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Cosma Spessotto, ce missionnaire qui voulait convertir les guérilleros

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LaNetaSV-CC BY-SA 4.0

Claire Guigou - Oeuvres Pontificales Missionnaires - publié le 30/05/20

Le 27 mai, la Congrégation pour la cause des saints a reconnu le martyre du père Cosma Spessotto, un franciscain italien mort en haine de la foi au Salvador. Cherchant à convertir les guérilleros et dénonçant les injustices sociales du pouvoir en place, cet Italien a versé son sang pour le Christ et les pauvres.

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« Tuez-moi, mais ne profanez pas la maison de Dieu. Si vous voulez entrer dans l’église, vous devrez passer sur mon cadavre ». C’est en ces mots le prédestinant au martyre que le père Spessotto interpelle à plusieurs reprises les chefs des différentes factions qui s’affrontent lors de lors de la guerre civile qui fait rage au Salvador dès 1979. En ces temps troublés, les églises du pays apparaissent en effet comme des lieux sécurisés et semblent parfaites aux yeux des guérilleros pour accueillir des réunions politiques. 

Envoyé comme missionnaire dans ce pays pauvre d’Amérique centrale dès 1950, le père Spessotto, un Italien originaire d’un petit village près de Trévise (Vénétie), voit son pays d’adoption se déchirer sous ses yeux. Lorsque la guerre éclate, il se bat pour que sa paroisse de San Juan Nonualco, qu’il a reconstruite, ne devienne pas un lieu de violence mais reste la demeure du Christ. 

Des prises de position dangereuses

Malgré la haine que répandent les chefs de guérillas, ce franciscain pétri de douceur ne fera jamais de distinction entre les hommes, les percevant tous comme des âmes à convertir. Il reçoit tout le monde avec bonté, y compris les chefs de différents mouvements marxistes. Lorsque que la violence des combats entraîne la mort de bon nombre de ses paroissiens, il prend soin d’offrir à ceux qui le peuvent les derniers sacrements et les enterre avec dignité. « Je les ai tous baptisés, ils sont tous enfants de Dieu », explique-t-il à ceux qui ne comprennent pas ces gestes plein d’amour. Les haines de ce monde ne semblent pas atteindre son âme consacrée à Dieu depuis l’âge précoce de 12 ans. Fervent priant, l’Italien n’en oublie pas de combattre les injustices sociales et n’hésite pas à s’opposer au gouvernement révolutionnaire qui dirige alors le pays. Ces prises de position lui vaudront de nombreuses menaces de mort.

Son refus de laisser son église aux mains des communistes et ses dénonciations lui coûtent la vie, bien que les circonstances de sa mort demeurent encore aujourd’hui opaques. Le 14 juin 1980, à 19 heures, le jour de la fête du Cœur Immaculé de Marie, un flot de tirs de mitraillettes met fin à son existence lumineuse. À genoux sur un banc de son église, l’Italien était alors en train de prier la sainte Vierge et s’apprêtait à célébrer la messe.

Un martyre préparé

Mais ce martyre tragique semble avoir été préparé par le franciscain au plus profond de son âme : quelques jours plus tôt, il écrivait que mourir en martyr serait pour lui un « don de Dieu » qu’il ne méritait pas. Au Seigneur, il avait déjà confié la conversion de ses bourreaux. Selon le père Filiberto del Bosco, prêtre qui lui a administré ses derniers sacrements, il suppliait encore le Seigneur de pardonner ceux qui avaient souhaité sa mort au moment de rendre l’âme.

Du père Cosma, on retiendra encore un amour des plus pauvres et des malades qu’il assistait matériellement comme spirituellement. Rayonnant autour de sa paroisse dans les coins les plus miséreux, il était aussi reconnu pour sa fine connaissance de la doctrine de l’Église qu’il savait enseigner avec pédagogie. Arrivé après un long voyage de 27 jours sans parler un mot d’espagnol, le père Cosma avait fini par gagner le cœur des Salvatoriens, versant son sang sur cette terre que lui avait confiée son Seigneur. Il est désormais vénérable. 

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