Porter une parole forte, compréhensible par tous et profondément chrétienne sur les sujets bioéthiques, c’est l’objectif que vise la Conférence des évêques de France (CEF) en organisant ce lundi 16 septembre une soirée au Collège des Bernardins (Paris). Un lieu loin d’être anodin : « C’est ici même qu’Emmanuel Macron a appelé les catholiques à s’engager », a ainsi confié à Aleteia le père Thierry Magnin, nouveau secrétaire général de la CEF.
Avec différents experts et témoins, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail bioéthique au sein de la CEF et Mgr Aupetit, archevêque de Paris, vont présenter la position de l’Église sur plusieurs points tels que l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, l’anonymat du don, le principe de filiation, la recherche sur les cellules embryonnaires…
“Dans le fond, les gens s’interrogent : que faut-il penser de tout cela ?”
« Mgr Éric de Moulins-Beaufort a estimé qu’il était important de présenter les positions de l’Église en France avant le débat à l’Assemblée nationale. Pour beaucoup de personnes, et donc beaucoup de catholiques, la bioéthique paraît très compliquée. Les avis contradictoires diffusés dans les médias jettent le trouble. Dans le fond, les gens s’interrogent : que faut-il penser de tout cela ? », a ainsi expliqué récemment à Aleteia Mgr Pierre d’Ornellas. « Ces discussions entre élus nationaux, les changements soudains du gouvernement ne rassurent pas. On sent une certaine fébrilité et des passions qui font pressions. Pour de tels sujets, il faudrait de la sérénité. Il est nécessaire de prendre les problèmes de la bioéthique par le bon bout. Non pas par les techniques et leur amélioration, mais par l’éthique qui se construit à partir d’une vision cohérente de l’être humain. »
La bonté sans limite
Au cours de cette soirée Mgr Pierre d’Ornellas présentera également le nouveau livre rédigé par le groupe de travail bioéthique de la CEF intitulé Bioéthique. Quel monde voulons-nous ? Discerner des enjeux d’humanité. « La fraternité induit des politiques où chacun estime et respecte la dignité humaine chez tous, sans aucune exception, où la puissance des uns ne s’exerce pas sur d’autres, où la solidarité pour les plus fragilisés est l’affaire prioritaire de tous etc », rappelle également l’archevêque de Rennes. « Mais surtout, les chrétiens sont appelés à témoigner de la bonté de Dieu en étant eux-mêmes bons pour leurs semblables, quels qu’ils soient. La bonté sans limite est la clef de l’agir chrétien ! »
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