Combien sommes-nous à préférer regarder tranquillement la télévision ou tapoter sur notre smartphone, confortablement installé(e) dans le canapé, plutôt que de s’atteler aux tâches qui nous incombent ? Probablement une écrasante majorité. Il est si facile de succomber à la tentation de la paresse alors que les corvées, elles, peuvent attendre. Sauf qu’à céder de cette façon, on entre alors dans un cercle vicieux. Plus les choses à faire s’accumulent, moins on a envie de s’y mettre.
Cette tentation n’est pas récente. Le père Laurent Scupoli, un religieux italien du XVIe siècle, se heurtait déjà à la difficulté de lutter contre la paresse. Dans Le Combat spirituel, son ouvrage le plus célèbre publié en 1589, il y consacre tout un chapitre dans lequel il livre de précieux conseils pour lutter contre ce penchant. Ils sont encore d’une étonnante actualité.
1Répondez immédiatement à une demande
“Tâchez d’être diligent à répondre aux inspirations du Ciel, à exécuter les ordres de vos supérieurs, et à faire toutes choses dans le temps, et de la manière qu’ils le souhaitent.”
2Faites les choses vite…
“Ne différez pas un seul moment à accomplir ce qu’on vous ordonne ; songez que le premier retardement en attire un autre ; et celui-ci un troisième, et qu’on recule toujours, parce que la crainte de la peine s’augmente de plus en plus, et que l’amour du repos croît à mesure qu’on en goûte la douceur.”
3… et bien
“Remarquez de plus qu’il ne suffit pas de faire vite et sans délai ce qu’on a à faire, mais qu’il faut choisir le temps que la nature de l’action demande ; et quand on l’a fait, y apporter un extrême soin pour lui donner toute la satisfaction dont elle est capable : car enfin, ce n’est pas la marque d’une véritable diligence, mais d’une paresse fine et artificieuse, que de faire avec précipitation les choses dont on est chargé, sans se mettre en peine qu’elles soient bien faites, pourvu que l’on en soit quitte au plus tôt, et que l’on ait plus de temps à se reposer.”
Une tâche vous paraît trop importante ? Divisez-la
“Commencez à former ces actes, comme si vous en aviez peu à faire ; travaillez comme si votre travail ne devait pas durer longtemps ; attaquez vos ennemis l’un après l’autre, comme si vous n’en aviez qu’un seul à combattre et soyez sûr qu’avec la grâce de Dieu vous serez plus fort qu’eux tous : vous parviendrez par ce moyen à vous délivrer du vice de la paresse, et à acquérir la vertu contraire. Pratiquez la même chose dans l’oraison. Si votre oraison doit durer une heure, et que ce temps vous paraît long, proposez vous seulement de prier un demi quart d’heure, et de ce demi quart d’heure, en passant à un autre, il ne vous sera pas difficile de remplir enfin l’heure toute entière.”
En cas d’accès de paresse, appuyons-nous donc sur ces conseils séculaires qui n’ont rien perdu de leur pertinence. Nous pouvons aussi demander à Dieu la grâce de nous aider à dépasser notre faiblesse, afin que nous parvenions réellement à mettre à profit le temps dont il nous fait don.