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La béatification de Lucien Botovasoa, une évidence après l’exhortation du Pape à la sainteté

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 15/04/18

Après « Gaudete et exsultate », la béatification ce 15 avril du laïc malgache Lucien Botovasoa, un instituteur mort en haine de la foi, en 1947, offre aux catholiques un merveilleux modèle d’espérance vers la sainteté.

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Lucien Botovasoa est tertiaire franciscain, c’est-à-dire un laïc qui vit dans la mouvance de l’ordre franciscain. Instituteur, père de famille, à Madagascar, et a une vie spirituelle très intense. « C’était un véritable éducateur, tant avec ses élèves qu’avec ses enfants, dont émanait beaucoup de douceur et qui voulait le bien des autres », le décrit dans La Croix Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, présent à Vohipeno, à Madagascar, le 15 avril pour sa béatification.

Mgr Gobilliard a vécu un an dans la petite commune du futur bienheureux. Comme tant d’autres visiteurs, il a été frappé par la réputation de sainteté du jeune malgache sur l’ile où déjà depuis sa mort, des processions impressionnantes sont organisées en son honneur.  Le jeune malgache est mort en martyr, à l’âge de 39 ans, au cours de la persécution menée contre le clergé durant la décolonisation sur l’ile. Lucien est le deuxième laïc bienheureux originaire de l’île, après Victoire Rasoamanarivo, béatifiée en avril 1989.

Vivre la sainteté dans le mariage

Lucien est né en 1908. Il est l’aîné de neuf enfants. Élève brillant, il est envoyé étudier chez les jésuites de Fianarantsoa, et en revient come instituteur paroissial en 1928. Il se marie en 1930 avec Suzanne (Soazana), dont il aura huit enfants. Réputé un excellent pédagogue, sportif et musicien, il est aussi un modèle de vie chrétienne pour les jeunes. Dès 1928, grâce à lui, les baptêmes se multiplient dans le bourg d’Ambohimanarivo d’où il est originaire. Et vers 1940, il décide de réaliser son rêve : fonder une fraternité franciscaine où il est possible de vivre la sainteté des religieux dans le mariage. Finis les beaux vêtements. Comme raconté par Mgr Benjamin Ramaroson, évêque de Farafangana, dans un entretien à Zenit, il devient d’une pauvreté et d’une piété extraordinaire. Il devient franciscain dans l’âme, soigne les oiseaux blessés. Son chapelet accroché à sa ceinture, il prie sans cesse, et fait de longues tournées pour évangéliser.

Un modèle de réussite humaine

Lucien devient pour ses concitoyens un modèle de réussite humaine. Le « Maître » comme on l’appelle. Sa parole et son exemple ont un poids considérable dans la vie sociale. Il devient directeur d’école et assistant du curé de sa paroisse. Puis éclate la Seconde Guerre mondiale et juste après la lutte pour l’indépendance à Madagascar. Il est mis sur la liste noire des ennemis du peuple par les indépendantistes. « Depuis des mois, raconte Mgr Benjamin Ramaroson, Lucien prédit sa mort à sa femme, à ses parents et amis, et les encourage à tenir bon dans la foi. ». En mars 1947, l’insurrection éclate à Manakara (à 40km du village de Lucien). Plusieurs colons et fonctionnaires malgaches sont tués, dans toute la région. Les églises sont brûlées.

« Mon Dieu, pardonne à mes frères… »

Lucien pressent ce qu’il va se passer et recommande à sa femme et à ses enfants : « Quoiqu’il arrive, quoiqu’il advienne, ne vous détachez jamais de Dieu ». Il ne craint pas la mort. Beaucoup disent qu’il est même allé à ses devants pour « s’offrit à mourir en lieu et place de sa famille, pour qu’aucun d’entre eux ne soit tué ».  Le 16 mars, le roi Tsimihono, qui règne sur le bourg où vit Lucien, décide sa mise à mort. Prévenu, Lucien refuse de s’enfuir. Il meurt décapité, à l’abattoir du village, juste le temps de demander au Seigneur : « Mon Dieu, pardonne à mes frères… Que mon sang répandu à terre soit pour le salut de ma patrie. »

On raconte qu’en 1964, un vieillard du village nommé Tsimihono, moribond, fit venir le prêtre et lui confia : « Mon Père, je vais mourir. C’est moi qui ai fait tuer Lucien Botovasoa, il y a 17 ans. On l’emmenait pour le tuer quand il s’est retourné, et m’a dit en me regardant : « Chef, tu mourras chrétien. Cela te sera très difficile en ce jour-là, mais ne crains rien, je serai à côté de toi, tu devras être baptisé et tu mourras chrétien ». Et le vieillard, repenti, fut baptisé d’urgence, après avoir avoué au prêtre : « Lucien, je l’aimais vous savez ! Qui ne l’aimait pas ? Ce n’était pas un homme comme les autres ».

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