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Samedi, dès 4 heures du matin, des dizaines de milliers de jeunes — et de moins jeunes — attendaient le pasteur universel sur le terrain de Soamandrakizay en chantant, dansant et agitant des petits drapeaux aux couleurs du Vatican. Au total, 100.000 personnes étaient présentes pour cette veillée. « Ils n’avaient pas tort ceux qui m’ont dit que vous aviez une joie et un enthousiasme extraordinaires ! », a remercié le pape argentin.
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Le Seigneur, a-t-il assuré dans son discours basé sur son exhortation Christus vivit (2019), « ne nous appelle pas par notre péché » mais par « notre nom ». « Tu as beau t’éloigner, le Ressuscité est là, t’appelant et t’attendant pour recommencer ». Ainsi, si les illusions éphémères de la vie peuvent conduire à l’amertume, « avec Jésus, il y a toujours de nouveaux horizons ». « Le Seigneur est le premier à vous faire confiance », s’est enthousiasmé le successeur de Pierre, Il aide à surmonter « l’apathie ».
Voir le Christ dans les « petits miracles quotidiens »
Si la rencontre personnelle avec le Christ est « irremplaçable », a poursuivi l’évêque de Rome, le Seigneur « ne veut pas d’aventuriers solitaires ». S’isoler ou vouloir être un disciple seul est « une des pires tentations », a-t-il considéré. « Nous sommes une grande famille », a ainsi expliqué le primat d’Italie, et cette vie en communauté enseigne à voir le Christ dans les « petits miracles quotidiens ». Dans le même sens, « personne ne peut dire : tu ne fais pas partie de ce projet d’amour » de Dieu — une phrase que le pontife a fait répéter par l’assemblée.
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Le lendemain matin, ce ne sont pas moins d’un million de Malgaches qui se sont pressés à Soamandrakizay pour participer à la messe dominicale présidée en français par l’évêque de Rome. Tandis que la foule agitait des petits drapeaux blancs et jaunes — les couleurs du Vatican — le Pape passait parmi eux à bord de sa papamobile, avançant parmi les allées à allure particulièrement lente.
Il ne faut pas croire, a affirmé le chef de l’Église catholique dans son homélie, que « tout provient exclusivement de nos forces et de ce que nous possédons ». « Plus que d’une victoire personnelle, notre vie et nos capacités sont le fruit d’un don », a-t-il insisté. Et le pontife de dénoncer la « course à l’accumulation » qui finit par être « étouffante et accablante » et conduit à employer des « moyens immoraux ».
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Par ces paroles s’adressant à tous les Malgaches, le souverain pontife a certainement voulu mettre en garde contre une certaine théologie de la prospérité qui lie Salut et richesses terrestre. Les « gloires humaines » — argent, pouvoir, carrière — sont des « sécurités trompeuses », a prévenu l’évêque de Rome. Au contraire, la base de la justice et de la vie doit être la « sagesse du détachement personnel ».
L’évangile du jour (Lc 14, 25-33), a poursuivi le successeur de Pierre, énonce ainsi des « exigences » pour se mettre à la suite du Christ. Celles-ci, a- t-il expliqué, demande de « mourir à nos enfermements, à nos individualismes orgueilleux » afin de « laisser triompher l’esprit de fraternité ». Est donc nécessaire de fuir la tentation de se « replier » sur son « petit univers » pour regarder l’existence de ceux qui sont « privés de tout ». « Cela ne fait pas partie du plan de Dieu ! », a interpellé le Pape.
L’Évangile ne doit pas être manipulé
Ainsi, a-t-il affirmé, qui n’est pas capable de voir l’autre « comme un frère » ne peut être disciple du Seigneur, le Royaume de Dieu ne se limite pas à un clan. Et ceux qui croient cela, a-t-il tancé, finissent par « consacrer » le privilège, le favoritisme, le clientélisme, le copinage et in fine la corruption. Identifier le Règne des Cieux avec des « intérêts personnels » amène à “instrumentaliser le nom de Dieu », à « manipuler » l’Évangile par de « sombres réductionnismes ».
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Par ces mots, le souverain pontife a certainement voulu s’adresser plus particulièrement aux castes les plus hautes de Madagascar, pays profondément inégalitaire. Cela était d’ailleurs visible pendant la cérémonie : plus les fidèles étaient loin de l’autel et du pape, plus ils semblaient issus des classes les plus pauvres.