvelles vocations religieuses, qui témoignent du dynamisme de la minorité catholique.
Quelles perspectives ?
Dans ce dynamisme, les Franciscains et les Assomptionnistes jouent un rôle essentiel. Sous leur impulsion, l’Eglise locale est particulièrement présente sur le terrain éducatif et dans l’aide aux familles pauvres. Plus largement, le pape Benoit XVI offrait déjà il y a plus de dix ans, la feuille de route de l’Eglise grecque-catholique au sein de la société bulgare : « Formée de différentes composantes culturelles et religieuses, la Bulgarie peut devenir un exemple de sage intégration, de collaboration et de convivance pacifique. Et la communauté catholique, bien qu’elle soit en minorité dans le contexte du pays, peut jouer un rôle de généreux témoignage de la charité universelle du Christ ». Un beau programme alors que la Bulgarie va demeurer pendant six mois sous les projecteurs médiatiques.
Lire aussi :
Le saviez-vous ? L’Église catholique est composée de 24 Églises autonomes !