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C’est une vente exceptionnelle qui aura lieu les 29 et 30 octobre prochains à Paris. La maison Piasa va disperser aux enchères une partie de la bibliothèque du président François Mitterrand. Environ 1000 ouvrages de littérature moderne, allant de 1900 à nos jours, et qui appartiennent aujourd’hui à son fils, Gilbert Mitterrand.
Une passion du livre
François Mitterrand était un véritable bibliophile. Connu pour arpenter les librairies et dévorer les catalogues, il s’autorisait régulièrement des échappées en réalisant de longues promenades dans le Quartier latin pour dénicher un livre d’histoire, un roman, un recueil de poésies ou même un manuscrit. À sa collection s’ajoutaient les nombreux cadeaux dédicacés envoyés par les écrivains pendant son mandat de maire et de Président de la République. C’est ainsi qu’il a accumulé au cours de sa vie une quantité impressionnante d’ouvrages, le plus souvent en édition originale.
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En 1990, il avait donné une grande partie de sa collection à la médiathèque Jean-Jaurès de Nevers, soit plus de 22.000 volumes en grande majorité offerts. Parmi ceux-ci, il ajouta certains exemplaires de sa collection personnelle, et plus particulièrement des reliures. Pour sa bibliothèque personnelle, plus intimiste, il avait gardé des ouvrages auxquels il était particulièrement attaché comme en témoigne le catalogue détaillé de la vente.
Des lectures inspirantes
Parmi les chefs-d’œuvre de la littérature française se glissent des lectures étonnantes, éloignées de l’image de l’homme de gauche, révélant le goût du Président pour les écrivains de droite, à l’image de François Mauriac. Ce dernier avait malicieusement dédicacé son livre De Gaulle (1964) ainsi : « À François Mitterrand qui ne sera pas d’accord, bien sûr ! En souvenir… ».
D’autres auteurs se mêlent, croyants ou spirituels, donnant à voir l’homme politique sous un relief différent, comme Georges Bernanos, l’un des écrivains catholiques les plus marquant du XXe siècle, que Malraux considérait comme le plus grand romancier de son temps ; le scandaleux Léon Bloy, qui n’hésitait pas à plonger dans les profondeurs de la déchéance humaine pour y trouver la Miséricorde ; le défenseur de la foi, G.K Chesterton, qui inspira les papes d’hier et d’aujourd’hui et dont la cause en béatification est actuellement en cours… ; l’inclassable poète Charles Péguy, qui savait brillamment expliquer la différence entre l’espoir et l’espérance ; ou encore l’éternel « chercheur d’absolu », Antoine de Saint-Exupéry. S’il n’a pu réaliser son rêve de devenir écrivain, François Mitterrand aura toute sa vie eu à cœur de s’entourer d’auteurs, quelque soit leurs propos, conscient de la richesse de leurs idées.