Il l’a annoncé il y a deux jours, en tant que nouveau maire de Lyon, Grégory Doucet ne souhaitait pas participer à la messe du 8 septembre, connue pour les Lyonnais comme la commémoration du vœu des échevins, selon son “interprétation des règles de la laïcité”. Une interprétation différente de ses prédécesseurs, car (après de nombreux sursauts de l’Histoire) depuis Louis Pradel en 1970, tous les maires successifs sont venus en personne remettre à l’archevêque un écu d’or en souvenir et en remerciement à la Vierge de Fourvière qui a protégé la ville de l’épidémie de peste en 1643.
Cette absence à la messe n’a pas empêché la cérémonie d’avoir lieu, présidée par Mgr Michel Dubost, administrateur apostolique de Lyon, qui a bien reçu l’écu d’or et le cierge de sept livres des mains du recteur de la Basilique et de paroissiens lyonnais. Et c’est à l’issue de la messe, après la bénédiction de la ville au son des canons, que les catholiques lyonnais ont pu rencontrer leur nouveau maire sur l’esplanade pour le temps des discours.
Après une longue introduction sur l’histoire des virus et leurs causes souvent climatiques, l’édile a fait une référence très appuyée à un texte qu’il estime et qu’il connait bien: l’encyclique du Pape Laudato Si. “En la découvrant en 2015, j’ai eu le plaisir d’y découvrir une réflexion extraordinairement élaborée sur les menaces qui pèsent sur la Terre, mais aussi une invitation à des actions précises et détaillées, qu’elles soient locales ou globales”. Puis il poursuit, “comment ne pas partager le diagnostic et s’inspirer d’une grande partie des solutions proposées par Laudato Si ?” Une déclaration qui rassurera sans doute certains catholiques déçus ou blessés du refus du maire de participer à la messe, d’autant que le maire conclut d’un “Soyez assurés de mon respect pour votre religion et votre foi, le tout dans mon engagement pour la laïcité”. Si Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a par la suite insisté sur une autre vision de la laïcité et du respect des traditions, c’est Mgr Dubost, prenant la parole pour conclure qui va trouver les mots justes de l’apaisement. “L’amour de Marie doit passer par le bras des chrétiens, qui doivent construire des liens. Une fête de Marie, ce n’est pas une commémoration mais une invitation à l’avenir !” A priori un avenir Laudato Si pour les Lyonnais…
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