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Cet ouvrage est un best-seller depuis le XVIe siècle, mais ce n’est pas la Bible

CANISIUS CATECHISM

Pakeha I CC BY-SA 4.0

Margot Giraud - publié le 20/12/18 - mis à jour le 20/12/22

C'est en 1555 qu'est publié le tout premier catéchisme de l'Église catholique par saint Pierre Canisius, fêté ce 21 décembre. C'est à ce jésuite hollandais que nous devons le premier ouvrage sur les enseignements de la foi catholique à destination des fidèles, inaugurant une longue tradition devenue centrale dans la vie de l'Église et de la transmission de la foi.

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Si dès l’invention de l’imprimerie, le premier ouvrage imprimé est la Bible, encore aujourd’hui le livre le plus vendu au monde, les manuels de catéchisme figurent également parmi les best-sellers de l’histoire, du XVIe au XXIe siècle.

Un succès éditorial d’ampleur

C’est pendant les temps houleux de la Réforme protestante que naît la première doctrine à l’usage des fidèles, et son auteur n’est nul autre que Luther. Face à l’importante diffusion de ces ouvrages, l’empereur Ferdinand souhaite voir publié un manuel semblable pour sauver la foi catholique dans le Saint-Empire. Car la situation est hautement préoccupante : en trente ans, la majeure partie des pays germaniques a basculé dans le protestantisme, si bien que l’Église doutait d’y voir demeurer un seul catholique.

Le prêtre Pierre Canisius, apôtre du catholicisme en terre protestante, s’attèle alors à la tâche : il produit d’abord un Grand catéchisme, ouvrage très dense à destination des lettrés sachant lire le latin, puis une version réduite, Moyen catéchisme, pour les moins érudits et les adolescents. Il publie enfin, aux alentours de Noël 1558, le Petit Catéchisme pour enseigner la foi aux plus jeunes. Cet opuscule très didactique, enrichi d’illustrations et de prières, remporte un succès immédiat : il est aussitôt réimprimé dans plusieurs villes d’Europe et traduit en plus d’une dizaine de langue. Même les tout petits bénéficièrent des enseignements de Pierre Canisius grâce à un Petit Catéchisme qui sépare les syllabes, afin de permettre à ses « chers petits enfants de l’apprendre plus facilement ». Ce souci authentique de la transmission et de la pédagogie fait qu’on a coutume de le représenter entouré d’enfants.

Le catéchisme de Pierre Canisius connut ainsi une immense diffusion, dans plus de 400 éditions et d’une dizaine de langues. 18 ans après sa mort, son premier biographe décrit son œuvre comme un succès planétaire : « Canisius commence à parler dans les langues de tous les peuples : allemand, slave, italien, espagnol, polonais, grec, tchèque, anglais, écossais, éthiopien et même, comme je l’apprend de mes confrères qui sont sur place, également en hindoustani et japonais. On peut dire aujourd’hui qu’il est catéchiste de pratiquement toutes les nations. »

Une suite logique des Évangiles

Cette diffusion mondiale fait de ce « catéchiste de toutes les nations » un disciple du Christ, suivant Son exhortation à annoncer la Bonne Nouvelle parmi les nations et à enseigner à tous les vérités qu’Il prêchait. Les apôtres étaient donc des catéchistes avant la lettre, puisque le mot de catéchisme vient de katékhein signifiant enseigner, terme grec que l’on retrouve notamment au début de l’évangile selon saint Luc : « J’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements (κατηχήθης) que tu as entendus. » Lc 1, 3-4

Dans le Grand Catéchisme de Canisius figure une illustration du Christ, les mains posées sur la tête de deux enfants, couronnée par un vers des Psaumes : « Venez, mes fils, écoutez-moi, que je vous enseigne la crainte du Seigneur » (Ps 33, 12). En dessous, on peut lire l’invitation du prophète Isaïe à suivre la voie désignée par Dieu : « Venez ! montons à la montagne du Seigneur, à la Maison du Dieu de Jacob ! Qu’il nous enseigne ses chemins, et nous irons par ses sentiers. » (Is 2, 3)


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Enseigner signifie à la fois apprendre et montrer, le sens de la Parole est aussi bien une direction à suivre qu’une vérité à comprendre. Le Catéchisme de l’Église Catholique de 1992 précise que « très tôt, on a appelé “catéchèse” l’ensemble des efforts entrepris dans l’Église pour faire des disciples, pour aider les hommes à croire que Jésus est le Fils de Dieu afin que, par la foi, ils aient la vie en son nom, pour les éduquer et les instruire dans cette vie et construire ainsi le Corps du Christ ».

Catéchisme et temps de crise

C’est de la division des chrétiens entre catholiques et protestants qu’est née l’initiative de Canisius, anticipant et complétant ainsi l’entreprise du Concile de Trente, réuni pour faire face à la crise de la Réforme, qui ordonna la rédaction d’un Catéchisme Romain (1566) destiné avant tout au clergé qui doit s’assurer qu’aucune brebis ne s’égare. Après cet autre ouvrage à succès traduit en 62 langues, il faut attendre plusieurs centaines d’années avant qu’un autre catéchisme ne voit le jour, à l’aube du XXe siècle : celui du pape Pie X qui servait à la fois de complément au catéchisme de Trente et réaffirmait certaines doctrines mises à mal par la crise moderniste.


CANDLES

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Enfin, celui qui fait à présent autorité est le Catéchisme de l’Église Catholique publié en 1992 sous le pontificat de Jean Paul II pensé comme une continuité du concile Vatican II qui, contrairement au précédent, n’avait pas débouché sur la rédaction d’un catéchisme. L’été dernier, le pape François a demandé à la Congrégation pour la doctrine de la foi, d’y inscrire que la peine de mort est « inadmissible », attestant de la volonté de l’Église de prendre en compte les évolutions sociétales dans l’enseignement de la doctrine.

Tags:
catechismeÉgliseFoi
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