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Et si vous étiez atteint d’un burn-out professionnel sans le savoir ?

zamyślona kobieta w biurze stoi przed oknem i patrzy przed siebie

fizkes | Shutterstock

Agnès Pinard Legry - publié le 17/04/18 - mis à jour le 13/01/23

Conceptualisé pour la première fois en 1975 par le psychiatre américain Freudenberger, le burn-out est une notion mouvante aux multiples définitions. On estime à 34% le nombre de salariés français qui pourraient en être atteint, selon le dernier sondage de Mars 2022 Empreinte Humaine. Décryptage.

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« Le burn-out représente une érosion des valeurs, de la dignité, de l’esprit et de la volonté, une érosion de l’âme humaine ». C’est ainsi que les chercheurs américains Christina Maslach et Michael Leiter ont décrit le burn-out dans les années 1970. Selon eux, c’est « une souffrance qui se renforce progressivement et continûment, aspirant le sujet dans une spirale descendante dont il est difficile de s’extraire ».

Les causes du burn-out professionnel

« Le burn-out est loin d’être une simple dépression : comme son nom l’indique, il traduit le sentiment de « brûler de l’intérieur », s’épuiser et, petit à petit, de s’éteindre », détaille à Aleteia Silvia André, psychologue clinicienne et auteur des ouvrages J’arrête de stresser et Aider les personnes en difficulté psychologique. Selon elle, il s’agit d’un état à la fois psychologique, physiologique et émotionnel résultant d’une accumulation de « stresseurs » intenses qui durent depuis un certain temps.

Ces derniers peuvent se classer en six catégories : les exigences au travail (importance de la charge de travail, délais et objectifs irréalistes ou mal définis, mauvaise adéquation entre les objectifs et les outils à disposition…), les exigences émotionnelles (violences verbales, contacts difficiles avec des clients…), le manque d’autonomie et de marge de manœuvre, les mauvais rapports sociaux et relations de travail (non reconnaissance des efforts déployés et de la qualité du travail, absence d’encadrement de proximité…), un conflit de valeur et une qualité empêchée (ne pas trouver ou perdre le sens de son travail), et, enfin, l’insécurité de la situation de travail (précarité du contrat, peur de perdre son emploi…).

Un processus en trois temps

Il s’agit d’un syndrome à trois dimension. Le première est un état de fatigue physique et psychologique. « Ce sont les fameuses expressions “je suis vidée”, “je n’ai plus de jus”. Très souvent, la personne concernée ressent cette fatigue mais elle va tenter d’y remédier par tous les moyens jusqu’à ne plus réussir à se lever le matin », rappelle la psychologue clinicienne. La deuxième dimension est le cynisme vis-à-vis de son travail. « La personne en burn-out est détachée de tout, elle n’est plus connectée émotionnellement aux situations et événements qu’elle vit », souligne Silvia André. « Par exemple, quelqu’un d’un naturel avenant et jovial sera en totale perte d’idéalisme par rapport aux gens qu’elle côtoie ».

La dernière phase est la diminution de l’accomplissement de soi au travail. Cette dernière dimension se caractérise par une totale dévalorisation de soi, l’individu en burn-out a le sentiment d’être inefficace dans son travail et de ne pas être à la hauteur du poste. « Il porte un regard très négatif sur son travail et a le sentiment, malgré tous ses efforts, qu’il est dans une impasse ».

Burn out, une maladie de la vocation ?

Aider une personne en burn-out n’est pas toujours aisé. « Les personnes candidates au burn-out sont généralement les “bons élèves”, celles qui sont prêtes à donner toujours plus. Même – et surtout – au détriment de leur santé personnelle », explique encore Slivia André. « Ce sont des personnes en quête de reconnaissance, qui fondent une grande partir de leurs valeurs personnelles sur le travail, qui en sont souvent atteintes. Elles sont prêtes à donner énormément pour ce en quoi elles croient, quitte à se sacrifier, à s’assujettir ».

MAN SAD

Si « c’est souvent la barrière physique qui arrête la personne en burn-out », un collègue peut néanmoins aider à lui faire prendre conscience de son état en la questionnant et en l’amenant à verbaliser ses difficultés. « Une personne qui a des troubles du sommeil, des douleurs diffuses ou encore une fatigue chronique même si elle a dormi treize heures sont autant de symptômes qui peuvent alerter. L’hypersensibilité à la critique, l’irritabilité et l’isolement constituent également des signes d’alerte importants ».

« Les gens ont toujours peur d’être intrusifs mais si on sent un malaise chez un collègue, il ne faut pas hésiter un instant. Plus on est proche d’un mal-être, de l’épuisement, plus la personne a des chances de verbaliser ce qui ne va pas », indique la psychologue clinicienne. « À partir du moment où la question est posée simplement, la personne répondra. Ne pas poser la question pourrait presque être assimilé à de la non-assistance à personne en danger ! ».

Ne pas faire face seul

« Quand on sent qu’on commence à dérailler – tout est une question de prise de conscience – il faut pouvoir en parler à son management et ne pas hésiter à faire appel, ensuite ou en parallèle, au corps médical », souligne Silvia André. Plus généralement, il est impératif de retrouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. « Souvent les personnes qui sont en burn-out décident de ne plus faire ce qui leur fait pourtant du bien ! C’est le cas du sport par exemple. Dormir, s’octroyer des pauses régulières, veiller à son alimentation sont également des éléments à considérer pour retrouver un équilibre. » Et ne jamais perdre de vue l’essentiel : ne pas hésiter à bouger les lignes, mettre des limites et…(re)trouver un sens, du sens.

Les dix choses à faire pour aider un proche en dépression :

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burn outpsychologieTravail
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