Prière, solitude, silence… C’est dans un désir de vivre pleinement ces trois principes, éléments fondamentaux pour pratiquer leur ascèse, que de nombreux ermites ont décidé de placer leur “cellule” de moine dans un endroit reculé où personne ne pouvait les déranger. Et quoi de mieux que le sommet d’une colonne ?
Cette forme d’ascétisme, pour le moins originale, est à considérer comme une sorte de “martyr permanent” faisant écho aux persécutions chrétiennes des premiers siècles, où le renoncement et l’abnégation étaient la porte ouverte au Salut. Cette pratique, développée en Syrie par Siméon l’Ancien vers le VIe siècle, s’est développée principalement en Orient avant de gagner l’Occident à travers la figure de saint Walfroy dans les Ardennes. Les anachorètes, perchés sur leurs immenses colonnes pouvant atteindre jusqu’à 20 mètres de haut, priaient intensément et prêchaient auprès des fidèles qui venaient, intrigués, leur demander conseil. La plupart se nourrissaient peu, privilégiant la nourriture spirituelle par une méditation permanente, et tous pratiquèrent cette vie religieuse extrêmement austère jusqu’à la fin de leurs jours.