Comme tous les premiers lundis du mois, ces huit mères de famille se retrouvent pendant deux heures pour échanger autour d’un sujet d’éducation. Elles arrivent l’une après l’autre, après avoir déposé enfants et faux-semblants. Embrassades, discussions animées autour de la rentrée des classes — mois de septembre oblige —, thé et café, témoignent d’un bel esprit de convivialité. Un temps d’intériorité apaise les esprits, puis vient le moment d’aborder le thème qui les réunit aujourd’hui : l’autorité.
Un partage d’expériences
Un premier tour de table délie les langues. Pas de surprise, les trois questions exposées pendant le chantier ont été envoyées par mail avant la réunion, et chacune y a répondu en couple, dans la mesure du possible, bien souvent la veille et par écrit. Première question : « Comment l’autorité se vit-elle à la maison ? » Pas de mamans parfaites qui diraient « mais tout va très bien ! », ni de phrases toutes faites. Elles savent qu’un des piliers du chantier est la confidentialité. Il règne un climat d’écoute et de bienveillance qui les met en confiance et toutes osent raconter comment ça se passe vraiment à la maison. Chez l’une, l’autorité est plutôt du ressort du père, et elle en bave lorsqu’il n’est pas là. Chez une autre, l’autorité se résume à crier toujours plus fort, jusqu’à ce qu’elle baisse finalement les bras. Une autre raconte comment des règles précises et strictes, définies à l’avance, l’aident à asseoir son autorité sur ses enfants.
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La seconde question du jour porte sur les joies et les difficultés rencontrées dans l’exercice de l’autorité. Nouveau tour de table, et nouveau partage d’expériences, encore plus personnel. Les jeunes femmes expriment leurs émotions, leur frustration, leurs victoires de maman. L’une confie sa difficulté à donner des ordres à ses enfants, en ayant souffert plus jeune. Une autre a adopté un tableau de services, « garant de l’harmonie familiale ! », assure-t-elle, enthousiaste. Une autre encore a remarqué qu’elle n’usait pas de la même autorité selon ses enfants, l’aîné ayant besoin de limites bien précises tandis que le second est plus malléable.
Valoriser, enrichir, donner du sens
Un dernier tour de table invite à se reposer la question de ses choix personnels et de couple en matière d’éducation. La question préparatoire était : « Dans notre manière d’exercer notre autorité, que voulons-nous transmettre à nos enfants ? » Chacune réfléchit à ses propres raisons et motivations. Donner un cadre à l’enfant, inculquer le respect des parents, apprendre à vivre en société… En exprimant ainsi leurs motivations profondes, ces jeunes mamans se sentent valorisées, confortées, dans ce qu’elles font, elles s’enrichissent des expériences des unes et des autres, elles donnent du sens à leurs actes du quotidien. Aucune recette miracle ne sort de la réunion, mais un dernier récapitulatif des grandes motivations de chacune offre une multitude de pistes à explorer, et éventuellement, à s’approprier.
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Un réel élan d’enthousiasme jaillit en fin de chantier. Comme un mélange d’impatience, d’essayer une nouvelle organisation, de joie, d’avoir récolté un truc ou une astuce, de force renouvelée dans sa belle mission de parent, et de soulagement, de ne pas être seule. Dans le brouhaha général, la responsable et l’animatrice du chantier annoncent le thème de la prochaine réunion : la gestion de la tranche-horaire 18h-20h. Les exclamations fusent de toutes parts. Le thème a du succès. Visiblement, elles auront des choses à partager !