« Nous vous proposons, dans les semaines à venir, de susciter partout où ce sera possible des groupes d’échanges et de propositions en invitant très largement d’autres personnes, partageant ou non notre foi, qui peuvent être intéressées d’y participer et d’y apporter leurs idées ». L’appel lancé mi-décembre par la Conférence des évêques de France (CEF) aux catholiques de France commence à trouver un écho parmi le millier de paroisses qui maille l’Hexagone.
Constituer des lieux de partage et d’expression
Une vingtaine de diocèses ont déjà organisé ou programmé des rencontres dans leurs paroisses, indique la CEF. À Marseille, la paroisse Saint Férreol organise chaque jeudi, à 12h30, une rencontre. « Ils sont une trentaine à y participer et il n’y a pas que des paroissiens, précise le diocèse. Le prêtre va présenter un premier bilan de ces réunions jeudi prochain ». À Mazargues, une autre paroisse phocéenne, « de nombreux points ont été abordés comme le caractère inadmissible des violences à l’égard des institutions, le climat de suspicion, assure le diocèse. Des propositions ont également été formulées comme la nécessité de constituer des lieux de partage et d’expression pour renforcer la cohésion et la fraternité. Certaines solutions sont beaucoup plus concrètes : le développement d’une vraie politique de transport urbain à Marseille a été évoquée par exemple ».
“Revisiter la notion de bien commun”
Dans le diocèse d’Angoulême (Charente), la paroisse Saint Jean-Baptiste a organisé il y a 10 jours un ‘Dimanche 3D’ – pour Dimanche, Dialogue, Découverte – autour du thème « Quel regard chrétien sur les gilets jaunes et l’actualité sociale ? ». D’autres initiatives devraient prochainement voir le jour. Au sein du diocèse de Tours (Indre-et-Loire), quatre paroisses proposent des initiatives similaires. Dans les Landes, en pays d’Albret, l’abbé Pierre Daugreilh a organisé la semaine dernière une réunion afin de réfléchir sur la crise sociale actuelle : « Nous étions 24 à partager sur la manière dont on se sentait concerné par les événements qui traversent notre pays. Nous avons réfléchi aux causes du malaise avant de méditer un texte de la CEF de 2011 intitulé ‘Grandir dans la crise’. Concrètement, nous avons tenté de revisiter la notion de bien commun aujourd’hui et quelle était notre espérance en tant que chrétien », précise-t-il à Aleteia. « La synthèse de cet échange a été envoyé à l’évêque mais aussi aux députés du département ainsi qu’à la trentaine de maires concernés ».
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« Pour le moment trois réunions, à Bayeux, Ouistreham et Caen, se sont tenues dans le diocèse », indique pour sa part Alexandre Barbé, du diocèse de Bayeux-Lisieux. Celle de Caen, qui s’est tenue il y a quelques jours dans la paroisse saint-François-des-Odons, a été inscrite sur la plateforme du grand débat national et a rassemblé une centaine de personnes, croyants et non-croyants. « C’est le frère Jean Pierre Larsonneur, prêtre modérateur de la paroisse, et Pascale Cauchy, coordinatrice de l’équipe pastorale, qui en sont les initiateurs », souligne-t-il. Concrètement, la soirée était organisée en trois temps de réflexion : quelles sont les raisons de la crise actuelle ? Quels sont les chantiers à ouvrir pour continuer à vivre ensemble ? Et, enfin, quelles raisons d’espérer voudriez-vous transmettre à vos enfants et petits-enfants ? Les participants se sont répartis en petits groupes de dix avec un animateur et un rapporteur. La synthèse de cette réunion sera ensuite remontée à l’évêque, transmise aux élus locaux et déposée sur la plateforme du débat national.
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