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Pourquoi dit-on « jeter son dévolu » ?

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Axelle Partaix - publié le 15/03/19

Notre culture et notre langue française sont fortement influencées par nos racines chrétiennes. Découvrez ces expressions que nous utilisons souvent sans soupçonner qu’elles puisent leur origine dans la tradition religieuse. Aujourd’hui : « jeter son dévolu ».

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Si « jeter son dévolu » signifie aujourd’hui fixer son choix sur quelque chose ou quelqu’un, la signification de cette expression a évolué au cours des siècles. « Dévolu » est en fait un terme de droit canon assez ancien puisqu’il remonte au XIVe siècle comme adjectif et au XVIe siècle comme nom. À l’origine, le dévolu concerne les bénéfices et plus précisément les bénéfices ecclésiastiques, c’est-à-dire les biens ou les revenus accordés à des ecclésiastiques en échange d’un service rendu à l’Église. Dans les premiers temps, ce sont des biens de peu de valeur qui sont donnés aux religieux comme par exemple de la nourriture ou de menus objets. Mais peu à peu, les dons prennent de l’ampleur et certaines églises et abbayes s’enrichissent de façon importante, tellement importante que ces richesses excitent parfois les convoitises.


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La tentation est grande alors de dénoncer l’incapacité ou l’indignité de leur possesseur pour des raisons réelles ou imaginaires afin d’essayer de récupérer ses biens. Les délateurs peuvent mettre en cause avec plus ou moins de bonne foi aussi bien un problème de santé ne permettant plus d’exercer une charge qu’une accusation de simonie (trafic de reliques et de sacrements), fréquente au Moyen Âge et à la Renaissance. L’ecclésiastique mis en cause se voit alors retirer tous ses biens qui sont dévolus (dans le sens « conférés par droit ») au pape qui en dispose comme il l’entend et peut les redistribuer à une personne de son choix : le dévolutaire (celui qui obtient un bénéfice vacant par le dévolu). On dit que le pape « jette son dévolu ».

Dans son Dictionnaire de droit canonique et de pratique bénéficiale, Pierre-Toussaint Durand de Maillane (1729-1814), avocat au parlement d’Aix-en-Provence spécialisé en droit canonique, consacre plusieurs pages au mot « dévolu » et aux termes qui en découlent. S’il relève que « l’Église n’a eu certainement en vue que d’éloigner de ses autels les mauvais ministres ou ceux d’entre les ecclésiastiques qui n’ont pas les qualités requises pour en approcher », il souligne également les nombreux conflits et les abus dus à l’ambition et la cupidité des « écumeurs et ravisseurs des bénéfices ».


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L’expression a évolué avec le temps et s’applique aujourd’hui surtout aux relations amoureuses. Selon le contexte, elle a conservé cette idée implicite de parvenir à son but quels que soient les moyens employés même s’il s’agit pour cela de déposséder une personne.

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