Dans l’Église catholique, nous croyons que l’Esprit saint peut conférer des charismes. Ceux-ci diffèrent des “dons” ou des “fruits” de l’Esprit et sont essentiellement attribués pour le bien de toute l’Église.
Le mot “charisme” vient du grec et est utilisé dans le Nouveau Testament dans le sens de “faveur” ou de “don gratuit”. Les charismes, autrement dit des dons spirituels, sont accordés par l’Esprit saint à tous les chrétiens pour les renforcer dans leur aptitude à être des témoins du Christ et de son amour pour tous les hommes. Contrairement aux vertus théologales ou aux sept dons de l’Esprit, précise la Communauté de l’Emmanuel, les charismes ne sont pas d’abord donnés aux personnes pour leur sanctification personnelle ou leur bien spirituel, mais pour le bien commun, c’est-à-dire le bien de l’Église et de la mission. Qu’ils soient extraordinaires ou ordinaires, les charismes sont donc des compétences à mettre en premier lieu au service de Dieu et de l’Église en particulier.
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Le Catéchisme de l’Église catholique décrit les charismes comme “une merveilleuse richesse de grâce pour la vitalité apostolique et pour la sainteté de tout le Corps du Christ ; pourvu cependant qu’il s’agisse de dons qui proviennent véritablement de l’Esprit saint et qu’ils soient exercés de façon pleinement conforme aux impulsions authentiques de ce même Esprit, c’est-à-dire selon la charité, vraie mesure des charismes”. (CEC n°800)
Dans ses lettres (Rm 12, 1Co 12, Ep 4), saint Paul énumère un certain nombre de charismes accordés au chrétiens. Dans le chapitre 12 de la Lettre aux Romains, il décrit par exemple la façon dont chaque chrétien reçoit des charismes particuliers pour constituer petit à petit le Corps du Christ.
Prenons une comparaison : en un corps unique, nous avons plusieurs membres, qui n’ont pas tous la même fonction ; de même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents. Si c’est le don de prophétie, que ce soit à proportion du message confié ; si c’est le don de servir, que l’on serve ; si l’on est fait pour enseigner, que l’on enseigne ; pour réconforter, que l’on réconforte. Celui qui donne, qu’il soit généreux ; celui qui dirige, qu’il soit empressé ; celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire. (Ro 12,4-8)
Voici une liste non exhaustive de divers charismes : enseignement, organisation, discernement, connaissance, sagesse, mais aussi des dons particuliers pour les travaux manuels, pour l’écriture, pour la musique… Ces charismes ne sont pas toujours immédiatement évidents et se distinguent parfois des talents naturels d’une personne.
Pour découvrir quels sont ses charismes, le discernement est souvent la clé. De plus, il faut généralement une validation intérieure mais aussi extérieure. Ainsi, une personne peut par exemple identifier l’un de ses charismes si elle fait l’expérience d’une paix intérieure au cours d’une activité en lien avec celui-ci. Mais il arrive aussi que l’Esprit saint passe par le biais d’autres personnes qui peuvent voir chez quelqu’un un charisme et encourager celui-ci alors même que la personne n’en a pas conscience et n’est pas nécessairement en train de chercher à connaître ses charismes. Une discussion avec un père spirituel choisi librement ou des groupes de parole en paroisse peuvent être d’autres moyens de mettre en lumière ces dons particuliers.
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Quelle que soit la manière d’y parvenir, connaître ses charismes peut réellement changer la vie ! Car un chrétien qui a conscience des dons que Dieu lui a donnés a en lui des outils inestimables pour être disciple et pour accomplir la mission qui lui est propre dans le Corps du Christ.
Les charismes reconnaissent le caractère unique de chaque individu et sont la preuve que chacun peut, à sa façon, prendre part à l’évangélisation du monde. Saint Paul évoque, dans sa première Lettre aux Corinthiens, cette complémentarité dans les différences qui, mises bout à bout, viennent former un seul corps, l’Église.
Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter. Recherchez donc avec ardeur les dons les plus grands. […] Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. (1Co 12, 29-30 ; 11)