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« Il vit et il crut » : pourquoi saint Jean a-t-il cru sans hésiter ?

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Pascal Deloche I Godong

La Résurrection du Christ, de Raphaël. Basilique saint-Pierre.

Jean-Michel Castaing - publié le 12/04/20

Saint Jean a été le premier à croire à la Résurrection de Jésus parce qu'il était à la fois le plus aimant des disciples, le plus contemplatif et le plus proche de la Vierge.

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« Il vit et il crut » (Jn 20, 8). Jean constate, après Pierre, que le tombeau est vide et, instantanément, il croit que Jésus est ressuscité. Comment expliquer pareille promptitude à dépasser les apparences et à deviner l’inouï — signalons que du temps de Jésus, la résurrection n’était pas une affaire individuelle, mais devait se réaliser collectivement à la fin des temps ?

L’école de l’amour

Il faut chercher la cause d’une telle qualité de foi dans trois directions. Première explication : l’amour que Jésus portait à son disciple. L’amour dilate en l’homme la connaissance. Celui qui aime, qui est aimé et qui est conscient de l’être, perçoit des signes que les autres ne voient pas ou ne comprennent pas. Entre les amoureux, il existe tout un langage dont ils sont les seuls à connaître les codes. Telle était la relation entre Jésus et Jean. Signalons au passage que cet amour ne relevait pas d’un ésotérisme réservé à quelques-uns. Jean désire au contraire partager son expérience : c’est la raison pour laquelle il a écrit son évangile !


ST JOHN THE APOSTLE

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De plus, l’amour recèle en lui comme une promesse et une réalité d’immortalité. Jean, qui est celui qui a le mieux perçu l’amour incomparable de Jésus pour ses disciples, nourrissait en lui-même, peut-être inconsciemment, cette conviction que l’Amour ne pouvait pas avoir disparu dans la tombe où Jésus avait été enseveli. « L’amour est fort comme la mort » dit le Cantique des cantiques. Jean, en se souvenant des paroles de Jésus lors du repas d’adieux, comprit sur-le-champ qu’il était même plus fort qu’elle !

Voir l’invisible

La deuxième raison de la rapidité avec laquelle saint Jean crut que Jésus était ressuscité, réside dans sa présence au pied de la Croix le Vendredi saint. Là, avec les saintes femmes et Marie, il a expérimenté que tout était signe dans la vie et la mort de Jésus. Autrement dit, son attachement à son Maître l’a persuadé qu’il était nécessaire d’aller au-delà des apparences afin de percer son mystère. Le regard contemplatif de Jean a converti les réalités objectives en leur véritable signification.  C’est ainsi que la Croix, d’instrument de mort et de déchéance, est devenue cause de la Vie et trône royal pour Jésus. 

La foi n’est pas opposée à la connaissance. Au contraire, par elle, l’esprit dépasse la surface des choses pour atteindre leur profondeur et leur vérité essentielle. Le Samedi saint, en réfléchissant à la Passion de la veille, saint Jean comprit qu’au sein des événements visibles se cachaient des mystères qui étaient tout aussi réels que les faits objectifs — mieux, les mystères divins étaient contenus dans les événements. Par exemple, le sang et l’eau, jaillis du Cœur transpercé de Jésus, désignaient une réalité incommensurable à la simple observation extérieure, réalité que seul un regard contemplatif, ancré en Dieu, pouvait appréhender. Le sang et l’eau étaient en effet la réalité des sacrements du baptême et de l’Eucharistie. De même, devant le tombeau vide, saint Jean n’en resta pas à l’observation factuelle, mais devina la réalité invisible à laquelle le sépulcre inoccupé renvoyait et faisait signe.

L’influence discrète de la Vierge Marie

Enfin, il existe une troisième cause à la vivacité de la foi du disciple bien-aimé. Ayant hébergé la Vierge chez lui, comme Jésus le lui avait demandé, saint Jean ne tarda pas à bénéficier de l’influence de la mère du Messie, la plus grande croyante de tous les temps. Marie ne fut pas pour rien dans l’éducation de celui dont Jésus avait fait le fils de sa propre mère du haut de la Croix avec les paroles : « Femme, voici ton fils. » À l’école de la Vierge du Samedi saint, Jean vécut déjà dans l’anticipation de la Résurrection.

Pour lui, comme pour Marie, l’affaire Jésus n’était pas finie. Les liens très forts que tous deux avaient noués avec le Messie, entretenaient dans leurs esprits la flamme de la foi. Sitôt que la nouvelle du tombeau vide se répandit le matin du premier jour de la semaine, cette flamme se transforma aussitôt en flambeau, flambeau qui passerait de main en main, comme le cierge de la vigile pascale, pour le plus grand bonheur de ceux qui croiraient à ce témoignage.  « Il vit et il crut » : merci au disciple bien-aimé !




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PâquesRésurrection du Christsaint jeanVierge Marie
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